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Actualités - REPORTAGE

Le mouvement se poursuit depuis le 2 septembre La grève d'Air Canada bloque des centaines de voyageurs au Liban

On ne dispose pas de chiffres, mais ils sont plusieurs centaines à ne pas pouvoir regagner le Canada faute de vols, en raison de la grève des pilotes de la compagnie aérienne canadienne. Une trentaine de personnes attendaient hier, dans une ambiance relativement calme, à l’intérieur des locaux de l’agence d’Air Canada, rue de Verdun. Certains étaient là depuis plusieurs heures. Les bureaux d’Air Canada font ce qu’ils peuvent pour leur assurer des places sur d’autres avions, mais la plupart ont quand même du retard par rapport à leurs engagements (travail, école...). «Nous sommes huit personnes bloquées ici depuis le 4 septembre», nous déclarent Elias Youssef et Kafa Adaïmi, qui viennent d’arriver à l’agence d’Air Canada. «Notre ticket Beyrouth-Londres sur la MEA (Air Canada n’a pas de vols en direction du Liban) était confirmé. Mais la grève à Air Canada nous a empêchés de partir. Nous avons contacté la compagnie dès mardi dernier mais nous ne savons toujours pas si nous avons des places sur d’autres vols. Au pire des cas, nous espérons nous procurer des allers simples par nos propres moyens et récupérer notre ticket plus tard». C’est ce que Khaled Renno a fait. «Je devais partir lundi dernier, mais j’ai acquis un autre ticket pour un itinéraire différent vendredi pour ne pas avoir davantage de retard», nous précise-t-il. Mlle Adaïmi, elle, nous apprend que ses cours à l’université ont déjà commencé et qu’elle espère partir vendredi au plus tard. C’est également le cas de Jad Sakr dont les cours ont débuté mercredi dernier. «Je dois appeler l’établissement pour le prévenir de ma présence au Liban et des raisons de mon retard afin de ne pas risquer d’être renvoyé», nous dit-il. Il ne connaît toujours pas la date de son départ. Les complications ne manquent pas Nous avons interrogé le directeur et propriétaire de l’agence d’Air Canada à Beyrouth, M. Adel Ataya, sur la situation actuelle des voyageurs bloqués et les aides qui leur sont fournies. Il a déclaré qu’«il est impossible à partir d’ici de savoir le nombre exact de voyageurs sur les avions d’Air Canada bloqués parce que la compagnie n’a pas de vols vers le Liban. Aussi, les voyageurs qui ont retenu leur place à bord de ces avions ont-ils des tickets MEA jusqu’aux villes européennes». Et de poursuivre: «Les pilotes d’Air Canada sont en grève depuis le 2 septembre, et nous n’avons pas encore d’informations sur la date à laquelle ce mouvement pourrait prendre fin. La grève a affecté tous les bureaux d’Air Canada à travers le monde. Nous essayons, avec l’aide du siège central de la compagnie, de trouver des solutions de rechange pour tous les voyageurs, à nos frais. Nous tentons de donner satisfaction à tous nos clients dans la mesure du possible. Pour l’instant, ils font preuve de beaucoup de compréhension». Interrogé sur la coopération des autres compagnies, M. Ataya répond qu’«elles nous aident autant qu’elles peuvent le faire». Sur les possibles répercussions de cette grève sur la compagnie, il déclare qu’«il y aura certainement des pertes financières importantes, mais je ne crois pas que la réputation de la compagnie, qui est excellente de par le monde, en souffrira». Certaines des personnes rencontrées ont effectivement rendu hommage aux efforts déployés par le bureau de Beyrouth. Mais les complications ne manquent pas. Mme Leila Yasmine nous confie: «Nous sommes bloqués au Liban, mon mari, mes trois enfants et moi, alors que nous devions partir hier (lundi)». Elle ajoute: «Nous avons trouvé un vol aux frais de la compagnie qui emprunte un autre itinéraire et passe par New York, mais l’inconvénient est que ce vol comprend beaucoup d’arrêts, et mon plus jeune fils a cinq ans». Mme Yasmine, qui attend déjà depuis deux heures, poursuit: «Nous avons la possibilité de voyager mardi prochain et de prendre un itinéraire moins fatigant, mais nous hésitons à le faire parce que nous aurons beaucoup de retard sur nos engagements, notamment l’université où je suis employée, le travail de mon mari et l’école des enfants». Mais parrallèlement au contretemps, les voyageurs font face aussi à des inconvénients et des frais supplémentaires dus à l’annulation des vols. «Nous avons dû quitter nos enfants à plusieurs reprises pour venir de Saïda, et appeler le Canada pour prévenir du retard», explique encore Mme Yasmine. Le porteurs de tickets à destination de villes européennes d’où ils devaient embarquer à bord des appareils d’Air Canada ont préféré attendre à Beyrouth qu’une solution soit trouvée à leur cas parce qu’ils n’étaient pas certains qu’arrivés en Europe ils pourraient trouver un vol de remplacement. Louis Dallaire, un Canadien en vacances au Liban avec un ami libanais, Joseph Wardé, se montre très critique envers la compagnie: «J’ai choisi Air Canada justement pour ne pas avoir de problèmes, et je suis vraiment déçu. Nous passons un temps fou à attendre ici alors que nous sommes en vacances». MM. Dallaire et Wardé nous précisent qu’ils sont supposés partir le 12 septembre, mais qu’ils viennent plus tôt aux informations afin d’éviter les mauvaises surprises. Enfin, Mme Isabelle Saïkaly, venue se renseigner sur les chances de départ de son fils, Imad, nous dit qu’«on l’appelle tous les jours du travail et il ne peut vraiment plus tarder». «Votre journal est-il lu au Canada?, nous interroge-t-elle. J’espère que c’est le cas afin que les employeurs de mon fils puissent se rendre compte de la situation ici!».
On ne dispose pas de chiffres, mais ils sont plusieurs centaines à ne pas pouvoir regagner le Canada faute de vols, en raison de la grève des pilotes de la compagnie aérienne canadienne. Une trentaine de personnes attendaient hier, dans une ambiance relativement calme, à l’intérieur des locaux de l’agence d’Air Canada, rue de Verdun. Certains étaient là depuis plusieurs...