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Actualités - ANALYSE

Dossier régional : le flou persiste, malgré la mission Ross

«Attendez-vous à quelque chose…» Cette prédiction faite en Egypte par le président Rafic Hariri au début de l’été semble se vérifier du côté des accords d’Oslo.Avec beaucoup de retard à l’allumage, à cause des atermoiements de Benjamin Netanyahu. Beaucoup dans le monde arabe pensent d’ailleurs que le Monicagate a été combiné par les sionistes pour réduire la pression exercée sur le gouvernement israélien par l’Administration Clinton qui voulait absolument faire passer son plan dit des 13% en Cisjordanie accompagné de l’ouverture d’un port et d’un aéroport à Gaza. En tout cas, l’opération de mise en chantier à laquelle Dennis Ross devait procéder voici quelques mois avait été reportée, au moment même où le scandale prenait des proportions dramatiques. Ce qui coïncidait du reste avec une campagne ouverte «bas-les-pattes» lancée par les médias américains juifs au profit de Tel-Aviv, tandis que le lobby sioniste obtenait une retentissante victoire en faisant signer à 80 sénateurs et parlementaires une motion exigeant de la Maison Blanche et du Département d’Etat qu’ils laissent Netanyahu tranquille. Mais voici que le coordinateur U.S. du processus de paix se repointe dans la région. Visiblement, c’est pour finaliser un accord, après l’acceptation ( conditionnelle, il faut le souligner) du plan américain par Netanyahu. En réalité, quand on y regarde de près, on constate que le premier ministre israélien n’admet en Cisjordanie qu’un redéploiement à 10%, les 3% restants devant être maintenus sous le contrôle sécuritaire d’Israël. Or l’initiative U.S. est vraiment aux yeux des Palestiniens le maximum de concessions qu’ils peuvent faire. Ils exigent donc qu’elle soit appliquée telle quelle, sans retouches. A partir de là, ce sont deux sons de cloche opposés que l’on entend de la part des protagonistes. Les Israéliens affirment qu’on n’a jamais été si près d’un accord et les Palestiniens qu’on n’a pas avancé d’un pas. Selon une source diplomatique locale, «le retour de M.Ross est, en tout cas, un bonne chose. Il vient prouver tout à la fois que le processus n’est pas mort et que les Américains ne s’en lavent pas les mains, comme on avait pu le craindre après les déclarations alarmantes d’Albright affirmant que le processus était moribond. Ce come back du coordinateur américain montre aussi que, sur le plan diplomatique, l’Administration Clinton commence à surmonter l’épreuve du Monicagate et à reprendre l’initiative». Selon cette personnalité, «si, au cours de son bref séjour l’envoyé de Washington parvient à combler le fossé qui sépare encore Israéliens et Palestiniens, il est probable qu’un sommet à trois Clinton-Arafat-Netanyahu se tiendra pour officialiser l’accord et lui donner du retentissement médiatique. A la demande bien évidemment du chef de la Maison-Blanche, qui a besoin de marquer des points sur ce plan». Et d’estimer qu’un succès du côté des accords d’Oslo «pourra entraîner sans trop tarder la reprise des négociations syro-israéliennes et israélo-libanaises qui sont bloquées depuis près de trois ans. En pratique cela devrait déboucher sur un retrait israélien du Sud-Liban, accompagné dans cette région d’un déploiement de l’armée libanaise avec l’appui indirect de la Syrie qui veillerait à ce que les milices qui lui sont alliées ne fassent pas d’histoires. Pour ce qui est du Golan, la question de la sécurité israélienne, on le sait, ne se pose pas comme au Liban-sud ou en Cisjordanie; aussi, est-il probable que l’Etat hébreu veuille négocier là une rétrocession proportionnelle du territoire en fonction du taux de normalisation relationnelle que la Syrie consentira. Une plate-forme dont Damas, bien entendu, ne veut absolument pas entendre parler car il entend récupérer tout le Golan moyennant la signature d’un accord ordinaire de paix, c’est-à-dire frontières ouvertes au trafic et reconnaissance mutuelle, sans que cela implique obligatoirement l’ouverture d’ambassades». «Mais, conclut ce diplomate, il y a loin de la coupe aux lèvres. Si les Israéliens concluent un accord avec les Palestiniens, ils ne seraient plus pressés de traiter avec les Syriens ou avec les Libanais. Et puis, pour commencer, il faut d’abord que la mission Ross réussisse, ce qui n’est pas forcément acquis».
«Attendez-vous à quelque chose…» Cette prédiction faite en Egypte par le président Rafic Hariri au début de l’été semble se vérifier du côté des accords d’Oslo.Avec beaucoup de retard à l’allumage, à cause des atermoiements de Benjamin Netanyahu. Beaucoup dans le monde arabe pensent d’ailleurs que le Monicagate a été combiné par les sionistes pour réduire la...