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Actualités - CHRONOLOGIE

Afghganistan : Téhéran souffle le chaud et le froid (photo)

L’Iran a continué dimanche de faire alterner menaces d’intervention militaire en Afghanistan et volonté de solution politique pour retrouver la dizaine de diplomates iraniens portés disparus dans ce pays, alors que la tension restait forte hier soir entre les deux Etats islamiques rivaux. Téhéran a en outre rejeté sèchement la mise en garde américaine contre toute «ingérence» en Afghanistan. La radio d’Etat a ainsi balayé les appels à la retenue venus de Washington, et accusé les Etats-Unis de faire eux-mêmes «une guerre par procuration au peuple afghan» en «équipant et en organisant les Taliban». «Les Américains donnent des conseils aux voisins de l’Afghanistan alors qu’ils n’ont même pas réagi à la capture de ressortissants iraniens par les Taliban, en particulier des diplomates, et n’ont pas soutenu nos efforts pour les faire libérer», a déclaré la radio. Le commentateur a accusé Washington de vouloir «donner des conseils conciliants» alors que «des milliers d’innocents sont enterrés vivants par les Taliban et que l’on découvre les fosses communes les unes après les autres dans le nord du pays». Cette fin de non-recevoir survient après que le département d’Etat eut, samedi soir, mis en garde les voisins de l’Afghanistan contre toute «ingérence étrangère» dans ce pays, référence implicite à la concentration depuis plusieurs jours de troupes et de matériel militaire iranien près de la frontière afghane. Malgré une récente amorce de dégel, les Etats-Unis et l’Iran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis près de vingt ans et Téhéran a toujours accusé les Taliban d’être manipulés par Washington dans le cadre d’une stratégie américaine d’isolement de la République islamique. L’Iran chiite accuse également la milice sunnite afghane, qui contrôle la majeure partie de l’Afghanistan, d’aggraver le trafic de drogue dans la région et de faire régner une insécurité permanente à la frontière. Tout en estimant qu’il avait désormais un droit de «légitime défense» lui permettant d’entreprendre toute action contre les Taliban, Téhéran a affirmé continuer de rechercher une solution politique. Le ministère des Affaires étrangères a confirmé que les Taliban avaient promis à l’Iran de donner dans un délai d’une semaine des informations sur les dix diplomates et le journaliste iraniens disparus lors de la prise par la milice afghane de la ville de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays. Le porte-parole du ministère, Mahmoud Mohammadi, a toutefois réaffirmé la position de Téhéran pour qui les Taliban «sont tenus pour responsables du sort des diplomates». Il a ajouté que Téhéran, qui a demandé l’aide des Nations Unies, de l’Arabie Séoudite et du Pakistan, continuerait d’explorer les voies diplomatiques pour sortir de la crise. Un quotidien iranien proche de la tendance conservatrice du régime, le Tehran Times, a quant à lui donné un signal d’apaisement en affirmant qu’une offensive militaire était peu probable. Le quotidien a cité le Guide de la république iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, numéro un et chef des forces armées, qui aurait «assuré qu’il n’y aurait pas de confrontation avec les Taliban». M. Khamenei a également dit, selon le journal de langue anglaise, que Téhéran était prêt à «ouvrir un canal de dialogue avec les Taliban pourvu qu’ils fassent preuve de bonne volonté au sujet des diplomates disparus».
L’Iran a continué dimanche de faire alterner menaces d’intervention militaire en Afghanistan et volonté de solution politique pour retrouver la dizaine de diplomates iraniens portés disparus dans ce pays, alors que la tension restait forte hier soir entre les deux Etats islamiques rivaux. Téhéran a en outre rejeté sèchement la mise en garde américaine contre toute...