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Actualités - DISCOURS

Chamseddine : le nouveau président doit être accepté par les musulmans et les chrétiens Le président du CSC estime que le chef de l'Etat ne peut à lui seul venir à bout de la corruption

Pour le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine, le nouveau président de la République ne peut pas réaliser des miracles et venir à bout de la corruption qui mine l’Etat, même s’il est exceptionnel, s’il n’est pas secondé par un gouvernement et un Parlement irréprochables. Dans son prêche hier, cheikh Chamseddine s’est longuement étendu sur la corruption dans le pays et sur l’élection d’un nouveau président qui doit être «agréé par tous les Libanais». «Il ne faut pas que les musulmans voient en lui un étranger et que les chrétiens le considèrent comme une personne qui leur a été imposée. J’entends par là l’ensemble des communautés chrétiennes et non pas une communauté déterminée», a-t-il déclaré. Le tableau que le dignitaire chiite a brossé de la situation politique et économique dans le pays est peu réjouissant. Il a particulièrement insisté sur la corruption, source de tous les maux, selon lui, et a mis l’accent sur la nécessité d’un contrôle rigoureux. «Dans le passé, les Etats se pliaient à la volonté des sultans mais aujourd’hui, les Etats modernes se sont dotés d’organes de contrôle et de Parlements dont le rôle est de contrôler l’action des personnes en charge des affaires publiques. Mais combien les plaintes relatives au sous-développement et à la corruption administrative et politique sont nombreuses au Liban», a constaté cheikh Chamseddine avant de s’interroger sur la cause de cette corruption. Le président du CSC n’a pas hésité à la lier aux personnes et aux institutions allant même jusqu’à mettre en garde contre une corruption qui s’étendrait aux organes de contrôle. «Dans ce cadre, a-t-il dit, j’invite les gens ordinaires, les savants et les intellectuels à contrôler l’action publique». Un pouvoir irréprochable Au sujet du profil du nouveau président, cheikh Chamseddine a repris à son compte les qualités définies dans plusieurs milieux politiques et religieux. «Mais depuis quand une société devient irréprochable juste parce que son président l’est? Dans les Etats modernes, le chef de l’Etat représente un des instruments du Pouvoir et nous disons à tous nos responsables politiques occupés jour et nuit par les contacts et les accords secrets ou publics, qu’un président inattaquable ne peut pas seul venir à bout de la corruption», a-t-il déclaré en soulignant que la corruption s’est aggravée dans nombre d’Etats sous le mandat de présidents intègres. «Il ne fait pas de doute que nous voulons un chef de l’Etat ayant cette qualité mais nous souhaitons aussi qu’il soit assisté d’un Parlement, d’un gouvernement et d’une administration irréprochables parce que c’est cet ensemble qui donnera naissance à un pouvoir et à une politique sans failles». Faisant la part des choses, cheikh Chamseddine a estimé que le système en place n’est pas entièrement corrompu avant de souligner la nécessité d’une autocritique permanente. Il a reconnu dans ce cadre l’importance des réalisations de l’Etat au niveau de la réhabilitation et de la modernisation de l’infrastructure. Mais il lui a reproché son manque d’initiatives face à la crise économique et au confessionnalisme dans le pays. «Les pôles politiques traitent le dossier social à travers les chiffres, les relevés bancaires et les rapports des chambres de commerce et d’industrie, mais nous sommes conscients des difficultés sociales parce que nous sommes proches du peuple et que nous connaissons la valeur d’achat du billet de cinq mille livres», a-t-il dit. Cheikh Chamseddine s’est arrêté ensuite sur le problème de la pénurie d’eau «qui n’est pas due à des défaillances du réseau hydraulique ou à l’étiage». «La réalité est beaucoup plus dure et plus sordide. Si l’eau cesse de couler dans la banlieue sud, dans d’autres quartiers populaires ou dans certains villages au sud ou au nord du pays, c’est parce que dans ces régions, il y a des personnes haut placées qui veulent remplir leurs piscines ou arroser leurs jardins. Le petit fonctionnaire qu’on soudoie facilement prétexte alors un problème de conduites d’eau ou parle de la saison d’étiage, mais tout cela n’est que pur mensonge», a déclaré le dignitaire religieux.
Pour le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine, le nouveau président de la République ne peut pas réaliser des miracles et venir à bout de la corruption qui mine l’Etat, même s’il est exceptionnel, s’il n’est pas secondé par un gouvernement et un Parlement irréprochables. Dans son prêche hier, cheikh Chamseddine s’est longuement...