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Actualités - ANALYSE

La troïka garde d'ardents défenseurs

Le dernier quiz de l’été dans des salons politiques qui s’ennuient ferme en attendant le retour de M. Nabih Berry: pourquoi la troïka ne jouerait-elle pas au phénix, ce volatile hautement national qui a la propriété de toujours renaître de ses cendres… Pour tout dire, les reconductionnistes dont les rangs ne comptent pas que des hraouistes défendent le slogan: tous ensemble, jusqu’au bout. Lequel se situe concrètement en l’an 2000, date des prochaines législatives… Ce qui implique les dispositions suivantes: — Proroger pour deux nouvelles années le mandat de M. Elias Hraoui. — Nommer M. Rafic Hariri, à l’expiration du présent mandat présidentiel, à la tête d’un nouveau gouvernement qui irait jusqu’aux prochaines législatives. — Passer à la trappe l’alinéa trois de l’article 44C ( Constitution) qui ordonne qu’au bout de deux ans le président de l’Assemblée doive en recevoir l’aval pour continuer à occuper le perchoir durant les deux années restantes de la législature, qui est comme on sait de quatre ans. Cette proposition pour fantaisiste qu’elle paraisse montre en réalité que les pôles qui bénéficient du système et leurs obligés commencent à prendre peur: et si l’élection d’un nouveau chef de l’Etat signifiait la fin de la troïka… Certains échos récemment parvenus d’outre-Masnaa laissent croire en effet que l’équation «tous ensemble» peut tout aussi bien être synonyme d’un départ de groupe anticipé. Autrement dit, que le président de la Chambre et le président du Conseil pourraient plier bagage en même temps que le président de la République… Alors certains amalistes et certains haririens, si résolument opposés à la prorogation voici quelques jours à peine, commencent à se gratter l’occiput en se demandant si, après tout, cela ne vaudrait pas mieux… pour tout le monde. D’autant que, tout naturellement, on trouve soudain nombre de prosélytes qui contre-proposent le scénario suivant: — Le chef de l’Etat s’en va dans les délais fixés. — Son successeur désigne pour diriger le nouveau gouvernement une autre personnalité que M. Hariri. — Dix députés signent une motion de défiance à l’encontre de M. Berry, la majorité parlementaire la voterait et il devrait quitter la présidence de l’Assemblée sans tarder. «Toute cette fausse polémique n’est que du vent et procède sans doute de manœuvres tactiques enclenchées par des candidats potentiels qui s’agitent comme ils peuvent», estime cependant un ministre proche de Damas. Il rappelle avec force que les «Syriens ont certes souligné par la bouche de M. Abdel Halim Khaddam quelques généralités, comme la nécessité d’un président de consensus, mais n’ont pas encore vraiment planché sur le dossier». Pour cette personnalité, qui précise qu’elle livre là un avis à titre purement personnel, «il n’y a aucune raison, aucun cas de force majeure, aucune urgence qui justifient la prorogation. Il faut respecter la Constitution. Et c’est valable pour les autres présidences. Les consultations parlementaires contraignantes auxquelles devra procéder le nouveau chef de l’Etat diront s’il faut ou non changer de président du Conseil. L’Assemblée souveraine verra de même si elle veut ou non garder son actuel président, dans les règles. Cela dit, il paraît hautement improbable en pratique que l’on puisse se passer des éminents services de M. Rafic Hariri. Et encore plus douteux que l’on puisse pousser vers la sortie M. Nabih Berry. On ne doit pas oublier que chacun d’eux est à la tête d’une puissante formation politique et qu’ils contrôlent finalement la majorité. Tant qu’ils ne déplaisent pas trop aux décideurs, ils semblent donc appelés à rester en place jusqu’en l’an 2000. Il pourrait cependant y avoir, en dehors de leur cas personnel, quelques ajustements notamment du côté de la loi électorale. On pourrait ramener le nombre de députés de 128 à 108 comme prévu dans Taëf et on adopterait le caza comme base de circonscription, Beyrouth étant pour sa part divisé de nouveau en trois sur ce plan-là. Pour faciliter également l’éviction progressive du système de la troïka, qui suscite tant de plaintes, on pourrait envisager de réduire la durée du mandat du chef de l’Etat, qui concorderait avec celle de la législature, ainsi que celle du mandat du président de la Chambre qui redeviendrait d’un an. Mais tout cela est très hypothétique…».
Le dernier quiz de l’été dans des salons politiques qui s’ennuient ferme en attendant le retour de M. Nabih Berry: pourquoi la troïka ne jouerait-elle pas au phénix, ce volatile hautement national qui a la propriété de toujours renaître de ses cendres… Pour tout dire, les reconductionnistes dont les rangs ne comptent pas que des hraouistes défendent le slogan: tous...