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Actualités - CHRONOLOGIE

Elle avait tenté d'assassiner le chef de l'ALS, voici 10 ans Libération de Soha Béchara, l'une des figures symboles de la résistance (photo)

Elle avait 21 ans lorsqu’elle s’était fait admettre dans la famille du général Antoine Lahd comme répétitrice pour les enfants, avec pour mission véritable de tuer le chef de l’Armée du Liban-Sud. Le 7 novembre 1988, elle avait tiré à bout portant sur le général à son domicile à Marjeyoun, le blessant grièvement. Arrêtée, détenue à la prison de Khyam, la militante communiste était devenue l’une des figures-symboles de la résistance anti-israélienne. Soha Béchara a été libérée hier matin vers 10 heures et remise au Comité international de la Croix-Rouge, qui l’a conduite à Beyrouth, où un accueil délirant lui a été réservé par sa famille et ses camarades, premiers surpris par cette libération inespérée. Toutes les chaînes de télévision et les radios ont interrompu leurs programmes pour retransmettre l’arrivée triomphale de la militante communiste au Grand Sérail (VOIR PAGE 4). Selon l’ALS, Soha Béchara a été libérée sur ordre du général Lahd «pour des raisons humanitaires». L’an dernier, l’officier s’était déclaré prêt à relâcher la jeune femme, précisant qu’il ne voulait pas en faire «une Jeanne d’Arc libanaise». De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que Paris est intervenu pour sa libération. «Nous avons prêté notre concours, comme nous l’avons fait dans le passé, et continuerons de le faire pour d’autres causes humanitaires», a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, Anne Gazeau-Secret. «Nous avons joué un rôle en liaison avec le CICR. Nous avons reçu souvent la mère de Soha Béchara tant à Paris qu’à Beyrouth», a ajouté le porte-parole. Mme Gazeau-Secret a également indiqué que «de nombreuses personnalités et associations» étaient intervenues en ce sens. Qualifiant la libération de Soha Béchara de «geste positif que nous apprécions», Mme Gazeau-Secret a cependant estimé qu’il ne faut pas oublier «que d’autres prisonniers sont encore détenus sans jugement à la prison de Khyam», dans la bande frontalière occupée. De son côté, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a affirmé que la libération de Mlle Béchara n’était assortie d’aucune condition. La militante a de son côté démenti que sa libération s’était faite en échange de son expatriation en France. «Je suis libre d’aller là où je veux (...) mais mes parents m’ont informée que j’avais un visa pour la France», a-t-elle quand même précisé. Le visage émacié, mais arborant un large sourire et n’ayant rien perdu de sa combativité, Soha Béchara a répondu avec beaucoup d’aplomb aux journalistes qui, du siège du Grand Sérail au quartier général du PCL, en passant par le modeste domicile de la jeune fille, rue Mar Elias, la mitraillaient de questions. Elle a affirmé ne pas regretter son geste. «Pour moi, a-t-elle affirmé, il ne s’agit pas d’un crime, mais d’un acte de résistance, car je considère que Lahd n’est pas un Libanais, mais un juif sioniste». Quarante-deux Libanais sont toujours détenus en Israël et 124 autres à la prison de Khyam, selon le Comité de défense des Libanais détenus dans les prisons israéliennes.
Elle avait 21 ans lorsqu’elle s’était fait admettre dans la famille du général Antoine Lahd comme répétitrice pour les enfants, avec pour mission véritable de tuer le chef de l’Armée du Liban-Sud. Le 7 novembre 1988, elle avait tiré à bout portant sur le général à son domicile à Marjeyoun, le blessant grièvement. Arrêtée, détenue à la prison de Khyam, la...