Selon le député Ismaïl Succariyé Des vitamines et des produits non contrôlés à base d'herbes menacent la santé du consommateur

L’importation et la vente chaotiques sur le marché libanais de plus de 1.027 genres de vitamines, de médicaments et fortifiants à base d’herbes constitueraient actuellement une grave menace pour la santé du consommateur, selon le député Ismaïl Succariyé. «Une consommation aléatoire de produits non surveillés à base d’herbes pourrait avoir de sérieux effets secondaires et causer des maladies comme le cancer, ou des empoisonnements du foie», a-t-il dit. Il a par ailleurs dénoncé le décret No 11715 relatif à l’organisation du marché des vitamines, médicaments à base d’herbes et compléments alimentaires, et qui a en fait annulé l’effet de la loi sur le contrôle de ces produits et de leurs prix. Dans une conférence de presse au Parlement, M.Succariyé a révélé que «le marché libanais a été noyé de vitamines, fortifiants et produits à base d’herbes, qui constituent aujourd’hui 20% du marché des médicaments». Et d’ajouter: «Si l’on considère que la consommation de vitamines est liée à des carences bien précises, les besoins du marché seraient satisfaits avec 10% des produits se trouvant actuellement au Liban. Cela veut dire que 800 vitamines et médicaments à base d’herbes actuellement consommés sont absolument inutiles, et causent des pertes de l’ordre de 50 millions de dollars par an». Soulignant les prix anormalement élevés de certains de ces produits, M. Succariyé a déclaré: «Comment expliquer que des vitamines américaines se vendent à deux dollars aux Etats-Unis et à 27 dollars au Liban? Ou qu’un médicament chinois sans date de production coûte 15 dollars en Chine et 40 au Liban? Ou encore qu’une quantité d’herbes soit importée, transformée en secret en un médicament censé guérir toutes les maladies dont le cancer, et vendue à 15 dollars alors qu’elle n’a coûté qu’un dollar? Comment peut-on permettre que les gains pour ces sortes de produits atteignent de tels sommets alors que le plafond des bénéfices est fixé à 10% par l’Etat? On ne peut que parler de vol dans ces cas». Selon M.Succariyé, en raison de ce décret, «le système d’importation, de production, de stockage et de vente est devenu complètement anarchique». «Nous avons maintes fois mis en garde contre ce décret qui ne respecte pas les lois et les normes internationales, surtout que les vitamines sont des produits fragiles, très sensibles à la chaleur et à l’humidité qui caractérisent généralement les lieux de stockage au Liban», a-t-il ajouté. M. Succariyé a par ailleurs parlé d’un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les dangers de l’utilisation des médicaments à base d’herbes. Selon ce rapport, l’utilisation de ces produits sans surveillance peut causer des effets secondaires très sérieux comme le cancer ou l’empoisonnement du foie. Pour cela, l’OMS a déterminé des critères de surveillance, de production, de stockage, de distribution et de ventes de ces produits, et a demandé aux pays-membres de s’y conformer, et d’adopter la décision des Nations-Unies concernant l’interdiction des publicités de médicaments. D’autre part, le député a distribué deux tableaux comparatifs montrant la différence de prix qui existe entre les vitamines et fortifiants légaux inscrits au ministère de l’Agriculture et ceux qui ne sont pas inscrits: