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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré l'attaque contre une position de l'armée (un conscrit grièvement blessé) La tendance serait à l'apaisement au Liban-sud (photos)

Au lendemain de l’embrasement qu’ont connu mardi le Liban-Sud et le nord d’Israël, un nouveau développement est venu hier aggraver la tension qui règne depuis quelques jours dans cette région, avec les tirs israéliens sur une position de l’armée libanaise dans la Békaa Ouest, blessant grièvement un conscrit et détruisant le véhicule à bord duquel il se trouvait. Cette attaque est intervenue à l’issue d’une journée marquée notamment par de nombreuses opérations anti-israéliennes menées principalement par le mouvement Amal, qui entendait venger la mort de Houssam el-Amine, l’un de ses chefs militaires tué mardi par un missile tiré à partir d’un hélicoptère israélien sur sa voiture. Un milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS) a été tué au cours de l’une de ces opérations. Toutefois, pour graves qu’ils soient, ces développements ne semblent pas annoncer une conflagration générale du type de l’opération des «Raisins de la colère» d’avril 1996, souligne-t-on dans les milieux politiques libanais, où tout le monde réaffirme son attachement aux accords qui avaient mis fin à cette opération et qui enjoignent aux belligérants d’épargner les civils de part et d’autre de la frontière libano-israélienne. En Israël aussi, en dépit de la fermeté de ton de la part du gouvernement et d’abord de son chef Benjamin Netanyahu, à la suite de la chute de roquettes Katioucha mardi soir dans le nord du territoire qui ont fait 12 blessés et de nombreux dégâts, les commentateurs s’accordent à dire que la tendance serait plutôt à l’apaisement. A cela, s’ajoute le fait que les derniers événements ont relancé le débat au sein de l’Etat hébreu sur l’opportunité du maintien de l’occupation au Liban-Sud. Les développements au Liban-Sud ont bien évidemment été évoqués hier au cours de la séance du Conseil des ministres tenue à Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui et en présence du premier ministre Rafic Hariri. Selon le communiqué lu à l’issue de la réunion par le ministre de l’Information Bassem el Sabeh, le Conseil a «fermement condamné les agressions israéliennes contre les civils et les régions habitées», dans une allusion aux tirs d’artillerie qui ont fait cinq blessés civils et des dégâts matériels mardi dans la région de Machghara. Il a d’autre part «réaffirmé la constance de son attachement aux accords d’avril 1996 et son refus de tout plan visant à les supprimer». Au début de la séance, M. Hraoui a pris la parole pour souligner que les menaces lancées par des responsables israéliens la semaine dernière de frapper des cibles économiques au Liban ainsi que des positions de l’armée syrienne étaient des «ballons d’essai». Il a estimé que la «solidarité» entre les Libanais était de nature à permettre de contrer ces menaces. En outre, le chef de l’Etat a tenu à rappeler, pour éviter «la confusion», que les prises de position officielles au sujet du Liban-Sud étaient du seul ressort du président de la République, du chef du gouvernement et des ministres concernés. De leur côté, les milieux de M. Hariri ont assuré qu’à la suite de contacts effectués par le Liban auprès de la France et des Etats-Unis, une désescalade était à prévoir. Ces milieux ont affirmé que Washington ne pouvait à l’heure actuelle, après ses propres raids punitifs au Soudan et en Afghanistan, cautionner une opération israélienne au Liban. Seul le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a laissé montrer au cours de la séance du Conseil sa crainte d’une éventuelle attaque israélienne d’envergure, en notant, selon les sources du palais Bustros, une «disproportion» entre le nombre des civils blessés au Liban (cinq) et ceux qui l’ont été du fait des Katioucha en Israël (dix sur les douze blessés, les deux autres étant des militaires). M. Boueiz, qui a parlé d’«escalade» israélienne et de «contre-escalade» de la part des formations de la résistance mardi, a justifié ses craintes par le fait que l’Etat hébreu pourrait profiter selon lui des embarras actuels de l’Administration américaine pour lancer une attaque contre le Liban. Il a par conséquent lancé un appel à la prudence et à l’intensification des contacts avec les puissances amies afin qu’elles fassent pression sur Israël. (VOIR PAR AILLEURS LES AUTRES QUESTIONS TRAITÉES PAR LE CONSEIL DES MINISTRES). En Israël, M. Netanyahu a affirmé hier que l’Etat hébreu continuera à «frapper les terroristes» au Liban, lors d’une visite à Kyriat Shmona, la localité du nord touchée mardi par des tirs de Katioucha. «Israël continuera à frapper les terroristes et leurs installations», a souligné M. Netanyahu au lendemain de l’assassinat de Houssam el-Amine. «Nous appelons les gouvernements libanais et syrien à agir eux aussi pour contrer le terrorisme», a ajouté M. Netanyahu en visitant les bâtiments endommagés par les roquettes. Le premier ministre israélien a également souligné que son gouvernement «continuera à agir en faveur d’un retrait de l’armée israélienne du Liban si nous obtenons des garanties de sécurité adéquates». Selon les commentateurs militaires des première et deuxième chaînes de télévision, M. Netanyahu, malgré le ton dur qu’il a adopté, souhaite éviter une escalade de la violence afin de pouvoir relancer dans les prochaines semaines une initiative diplomatique sur la base de ses propositions de retrait. Auparavant dans la journée, le gouvernement israélien avait indiqué qu’«Israël continuera à frapper les organisations terroristes, œuvrera pour la protection de ses localités dans le nord du pays et fera en sorte de ramener la sécurité à la frontière libanaise», dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du Cabinet restreint qui a duré quatre heures. «Israël considère que les tirs de roquettes constituent une violation flagrante des accords» d’avril 1996, selon le communiqué cité par l’AFP. Lors de la réunion du Cabinet, le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon a proposé qu’Israël réplique par des bombardements «d’objectifs économiques» au Liban pour faire pression sur la Syrie, selon la radio publique israélienne. Selon des experts cités par la radio publique, les dégâts provoqués par les Katioucha dans le nord du pays se montent à un million de shekels (300.000 dollars environ). Une centaine de maisons ont été endommagées, de même que quatre bâtiments abritant des institutions publiques et une dizaine de voitures. Le raid contre l’armée Sur le terrain, un conscrit de l’armée libanaise a été grièvement blessé hier lors d’un raid aérien israélien, le premier cette année, contre une position de l’armée, à Meidoun, dans l’extrême-sud de la Békaa. Dans un bref communiqué, l’armée a indiqué qu’un «hélicoptère ennemi a attaqué une position de l’armée à Meidoun, dans la Békaa-Ouest, blessant un conscrit et touchant un transport de troupes». Selon des sources policières, deux missiles air-sol ont atteint de plein fouet vers 19h00 la position de l’armée, située à moins d’un kilomètre de la bordure du secteur oriental de la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Un blindé, doté d’une batterie antiaérienne, a pris feu et un membre de son équipage, un conscrit, a été grièvement blessé, a-t-on précisé. Les appareils israéliens avaient auparavant ratissé à la mitrailleuse lourde, sans faire de victime, des vallons de ce secteur, un fief du Hezbollah, sous un tir nourri des batteries antiaériennes de l’armée et des combattants intégristes, a-t-on ajouté. Le survol israélien est intervenu après une attaque à l’arme automatique et à la roquette contre une patrouille israélienne puis le bombardement de sa position à Bir Kallab, dans ce même secteur de la zone occupée. L’attaque, revendiquée dans un communiqué à Beyrouth par la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah, n’a pas fait de victime, selon des services de sécurité dans cette zone. L’aviation israélienne a mené 45 séries de raids depuis le début de l’année au Liban, la plupart contre le Hezbollah. En 1997, six militaires libanais avaient été tués lors d’un raid israélien contre leur position dans le massif de l’Iqlim el-Touffah. A Jérusalem, un porte-parole de l’armée israélienne, cité par l’AFP, a confirmé les tirs en direction de l’armée libanaise précisant qu’au cours d’un raid, un véhicule blindé de l’armée libanaise a tiré sur des hélicoptères israéliens qui n’ont pas été touchés. Ces derniers ont ouvert le feu sur le véhicule qui a été atteint, a-t-il poursuivi. «L’armée libanaise doit savoir que tous ceux qui tirent en direction de nos appareils deviennent des cibles», a ajouté le porte-parole, laissant entendre par là qu’Israël s’empêchait d’ouvrir le feu en premier lieu sur les réguliers libanais. Mais une source militaire libanaise a répondu que l’armée était «tenue de riposter par tous les moyens disponibles à toute agression menée par Israël par air, terre, ou mer» et qu’elle ne pouvait se permettre de «se croiser les bras face aux violations commises par l’ennemi» sur le sol libanais. Plus tôt dans la journée, l’ALS avait confirmé la mort d’un de ses membres dans une attaque revendiquée par le mouvement Amal. La Voix du Sud, radio de l’ALS, a indiqué qu’un de ses miliciens qui a été grièvement blessé par des tirs de mortiers sur le fortin de Qantara, dans le secteur central de la zone occupée, avait succombé à ses blessures. Une source militaire israélienne avait annoncé la mort d’un membre de l’ALS peu après qu’une source de l’ALS eut démenti des informations d’Amal, affirmant que deux miliciens pro-israéliens avaient été blessés à Qantara. La radio de l’ALS a en outre confirmé des tirs de mortiers, annoncés par Amal, sur trois positions en bordure des secteurs central et occidental de la zone occupée. Amal a revendiqué hier sept attaques contre la zone occupée au lendemain de la mort de son chef militaire. Dans un communiqué, Amal a indiqué qu’un commando, baptisé du nom de Houssam el-Amine, avait bombardé au mortier sept fortins de l’armée israélienne et de l’ALS, dans les secteurs central et occidental de la zone occupée. «Deux agents de l’ALS ont été blessés, dont un grièvement, dans la position de Qantara, alors que des soldats sionistes ont été tués et blessés dans les bases de Radar, Blat, Qsair, château de Beaufort, Salaa et Soujoud», a affirmé le communiqué. Un milicien de l’ALS avait été tué mardi lors d’une attaque à l’explosif menée par le Hezbollah, alors que six personnes, cinq civils et un membre du Hezbollah, avaient été blessés par des bombardements israéliens de représailles. Trois soldats syriens avaient en outre été blessés à Machghara, par la chute d’obus tirés à partir de la zone occupée et qui ont atteint leur casemate, selon l’AFP. Réunion lundi du Comité de surveillance Par ailleurs, le Comité international de surveillance des accords d’avril 1996 saisi par Beyrouth et Tel-Aviv, doit se réunir lundi prochain au siège de l’ONU à Naqoura, a-t-on annoncé hier de source officielle. Le Liban proteste contre le bombardement mardi de Machghara, attribué par l’Etat hébreu à l’ALS. Beyrouth proteste également contre le bombardement la semaine dernière de deux autres villages, Arabsalim et Jarjouh, où un civil a été blessé et plusieurs habitations et voitures civiles détruites ou sérieusement endommagées, a-t-on précisé. Le Liban estime que ces tirs constituent une violation des arrangements d’avril. Israël pour sa part proteste contre la chute d’un obus la semaine dernière sur le village de Ramieh, situé sur la frontière israélo-libanaise, qui n’a pas fait de victime. L’Etat hébreu pourrait en outre déposer une nouvelle plainte après la chute des Katioucha mardi soir sur le nord d’Israël, a-t-on estimé auprès de la délégation libanaise. Le Comité (France, Etats-Unis, Liban, Israël et Syrie) s’est réuni à 20 reprises depuis le début de l’année. Durant cette période, 14 civils libanais ont été tués et 77 autres blessés par la violence au Liban-Sud, alors que dix civils étaient blessés dans le nord d’Israël, selon un décompte de l’AFP.
Au lendemain de l’embrasement qu’ont connu mardi le Liban-Sud et le nord d’Israël, un nouveau développement est venu hier aggraver la tension qui règne depuis quelques jours dans cette région, avec les tirs israéliens sur une position de l’armée libanaise dans la Békaa Ouest, blessant grièvement un conscrit et détruisant le véhicule à bord duquel il se trouvait....