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Actualités - CHRONOLOGIE

Tchernomyrdine négocie avec les partis, le rouble s'effondre (photo)

Le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine s’est prononcé hier pour la formation d’un gouvernement de coalition, dans l’espoir de gagner le soutien de l’opposition communiste pour sortir de la crise financière sur fond de dégringolade du rouble (VOIR AUSSI PAGES 9 ET 14). Une semaine après la dévaluation de facto de la monnaie russe, deux superfusions bancaires, impliquant cinq des plus grosses banques du pays, ont également été annoncées, dans un secteur où de nombreuses faillites sont attendues. Trois jours après sa nomination par Boris Eltsine, le premier ministre a poursuivi ses consultations avec les partis politiques pour former un «gouvernement d’entente» et mettre au point un nouveau programme économique, sous l’œil inquiet des milieux financiers qui redoutent un abandon de la politique de rigueur. M. Tchernomyrdine cher -che à obtenir un soutien politique plus large que celui de son prédécesseur Sergueï Kirienko, qui s’était heurté à l’hostilité de la Douma (chambre basse). Le nouveau premier ministre n’a pas précisé quels sont les partis qui pourraient avoir des représentants dans le nouveau gouvernement. Mais on s’attend déjà à ce que la majorité des ministres ou des conseillers libéraux de l’ancienne équipe n’y figurent pas. Selon le président de la Douma (chambre basse du Parlement), le communiste Guennadi Seleznev, les réformateurs Boris Nemtsov et Anatoli Tchoubaïs, l’ultralibéral Boris Fiodorov ainsi que l’ex-premier ministre réformateur Egor Gaïdar n’en feront pas partie. Le parti du premier ministre «Notre Maison la Russie» a notamment ajouté à cette «liste noire» les noms du président de la Banque centrale Sergueï Doubinine et celui du ministre des Finances, le réformateur Mikhaïl Zadornov. NDR a en revanche soumis au premier ministre une liste de 21 «ministrables» choisis au sein du parti. Un nouveau programme économique Les leaders parlementaires ont également continué à discuter du nouveau programme économique du gouvernement, qui conditionnera leur soutien à Viktor Tchernomyrdine. «La priorité sera la défense des intérêts sociaux de la population, le paiement des salaires et des retraites, et deuxièmement la politique industrielle uniquement monétaristes», a déclaré le premier ministre, dans une attaque voilée contre son prédécesseur. La relance de l’appareil de production est une vieille revendication des communistes, la première force de la Douma qui doit approuver par un vote la candidature de M. Tchernomyrdine. «On ne peut pas sérieusement parler d’une nouvelle politique économique. Le gouvernement n’a aucune marge de manœuvre alors que le pays est au bord de la faillite», souligne Rory MacFarquhar, du centre russo-européen de politique économique. Si les communistes et les nationalistes rentrent au gouvernement, «la seule façon de satisfaire les demandes de ces partis sera de faire fonctionner la planche à billets», avertit cet expert. «Un gouvernement de coalition sera une gouvernement des lobbies et son efficacité sera d’autant plus faible que les élections approcheront», renchérit Guéorgui Satarov, un ex-conseiller de Boris Eltsine. Dans ce contexte d’incertitude économique, le rouble a chuté de 9,2%, à 7,86 roubles pour un dollar. Depuis le «mardi noir» du 11 octobre 1994, jamais la monnaie russe ne s’était affaiblie autant en une seule journée. Les bureaux de changes ont anticipé une poursuite de la dégringolade, allant jusqu’à vendre le dollar à 9 roubles. La crise des liquidités a également continué à s’aggraver, de nombreux Russes ayant les plus grandes difficultés à retirer de l’argent sur leurs comptes bancaires. Avec la crise, le soutien du pouvoir actuel est tombé au plus bas puisqu’un Russe sur dix seulement affirme avoir aujourd’hui confiance dans l’équipe en place, selon le directeur d’un institut de sociologie Mikhaïl Gorchkov.(AFP, Reuters)
Le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine s’est prononcé hier pour la formation d’un gouvernement de coalition, dans l’espoir de gagner le soutien de l’opposition communiste pour sortir de la crise financière sur fond de dégringolade du rouble (VOIR AUSSI PAGES 9 ET 14). Une semaine après la dévaluation de facto de la monnaie russe, deux superfusions bancaires,...