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Actualités - CHRONOLOGIE

Les USA menacent de poursuivre leurs opérations antiterroristes Ben Laden : nous répondrons à Clinton par des actes (photo)

Vingt-quatre heures après les frappes militaires contre le Soudan et l’Afghanistan, les Etats-Unis ont entrepris une vaste campagne d’explication à l’intention de leur opinion publique et aussi du monde. Ainsi, ont-ils annoncé, le pays aurait été victime d’une nouvelle attaque terroriste «dans un avenir pas très lointain» s’il n’y avait pas eu les attaques préventives de jeudi. Washington n’en a pas moins reconnu ignorer le sort d’Oussama Ben Laden et laissé entendre qu’il fallait s’attendre à des représailles contre les attaques de l’US Navy. De fait, Ben Laden aurait menacé les Américains de nouvelles opérations, tandis que le secrétaire à la Défense William Cohen n’excluait pas de nouvelles frappes. Interrogé sur la possibilité de nouvelles frappes, M. Cohen a répondu: «Cela reste une possibilité. Il y en aura d’autres peut-être à l’avenir». Pour M. Sandy Berger, conseiller présidentiel pour la sécurité nationale, les USA auraient été victimes d’une nouvelle attaque terroriste si les frappes de jeudi n’avaient pas été déclenchées. Par ailleurs, M. Berger a indiqué que les Etats-Unis n’étaient pas en mesure de confirmer «où se trouve» actuellement Oussama Ben Laden. Le président Clinton a nommément désigné jeudi le milliardaire fondamentaliste comme un des principaux responsables du terrorisme international et comme le commanditaire des attaques contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. M. Berger a indiqué que les Etats-Unis avaient eu «de nombreuses discussions avec les taliban» pour demander que Ben Laden soit livré aux Etats-Unis, y compris lors de la visite de Bill Richardson, ex-ambassadeur américain aux Nations Unies en Afghanistan. «Mais elles n’ont pas abouti», a-t-il dit, ajoutant toutefois que Ben Laden «ne devrait pas dormir tranquille». Ben Laden menace Le milliardaire séoudien s’est manifesté hier. Un journaliste d’«Al-Qods al-Arabi», un journal arabe basé à Londres, a indiqué avoir reçu un appel téléphonique d’un porte-parole de Ben Laden depuis l’Afghanistan. «Nous répondrons à Bill Clinton par des actes et non des mots», a indiqué l’interlocuteur, avant de poursuivre en déclarant que «la bataille ne fait que commencer». Le porte-parole a ensuite déclaré que les frappes aériennes des Américains avaient échoué: «Oussama Ben Laden est sain et sauf, l’attaque américaine n’a pas réussi à l’éliminer». Selon le journaliste, le représentant de M. Ben Laden aurait précisé que six compagnons du millionnaire islamiste auraient été tués par les frappes en Afghanistan, «trois Yéménites, deux Egyptiens et un Séoudien». M. Atwan a précisé que selon ses informations, M. Ben Laden se trouvait toujours en Afghanistan, «sous la protection des taliban». Au cours de ses interventions télévisées, hier, M. Sandy Berger a souligné que Washington avait «fait beaucoup d’efforts pour convaincre le Soudan et l’Afghanistan d’expulser» Ben Laden avant d’agir militairement. Il a souligné en outre que l’évaluation des frappes «prendra quelques jours, en raison des conditions météorologiques». M. Berger a cependant estimé que les 75 missiles de croisière tirés par des bâtiments américains avaient «causé des dégâts importants» à l’usine pharmaceutique visée au Soudan, qu’il a présentée comme «une fabrique d’armes chimiques». Selon M. Berger, les frappes ont aussi «endommagé plusieurs installations dans les camps terroristes» visés en Afghanistan. «Nous ne pouvons pas encore évaluer de manière certaine l’étendue des dégâts», a-t-il cependant expliqué. Il a reconnu que «certaines des installations (touchées en Afghanistan) avaient été améliorées dans les années 80, quand les Etats-Unis soutenaient les moudjahidine» afghans contre les troupes d’occupation soviétiques. M. Berger a confirmé que le président Clinton avait contacté plusieurs de ses homologues — il a cité le président égyptien Hosni Moubarak — pour leur demander de «se joindre à la lutte contre le terrorisme». Il a affirmé que «plusieurs d’entre eux ont dit qu’ils saluaient notre détermination», ajoutant: «Globalement, ils nous ont accordé leur soutien». Réunion de la Ligue Le Soudan pour sa part a annoncé qu’il avait décidé de rappeler tous les membres de sa mission diplomatique à Washington. L’annonce de cette décision a été faite par le président Omar Béchir, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres. L’ambassadeur du Soudan à l’ONU, Mohamed Erwa, a déposé une plainte vendredi au Conseil de Sécurité. L’ambassadeur a indiqué avoir envoyé sa plainte en fin d’après-midi au président du Conseil, l’ambassadeur de Slovénie Danilo Turk, en réclamant une «réunion urgente» des quinze membres du Conseil. Des sources onusiennes ont précisé que le président du Conseil consultait les autres membres à ce sujet. De son côté, le ministre soudanais des Affaires étrangères Moustapha Osman Ismaïl a prévenu, à Bagdad où il se trouve, les Etats-Unis qu’une nouvelle frappe contre son pays ne resterait pas impunie. Selon l’ambassadeur soudanais à Moscou, Khartoum va chercher à obtenir de la Russie son soutien aux Nations Unies. Le Conseil ministériel de la Ligue arabe va tenir lundi une réunion urgente au niveau des délégués permanents à la demande du Soudan. Cette réunion des 22 membres de l’organisation sera consacrée exclusivement à «l’action militaire américaine contre le Soudan et devrait annoncer un soutien arabe à ce pays», a indiqué le secrétaire général adjoint de la Ligue, M. Ahmad Ben Helli. Mesures de sécurité Sur le plan pratique, par ailleurs, les Etats-Unis ont commencé dès vendredi à prendre des mesures de sécurité sur leur territoire pour faire face aux menaces terroristes mais sans céder à la panique ni tomber dans la paranoïa. Au Pentagone, des équipes des membres des unités d’élite (SWAT) patrouillent sur le terrain et aux entrées du bâtiment, a indiqué un porte-parole, Glenn Flood. La sécurité a également été renforcée au département d’Etat, a indiqué un responsable, Andy Laine, sans vouloir préciser les décisions prises. Des mesures supplémentaires ont également été prises pour protéger certains ambassades ou consulats, a-t-il dit. La surveillance a été renforcée dans les lieux publics devant les monuments de la capitale et une chaîne de télévision a demandé aux passagers du métro de faire attention aux paquets abandonnés. L’Administration de l’aviation fédérale (FAA), a souligné le porte-parole Marcia Adams, maintient depuis trois ans un très haut niveau de sécurité dans les aéroports du pays pour empêcher le terrorisme et aucune mesure particulière n’a été ajoutée.
Vingt-quatre heures après les frappes militaires contre le Soudan et l’Afghanistan, les Etats-Unis ont entrepris une vaste campagne d’explication à l’intention de leur opinion publique et aussi du monde. Ainsi, ont-ils annoncé, le pays aurait été victime d’une nouvelle attaque terroriste «dans un avenir pas très lointain» s’il n’y avait pas eu les attaques...