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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire sur la biodiversité Le Mont-Liban est riche en espèces animales et végétales mais est menacé par la pollution

Sous le patronage du ministre Akram Chéhayeb, le ministère de l’Environnement a organisé, dans le cadre du projet sur la biodiversité relevant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un séminaire ayant pour titre «La biodiversité au Mont-Liban» à l’hôtel Mir Amine à Beiteddine. Au cours de la rencontre, les spécialistes ont exposé quatre thèmes: la biodiversité et l’agriculture, la biodiversité terrestre, la biodiversité d’eau douce et la biodiversité marine. A la fin du séminaire, plusieurs recommandations ont été prises pour soutenir les associations civiles écologiques et promouvoir la coopération entre les municipalités, les associations civiles et le gouvernement. Plusieurs personnalités ont assisté au séminaire, notamment le caïmacam du Chouf, Thabet Eid; le secrétaire général du Parti socialiste progressiste (PSP), Charif Fayad; des représentants du ministère des Emigrés tels que Walid Abdallah, Zeina Chalak et Ali Hamié; plusieurs responsables du ministère de l’Environnement, notamment Nabil Abou Ghanem, attaché de presse, Antoine Abi Antoun, directeur du projet sur la biodiversité, et Fayçal Abou Ezzedine, directeur du projet sur les réserves naturelles; ainsi que plusieurs spécialistes et représentants d’associations civiles écologiques. Au cours de la séance d’ouverture, M. Abi Antoun a donné lecture du discours de Gualtiero Fulcheri, chargé d’affaires du PNUD. Il a souligné que «le projet sur la biodiversité qui est soutenu par diverses agences des Nations Unies vise à sensibiliser le public à la biodiversité et à mettre en place un plan d’action national pour la préserver». «Il faut mettre fin, a-t-il dit, à l’exploitation aveugle de la nature». Et de noter que «les études sur la biodiversité effectuées au Liban conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour l’environnement (GEF) ont répertorié plus de 9000 espèces de plantes et d’animaux». «Ces espèces ne forment que 20% des espèces existantes», a-t-il ajouté. M. Abou Ghanem a donné ensuite lecture du discours du ministre de l’Environnement. Il a souligné que «Kamal Joumblatt, fondateur du PSP, a été le premier, durant les années cinquante, à appeler à préserver l’équilibre de la nature». Il a également rendu hommage au ministre des Déplacés Walid Joumblatt qui «lutte toujours pour la protection de l’environnement». Le représentant du ministre a mis en garde contre «la destruction sauvage de la nature, animée par le goût du gain de certains investisseurs». Et de noter que «le ministère œuvre conjointement avec les associations civiles à préserver la nature, notamment la biodiversité». Pesticides et culture traditionnelle Au cours de la première session, qui était présidée par Abdel Rahmane Saghir, ancien enseignant à la Faculté d’agronomie à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), deux thèmes ont été traités: la biodiversité et l’agriculture et la biodiversité terrestre. M. Abi Antoun a présenté le projet de la biodiversité qui «vise à long terme à la création d’une stratégie préservant la faune et la flore libanaises». Il a souligné la nécessité «de mettre en place une politique nationale sur l’environnement; de soutenir les activités des associations qui s’occupent de la biodiversité; de planifier l’usage du sol; d’encourager la recherche scientifique; de créer une ligue nationale pour la protection de l’environnement; de mettre en place un code pour l’environnement». «Il faut également, a-t-il poursuivi, créer des réserves naturelles; instaurer une culture à l’environnement, aménager des espaces préservant la biodiversité (jardins, musées, aquariums, banques génétiques), et surveiller les changements biologiques (extinction d’espèces, augmentation d’une autre)». Moustapha Haïdar, enseignant à la faculté d’agronomie de l’AUB, a présenté une étude qu’il a effectuée avec deux chercheurs de l’institution (Riyad Baalbaki et Rami Zreik) sur le thème de «La biodiversité et l’agriculture au Mont-Liban». Notant que «le Mont-Liban est l’une des régions les plus importantes du pays sur le plan de la biodiversité», il a mis en garde contre «une exploitation excessive des sols qui mènera inévitablement à la désertification biologique et l’érosion génétique de toutes les espèces». Il a énuméré les raisons qui mettent en danger la biomasse, notamment «la déforestation, l’abus de pesticides et d’engrais chimiques, l’importation de nouvelles espèces, l’utilisation de nouvelles méthodes agricoles, l’absence de recherches scientifiques, la réduction des espaces agricoles consacrés aux cultures traditionnelles et l’absence de coordination entre les ministères et les municipalités, et les associations civiles». Au cours de la discussion qui a suivi l’intervention de M. Haïdar, plusieurs points ont été évoqués: la nécessité de subventionner l’agriculture traditionnelle afin de la préserver et la création de pharmacies agricoles dans toutes les régions. La deuxième partie de la session a été consacrée à la «biodiversité terrestre» qui a été présentée par Samir Safi, enseignant à la faculté des sciences à l’Université libanaise. Il a exposé les résultats d’une étude qu’il a lui-même effectuée avec M. Saghir et Hélène Rizk, professeur à la faculté d’agronomie de l’UL. Il a souligné que «76% des terrains au Mont-Liban (149.311 hectares sur 196.649 de la totalité du territoire) sont considérés comme des espaces sauvages (pâturages, champs et forêts)». «La riche biomasse du mohafazat est importante sur les plans économique, écologique, touristique, culturel et social», a-t-il poursuivi. Il a dénoncé «la construction sauvage» et la mentalité des Libanais «qui ont pour unique devise «Après moi le déluge». «C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de recourir à la force pour obliger les citoyens à respecter l’environnement», a-t-il ajouté. Pollution de la nappe phréatique La deuxième session du séminaire a été présidée par Ghassan Zein, enseignant à la faculté des sciences de l’UL. C’est Kamal Sélim, enseignant à la même faculté, qui a présenté une étude du terrain qu’il a préparée avec le président de la session sur le thème de «La biodiversité en eau douce». M. Zein a souligné que «987 espèces animales et végétales vivent dans les fleuves et les rivières du Mont-Liban». «Cependant, a-t-il poursuivi, elles sont menacées par plusieurs facteurs, notamment les produits chimiques et les eaux usées déposées dans les lits des fleuves et des rivières». «Tous ces facteurs polluent la nappe phréatique», a-t-il dit. Il a noté que les études effectuées dans le mohafazat «bien qu’elles ne soient pas complètes, sont suffisantes pour évaluer la situation». Il a indiqué que «toutes les sources qui alimentent les fleuves du littoral du Mont-Liban sont situés en haute montagne» tels que Nahr Ibrahim (long de 30 km), Nahr el-Kalb (38 km), Nahr Beyrouth (42 km), Nahr el-Damour, (37,5 km), et Nahr el-Awali (48 km). Sur le thème de «La biodiversité marine», c’est M. Sami Lakkis, enseignant à la faculté des sciences de l’UL, qui a présenté un état des lieux. Il a indiqué que «la bande côtière du Mont-Liban, qui s’étend de la région de Madfoun jusqu’à la région de Jiyé, occupe 85 km. «Sur cet espace du Mont-Liban, 70 km représentent des régions construites», a-t-il dit. Notant que «65% de la population libanaise vivent dans la bande du littoral du Mont-Liban», il a estimé que «c’est la densité de la population qui provoque la pollution de la mer». Il a dénoncé plusieurs atteintes à l’environnement sur la côte notamment les «centrales électriques, les dépotoirs d’ordures, le remblayage et la construction sauvage». Il a énuméré les espèces en voie de disparition dans les eaux maritimes libanaises telles que «les algues brunes, les serpents de mer, le phoque, le loup de mer, le mérou, le rouget et la tortue de mer». Au cours de la discussion, les spécialistes ont dénoncé «les méthodes illégales de la pêche telles que l’utilisation de la dynamite et du poison comme appât». A l’issue du séminaire plusieurs recommandations ont été adoptées: l Coordonner l’action entre les municipalités, les associations civiles et les divers ministères pour trouver les solutions adéquates aux problèmes de biodiversité. l Développer la culture à l’environnement. l Contrôler l’importation des pesticides. l Créer des fermes organiques (qui n’utilisent aucun engrais chimique dans leur production), un jardin botanique, un zoo, une banque génétique des réserves naturelles et des lacs artificiels (pour retenir l’eau de pluie). l Encourager la recherche scientifique dans tous les domaines de la biodiversité et subventionner les cultures traditionnelles. l Gérer l’élevage des volailles et des chèvres. l Augmenter le nombre des gardes forestiers afin de contrôler les incendies. l Soumettre le code de l’environnement aux experts avant son adoption. l Soutenir le rôle des associations écologiques pour contrôler l’action des ministères. l Mettre en place des stations d’épuration des eaux sales. l Interdire l’implantation d’usines et de carrières à proximité des fleuves ainsi que l’utilisation de la dynamite pour la pêche. l Elaborer un plan d’action pour sauver la côte du Mont-Liban.
Sous le patronage du ministre Akram Chéhayeb, le ministère de l’Environnement a organisé, dans le cadre du projet sur la biodiversité relevant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un séminaire ayant pour titre «La biodiversité au Mont-Liban» à l’hôtel Mir Amine à Beiteddine. Au cours de la rencontre, les spécialistes ont exposé quatre thèmes:...