Congrès à Washington sur la situation des chrétiens du Liban

L’Organisation libanaise mondiale (proche de l’opposition chrétienne) a clôturé un congrès organisé à Washington sur la situation actuelle des «chrétiens au Liban». Les orateurs qui sont intervenus à cette occasion ont tous souligné la nécessité d’«une présence chrétienne libre au Liban et d’une opposition libre de s’exprimer aussi bien dans le pays qu’à l’étranger». Prenant la parole en premier, le chef des «Gardiens du Cèdre», Etienne Sacre, a estimé que «l’Occident -en particulier les Etats-Unis- doit s’employer à sauver le Liban du joug de l’arabisation. L’occupation syrienne domine pratiquement toutes les institutions de l’Etat et bafoue les libertés à tous les niveaux», a-t-il dit avant de poursuivre: «La Syrie a déployé 40 000 hommes dans un pays qu’elle domine économiquement. (...) Voilà 22 ans que nous résistons contre cette occupation. Le temps est venu d’y mettre fin, et nous affirmons que, dès le retrait des forces étrangères du Liban, nous serons à l’avant-garde du processus de paix dans la région», a-t-il conclu. A son tour, Walid Pharés, membre de l’ex-Front libanais a estimé que «la résistance chrétienne libanaise passe actuellement par une période de gestation au terme de laquelle elle produira des forces de changement susceptibles de faire face aux défis». «L’essentiel est que les participants à ce congrès soient convaincus qu’ils écrivent une nouvelle page de l’histoire du Liban», a-t-il ajouté. Naji Kheir, représentant des coptes au congrès, a affirmé de son côté qu’«une solution au problème de la répression des minorités au Moyen-Orient ne peut être envisagée sans la restitution de la liberté aux chrétiens du Liban». Par ailleurs, affirmant représenter l’Eglise maronite, catholique ainsi que le Vatican, Mgr Bejjani, responsable des relations de l’Eglise maronite américaine avec le gouvernement des Etats-Unis, a déclaré: «Je suis persuadé, comme vous, que le Liban doit désormais se libérer de toutes les forces d’occupation car il ne peut jouir d’aucune stabilité dans sa situation actuelle. C’est le message que je transmets en permanence au Conseil national de Sécurité et à tous ceux que je rencontre au sein de l’Administration américaine», a-t-il dit. Le prélat maronite a en outre mis l’accent sur la contradiction entre la position officielle de Washington prônant la libération du Liban et son action sur le terrain. Selon lui, l’Administration américaine devrait être conséquente avec elle-même et oeuvrer pour l’application de la résolution 520 de l’ONU. Enfin, Mgr Bejjani a invité la colonie libanaise aux Etats-Unis à constituer un groupe de pression efficace.