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Actualités - ANALYSE

Les organisateurs s'excusent presque pour le retard

Le député Boutros Harb excepté, les candidats restent au paddock. Et n’en sortent pas, ne serait-ce que pour engager des tractations en coulisses avec les pôles d’influence pour se gagner leur appui. Harb a dès lors champ libre et il se dépense sans compter. A tour seigneur tout honneur, il s’est d’abord rendu à Dimane auprès du patriarche Sfeir et il entreprend maintenant un tour de piste du cirque local pour exposer son programme. Un galop de simple mise en forme, un acte de foi dans une démocratie inexistante et un acte de présence, à tout hasard, pour l’avenir. Car Harb est le premier à savoir, et à dire, que ses chances sont minimes… «C’est à voir», commente cependant un observateur un tantinet fielleux pour qui «M. Harb n’aurait jamais remporté un tel triomphe électoral au Nord s’il n’était déjà sur une liste de sérieux outsiders. Tout comme d’ailleurs M. Nassib Lahoud qui a passé au Metn où le si populaire Dr Moukheiber, qui n’est cependant pas maronite, chutait. Ce double exemple prouve, si besoin était, que les décideurs voient loin. Et depuis 96, les donnes n’ont pas changé: il est encore tout à fait possible qu’ils aient besoin en définitive d’une figure puisée dans «l’autre camp», à condition évidemment qu’il ne s’agisse pas d’un radical forcené…» Pour cette source «ce n’est pas de gaieté de cœur que le grand électeur tarde à prendre sa décision. Il aurait de loin préféré en effet fixer les choses rapidement, pour mieux stabiliser le Liban face aux manigances de Netanyahu qui joue sur le projet de retrait pour perturber les donnes et les Américains. Mais avant de voir ce que ces derniers vont faire pour sauver le processus, avant de savoir quelle voie la région va emprunter, les décideurs ne peuvent pas régler la question du régime libanais et de sa nature politique. Pour tout dire, s’ils sont d’accord avec les Américains — et jusqu’à présent rien n’est fixé sur ce plan — une personnalité de l’Est aurait sa chance. Et sinon, la périphérie est riche en candidats, à l’image de l’actuel titulaire du poste qui vient comme on sait de Zahlé…» Somme toute, si le starter n’a pas encore préparé son pistolet pour le coup d’envoi, il est tout à fait normal que les coursiers — et leurs jockeys, entendre les leaders qui les soutiennent — ne soient pas encore alignés pour le départ. Un cadre influent retour de Damas indique ainsi que «lorsqu’on les presse, les Syriens répondent qu’il leur répugne d’entrer dans le bazar des noms. Et ils confirment en chœur que le dossier est en réalité retenu entre les mains du président Hafez el-Assad lui-même, dont la consigne est qu’il faut attendre. Soit il tranchera en personne le moment venu; soit il confiera ce soin à une équipe, probablement dirigée par le vice-président M. Abdel Halim Khaddam, en lui donnant des directives déterminées. Au stade actuel, et si l’on se réfère justement aux indications de M. Khaddam, les spécifications requises par les autorités syriennes sont d’ordre si général qu’elles peuvent s’appliquer à la quasi- totalité des candidats potentiels. M. Khaddam a dit en effet que le futur président doit être un homme qui inspire confiance à la majorité des Libanais, qui ait l’esprit de commandement et qui ne soit un défi pour personne. Les critères, ou plutôt les conditions, seront certainement affinés une fois que le dossier sera sérieusement ouvert, qu’il y ait ou non dialogue à ce sujet entre Damas et Washington». Cette perspective de débat paraît cependant d’autant plus probable que M. David Sutterfield, le nouvel ambassadeur U.S., attendu ce mois-ci à Beyrouth est un spécialiste de nos affaires internes, ayant longtemps été en poste ici en tant que conseiller politique de l’ambassade. La question des présidentielles n’est pas indifférente à ce diplomate, puisqu’il vient lui aussi de livrer ses critères en indiquant dans une interview au Nahar que le nouveau chef de l’Etat devra être un vrai patriote libanais, ayant à cœur de réaliser la paix et la réconciliation nationale. Un thème que le patriarche Sfeir a également évoqué, en déplorant que cette réconciliation ne soit pas encore totalement accomplie… Il y a donc des convergences entre différentes positions. Il reste à savoir ce que cela va donner au moment critique.
Le député Boutros Harb excepté, les candidats restent au paddock. Et n’en sortent pas, ne serait-ce que pour engager des tractations en coulisses avec les pôles d’influence pour se gagner leur appui. Harb a dès lors champ libre et il se dépense sans compter. A tour seigneur tout honneur, il s’est d’abord rendu à Dimane auprès du patriarche Sfeir et il entreprend...