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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sommet de Moscou dominé par la crise en Russie Clinton fait la leçon à Eltsine mais lui refuse toute aide immédiate (photos)

Le président Bill Clinton a donné hier à la Russie un véritable cours d’économie de marché et obtenu de Boris Eltsine une nouvelle promesse de ne pas revenir sur les réformes entreprises en Russie. Au premier jour d’un sommet américano-russe dominé par la crise en Russie et ses répercussions sur les marchés mondiaux Américains et Russes se sont aussi mis d’accord pour échanger des informations sur la détection des missiles et réduire nettement leurs excédents de plutonium militaire. Selon le service de presse du Kremlin, M. Eltsine a affirmé à Bill Clinton qu’«il n’y aura pas de recul en matière de réformes». Le président russe a cependant averti qu’il pourrait être amené à renforcer le rôle de l’Etat dans l’économie pour apaiser les communistes. Ceux-ci, qui dominent le Parlement (Douma), ont rejeté lundi l’investiture de Viktor Tchernomyrdine comme premier ministre et menacent de continuer ce bras de fer. Prodigue en conseils, M. Clinton est cependant arrivé à Moscou les mains vides. «Quand la Russie aura un gouvernement et un plan (économique), nous lui fournirons une aide mais pour l’instant il n’y a ni l’un ni l’autre», a expliqué aux journalistes le sous-secrétaire au Trésor Lawrence Summers. «La situation est évolutive et incertaine», résumait sans détour le secrétaire d’Etat adjoint Strobe Talbott. Dans un discours à l’université de Moscou, Bill Clinton a mis les points sur les i en demandant à la Russie d’«accepter les règles du jeu» d’une économie mondiale de plus en plus intégrée. Martelant du poing le pupitre, il a égrené une série de recommandations pour sortir de la crise: ne pas «faire marcher la planche à billets», bien traiter les investisseurs et les créanciers, s’assurer «des revenus stables» par une réforme des impôts. Désarmement La Russie peut s’en sortir, a-t-il estimé, car elle est «riche en ressources matérielles et humaines», mais elle ne pourra le faire que si elle «continue d’avancer résolument sur le chemin des réformes» au lieu de «s’arrêter à mi-chemin». Il a cependant reconnu que les Etats-Unis ne pouvaient pas se permettre de laisser tomber totalement leur ancien adversaire de la guerre froide. Les turbulences que l’incertitude politique à Moscou a suscitées à Wall Street montrent que le sort des deux pays est en partie lié. «Que nous le voulions ou non, nous devons construire l’avenir ensemble», a-t-il conclu. MM. Clinton et Eltsine signeront aujourd’hui deux accords de désarmement. L’un instaure entre les deux pays un échange de données sur «les lancements de missiles balistiques dans le monde entier et d’engins tirés de l’espace», a précisé Robert Bell, conseiller spécial du président pour les affaires de sécurité nationale. Il a estimé qu’il s’agissait «du principal résultat du sommet dans le domaine du désarmement». Il a expliqué que le système d’alerte avancée russe n’était plus aussi efficace. Il faut éviter que la Russie ne confonde, comme elle a failli le faire en janvier 1995, l’essai d’une fusée scientifique norvégienne avec une attaque de missile, ce qui pourrait l’amener à riposter. Les deux pays vont aussi neutraliser chacun 50 tonnes de plutonium militaire provenant de missiles désactivés, ce qui représente la capacité de produire plusieurs milliers d’ogives. Le plutonium sera transformé en combustible nucléaire civil ou entreposé avec des déchets nucléaires hautement radioactifs. Les deux présidents ont enfin évoqué hier le futur accord de désarmement nucléaire START III. Selon le Kremlin, «ils ont fixé des tâches concrètes aux experts, en particulier pour définir les paramètres principaux de l’accord START III». Mais Washington lie le lancement des négociations sur un START III à la ratification par la Douma de START II, toujours en panne. START II, signé en 1993, prévoit de diminuer le nombre des ogives nucléaires à 3.500 pour les Etats-Unis et 3.000 pour la Russie. (AFP, Reuters)
Le président Bill Clinton a donné hier à la Russie un véritable cours d’économie de marché et obtenu de Boris Eltsine une nouvelle promesse de ne pas revenir sur les réformes entreprises en Russie. Au premier jour d’un sommet américano-russe dominé par la crise en Russie et ses répercussions sur les marchés mondiaux Américains et Russes se sont aussi mis d’accord pour...