Murr a reçu une délégation des conducteurs de poids lourds Des solutions de compromis à l'étude pour régler la grève des camionneurs (photo)

Bien que le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, ait qualifié de positive sa réunion hier avec des représentants des camionneurs, aucune solution définitive n’a encore été trouvée au problème provoqué par la décision du mohafez du Mont-Liban d’interdire la circulation des poids lourds entre 13h et 8h30. M. Murr a indiqué que les responsables concernés sont en train d’étudier des solutions de compromis qui prendraient en considération les revendications des camionneurs sans porter atteinte à la saison touristique au Mont-Liban. Les chauffeurs de camions estiment que le nouvel horaire de circulation (entre 8h30 et 13h) ne leur suffit pas pour entreprendre deux voyages quotidiens, ce qui réduit leurs recettes, vu qu’ils sont payés au nombre de trajets effectués. Pour protester contre la décision du mohafez, ils ont poursuivi hier la grève déclenchée il y a une semaine. Plusieurs dizaines d’entre eux se sont rassemblés sur la route de Baakline-Beiteddine et ont garé leurs camions sur les deux côtés de la chaussée en signe de protestation. Une action similaire a été organisée dans la localité de Jléla dans la Békaa pour protester contre l’horaire de circulation et contre la fermeture des carrières dans cette région sur décision de M. Issam Daher, juge des référés dans la Békaa. Rappelons que le transport du gravier et du sable extraits des carrières constitue la principale activité des camionneurs. Des unités des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont été déployées à Jléla pour empêcher la fermeture de la route internationale Beyrouth-Damas. Tous ces problèmes ont donc été évoqués lors de la réunion entre M. Murr et la délégation des camionneurs, conduite par M. Chafic Kassis. Les entretiens se sont déroulés en présence du mohafez du Mont-Liban, Mohammed Souheil Yammout, du responsable des FSI dans cette région, le brigadier Ghassan Njeim, et de l’inspecteur général des FSI, le brigadier Rafic Haddad. «Une partie des revendications exprimées par M. Kassis pourra être satisfaite. D’autres ont nécessité un examen plus approfondi et nous sommes parvenus à des conclusions, a précisé M. Murr. Les questions qui restent à régler concernent les horaires de circulation des camions, notamment sur la route Beyrouth-Damas. Il faut prendre en considération la situation de l’estivage, le confort des citoyens et la multiplication des accidents de la route». «Les camionneurs estiment que l’horaire fixé par le mohafez ne leur suffit pas pour effectuer deux voyages, a ajouté le ministre. Ils demandent de rouler toute la journée. Mais cela est impossible. Ils sont peut-être lésés par cette décision, mais les propriétaires des hôtels et des restaurants et les estivants le sont aussi. Le responsable des FSI au Mont-Liban a été chargé d’étudier un autre horaire à partir d’un compromis que nous avons proposé et qui n’a pas été rejeté par les camionneurs». M. Murr a abordé avec la délégation le chargement des camions qui atteint 40 tonnes, un poids que les routes du pays ne peuvent pas supporter, selon le ministère des Travaux publics. «La loi stipule que le chargement doit être inférieur à 15 tonnes, a déclaré M. Murr. Nous ne voulons pas porter atteinte aux intérêts des camionneurs et demain (aujourd’hui), une autre réunion doit avoir lieu pour examiner le nouveau projet de loi que nous avons transmis au Parlement au sujet du chargement des poids lourds». Le problème des transports extérieurs a également été évoqué. Le ministre a indiqué que cette question doit être réglée en concertation avec les pays arabes conformément au principe de la réciprocité. «En résumé, je peux dire que la réunion était positive. Je suis solidaire du ministre de l’Environnement au sujet des propositions qu’il a avancées et des décisions qu’il a prises concernant les carrières, les poids lourds, les accidents de la route et les dégâts occasionnés à l’environnement», a conclu M. Murr.