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Actualités - CHRONOLOGIE

Seul dans la tourmente

Il aime les foules, est habituellement avide de conseils les plus variés. Mais c’est un Bill Clinton seul et sans connaissance réelle de ce qui l’attend qui a entamé hier le jour le plus difficile de sa présidence, ayant à s’expliquer sous serment sur les détails de sa vie privée tumultueuse. Nombre de ses amis sont en vacances, et depuis des semaines son cercle de conseillers s’est réduit comme peau de chagrin, contraints au silence par l’implacable procureur indépendant Kenneth Starr. En sept mois, M. Starr a en effet obligé à témoigner tous ceux qui pouvaient savoir quelque chose de la liaison supposée du président avec Monica Lewinsky, et plus personne n’ose parler au président. Ami de la famille Clinton, qu’il est encore venu réconforter dimanche soir, le révérend Jesse Jackson s’en expliquait ce week-end dans le «New York Times». «Nous parlons, et quand nous parlons, nous prions, mais j’ai pris soin de rester soigneusement en dehors du domaine judiciaire, parce que Starr a été si bizarre, traînant les gens devant le grand jury», a-t-il dit. Le vice-président Al Gore est en vacances à Hawaii, Madeleine Albright effectue un voyage éclair en Afrique, sur les lieux des récents attentats antiaméricains. L’ami du président, avocat de la Maison-Blanche, Bruce Lindsey, se remet d’une opération chirurgicale. Erskine Bowles, le secrétaire général de la Maison-Blanche, revient d’un séjour en Ecosse. Son adjoint, John Podesta, revient également juste de vacances. Publiquement, M. Clinton est apparu ces derniers jours imperturbable, souriant et «plein d’entrain», selon son porte-parole Michael McCurry. Mais fugitivement, une caméra l’a surpris distrait, le regard dans le vide. «Il est plus seul et plus troublé qu’il ne l’a jamais été. C’est le test le plus difficile de sa vie, pas seulement avec Kenneth Starr, mais aussi avec le peuple américain et sa femme, tous en même temps», a commenté sur NBC David Maraniss, biographe de M. Clinton. Sur les télévisions, les défenseurs du président se sont également fait rares. Le président n’a de fait que quatre interlocuteurs potentiels, que M. Starr ne pouvait contraindre à témoigner: sa femme Hillary, son avocat privé David Kendall et son associé Nicole Seligman, et son ami également avocat Mickey Kantor. Mme Clinton, humiliée, n’est pas forcément à même de lui donner de bons conseils. David Kendall est vu par certains conseillers politiques du président comme un juriste plus soucieux de légalisme que de politique. Le quotidien «USA Today» affirmait hier que c’était pour briser le dangereux isolement du président que certains de ces conseillers politiques ont parlé — anonymement — aux médias ces derniers jours: pour le persuader, avant qu’il ne soit trop tard, de modifier sa version des faits, dans l’espoir de sauver ainsi sa présidence. (AFP)
Il aime les foules, est habituellement avide de conseils les plus variés. Mais c’est un Bill Clinton seul et sans connaissance réelle de ce qui l’attend qui a entamé hier le jour le plus difficile de sa présidence, ayant à s’expliquer sous serment sur les détails de sa vie privée tumultueuse. Nombre de ses amis sont en vacances, et depuis des semaines son cercle de...