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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Environnement : congrès à Baakline sur le rôle des municipalités (photo)

Un congrès sur le rôle des municipalités dans le caza du Chouf a eu lieu le week-end écoulé au complexe touristique de Baakline. Le congrès a été inauguré par le ministre des Déplacés, Walid Joumblatt, et a traité de divers problèmes de la région, notamment écologiques. Etaient également présents le ministre de l’Environnement, Akram Chéhayeb, le député Nabil Boustany, le directeur général du ministère des Déplacés, Hicham Nassereddine, et le caïmacam du Chouf, Sabet Eido. Dans son allocution d’ouverture, M. Joumblatt a insisté sur les questions d’écologie «qui sont communes à tous, quels que soient les sujets de discorde politique». «La plupart des cours d’eau dans le pays sont actuellement pollués, et la plupart des réseaux d’adduction d’eau sont anciens», a-t-il fait remarquer. Et d’ajouter: «Il se peut que le tourisme soit en plein essor mais cela se fait souvent aux dépens de l’environnement et de la propreté des fleuves et rivières. D’autre part, les méthodes d’irrigation en agriculture sont archaïques. Mais la question la plus grave est celle du débit des cours d’eau à Safa qui diminue dangereusement, ce qui pourrait avoir un impact catastrophique sur la région du Chouf si le phénomène se poursuit. Cela pourrait être dû aux travaux des carrières de Dahr al-Baïdar qui modifient le sous-sol de la région, mais aussi à des percées chaotiques de puits pour l’irrigation dans la Békaa, destinés à de grands projets agricoles». Pour sa part, M. Chéhayeb a longuement traité des bénéfices de la décentralisation administrative qui «seraient un début de développement équilibré dans le pays, que ce soit au niveau des régions ou des différentes couches de la société». M. Chéhayeb a considéré que «parler de développement revient à parler du rôle écologique spécifique aux municipalités, à une époque où l’environnement subit tous genres d’agressions». Il a par ailleurs appelé à la création d’un ministère qui regrouperait les municipalités, l’environnement et l’urbanisme, du fait de la corrélation entre ces trois concepts. Le ministre de l’Environnement a ensuite énuméré les différents points qui définissent la coopération entre le ministère et les municipalités: 1. La gestion des déchets ménagers solides sur base du tri et du recyclage. 2. Le reboisement du Liban afin que le taux d’espaces verts revienne à 20 ou 22% du territoire. 3. La surveillance du système d’égouts et la lutte contre les fosses sans fond, considérées comme une source de pollution principale des nappes phréatiques. 4. La délimitation des régions industrielles. 5. L’examen régulier de l’eau potable. 6. L’organisation du trafic afin de limiter la pollution de l’air. 7. La coopération avec le Bureau de l’urbanisme afin d’empêcher les constructions chaotiques. 8. L’organisation du travail des abattoirs et des fermes de poulets, notamment au niveau de la gestion de leurs déchets. 9. L’encouragement des activités d’éveil écologique conduites par les associations et les clubs. 10. La création d’un comité de membres municipaux et de spécialistes qui devrait s’occuper des questions écologiques. 11. Le lancement d’un projet de recensement écologique effectué par des spécialistes. D’autre part, également au cours de cette première session, le directeur général de la Réserve de cèdres du Chouf, Assaad Serhal, a pris la parole, insistant sur l’importance de la préservation de la nature en raison de l’importance grandissante du tourisme écologique. «A la réserve du Chouf, nous tentons d’ouvrir le site aux visiteurs sans pour autant causer sa destruction», a-t-il expliqué. Il a cependant noté que «les municipalités ont un grand rôle à jouer dans l’éveil écologique de la population concernant notamment l’impact de l’environnement sur l’activité économique et touristique». La seconde session a concerné le travail municipal et la décentralisation administrative. M. Hussein Mouzannar, président du département de comptabilité au ministère des Municipalités, a traité des prérogatives des conseils municipaux qu’il a jugées «très importantes». M. Mouzannar a expliqué que «l’appareil municipal est formé de deux autorités: l’autorité de décision propre au conseil de municipalité et l’autorité exécutive du président de municipalité». Il a précisé que «la loi sur les municipalités a donné beaucoup de prérogatives au président de municipalité: la gestion des fonds et des terres de la municipalités, la représentation de la municipalité devant les tribunaux, la lutte contre les épidémies et les maladies d’animaux, l’organisation du trafic...». Et d’ajouter: «De plus, les décisions du conseil municipal ne sont pas soumises à la surveillance de l’inspection centrale, ce qui veut dire que cette autorité élue par le peuple jouit d’une certaine immunité». Prenant la parole à son tour, M. Issam Sleimane a parlé de la décentralisation administrative. Il a considéré qu’il faudrait donner des définitions précises aux notions relatives à la décentralisation afin d’éviter l’ambiguïté et les conflits de prérogatives. Selon M. Sleimane, «la déconcentration consiste à donner davantage de prérogatives à des fonctionnaires locaux, sans que ceux-ci n’aient accès à une indépendance quelconque par rapport à leurs supérieurs dans l’administration centrale». «Quant à la décentralisation, poursuit-il, elle consiste à partager les tâches entre les administrations locales et l’administration centrale, dans le sens où les premières gardent leur indépendance administrative et financière tout en demeurant sous la surveillance de l’autorité centrale». M. Sleimane a déclaré que «deux réalités justifient l’adoption de la décentralisation: d’une part l’existence d’intérêts locaux différents des intérêts nationaux, d’autre part le fait que la démocratie se base sur une plus grande participation des citoyens à la vie publique». La troisième et dernière session du congrès a eu lieu hier, également en présence de M. Joumblatt. Il a surtout traité de sujets ayant trait à l’urbanisme, aux plans directeurs de la construction et à la protection du patrimoine. M. Nadim Nammour, ingénieur au Bureau de l’urbanisme, a exposé les activités de l’organisme dont il fait partie. «Nous nous efforçons d’organiser les constructions, pas de les empêcher», a-t-il dit. «Nous essayons de pousser les gens à construire de façon à ne pas nuire à la nature et à l’homme».
Un congrès sur le rôle des municipalités dans le caza du Chouf a eu lieu le week-end écoulé au complexe touristique de Baakline. Le congrès a été inauguré par le ministre des Déplacés, Walid Joumblatt, et a traité de divers problèmes de la région, notamment écologiques. Etaient également présents le ministre de l’Environnement, Akram Chéhayeb, le député Nabil...