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Actualités - CHRONOLOGIE

Boris 1er, président de la grande Russie (photo)

Sa santé est «bonne», a-t-il dit; il est en admiration devant le travail des ouvriers de l’usine d’Etat Kvant; il n’y aura pas de dévaluation du rouble et... le pays est redevenu, pour «Boris Ier», «la Grande Russie». Interrompant ses vacances le temps d’un bain de foule dans la ville de Novgorod (500 kilomètres au nord de Moscou), Boris Eltsine a oublié quelques heures la crise économique qui menace d’entraîner la Russie dans la débâcle totale (VOIR AUSSI PAGE 14). «Bonne» sa santé? A 67 ans, le président paraissait fatigué et absent et comme à chacune de ses sorties en public, son porte-parole a dû l’aider à bien comprendre les questions qui lui étaient posées. Mais quel battant! Au contact de la foule, le chef de l’Etat s’est apparemment réveillé. Face aux quelque 200 employés de l’usine Kvant, fabricant depuis près de quarante ans des télévisions russes, il a lancé: «Ce que vous faites est fantastique. Nulle part ailleurs dans le monde on ne fait aussi bien». Puis: «J’ai donné l’ordre de signer un décret pour vous (sur la limitation des exportations étrangères de télévisions faisant concurrence à l’usine), il y a des témoins», a-t-il ajouté, faisant rire l’assemblée avec ses gestes larges. «Merci, merci», ont répondu les ouvriers d’une seule voix enthousiaste, à la grande joie du président. Boris Eltsine a également visité le Kremlin de la ville, construit au XIe siècle. A ses sujets rassemblés en masse dans la forteresse, «Boris Ier» a promis de rendre à la ville son nom oublié depuis des centaines d’années, «Novgorod Veliki — Novgorod la Grande», l’une des premières principautés de l’ancienne Russie. «Vous avez raison de le réclamer, et moi j’ai raison et je dois» rendre à la ville son nom entier de «Monsieur Novgorod le Grand», ainsi qu’on appelait la cité entre le XIIe et la fin du XVe siècle, a expliqué le chef de l’Etat, pris d’un élan d’enthousiasme devant le monument commémorant le millénaire du pays. «Merci pour tout ce que vous faites pour la Grande Russie et la Grande Novgorod», s’est-il exclamé. Après avoir distribué trois décorations, Boris Eltsine a poursuivi sa longue visite du Kremlin, accompagné de sa femme Naïna et surtout entouré d’une foule importante lui adressant félicitations et remerciements. Tout heureux, le chef de l’Etat russe n’a pas résisté longtemps à ces appels et, arrivé près de sa voiture, il s’est adonné à un de ses sports préférés, la distribution de poignées de main. Tout sourire, il tirait même un peu la langue pour atteindre ses compatriotes les plus éloignés. Manifestement ému, il s’est ensuite, avec une certaine difficulté, engouffré dans la voiture présidentielle pour retourner après moins de trois heures de visite vers sa résidence de vacances de Valdaï, à quelque 100 kilomètres à vol d’oiseau de Novgorod. «Vous parlez de vacances! Un jour ici, un jour là... Il pleut, il y a peu de poissons... ou que des tout petits», a lancé en blaguant le président, féru de pêche à la ligne. Boris Eltsine aime particulièrement les petites escapades dans les villes de province, surtout quand celles-ci sont de bons élèves. Comme Saratov (Volga) visité l’année dernière, Novgorod affiche une croissance économique sans faille (la troisième des régions), et la présence des investisseurs étrangers — dont le fabricant de chocolats Cadbury — y a progressé de 36,6% en 1997.
Sa santé est «bonne», a-t-il dit; il est en admiration devant le travail des ouvriers de l’usine d’Etat Kvant; il n’y aura pas de dévaluation du rouble et... le pays est redevenu, pour «Boris Ier», «la Grande Russie». Interrompant ses vacances le temps d’un bain de foule dans la ville de Novgorod (500 kilomètres au nord de Moscou), Boris Eltsine a oublié quelques...