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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton se prépare à la journée la plus périlleuse de son mandat Le président reconnaîtrait lundi avoir eu un contact sexuel avec Monica Lewinsky (photos)

La Maison-Blanche dément, mais tant le «New York Times» que le «Washington Post» — deux journaux éminemment sérieux — sont catégoriques: Bill Clinton reconnaîtrait avoir eu un «contact» sexuel, et non une «relation» sexuelle, avec Monica Lewinsky, quitte ensuite à refuser de répondre à toute autre question sur le sujet. En ce week-end, le président américain a commencé à se préparer au lundi 17 août, la journée la plus périlleuse de son mandat, lorsqu’il devra s’expliquer devant la justice sur sa liaison supposée avec l’ancienne stagiaire. Bill Clinton et son entourage étudient la stratégie qui consisterait à reconnaître un certain comportement sexuel sans s’écarter de son témoignage fait en janvier, à en croire le «New York Times». Dans ce témoignage du 17 janvier effectué à la demande des avocats de Paula Jones qui poursuivaient M. Clinton pour harcèlement sexuel, il avait affirmé n’avoir jamais eu de relation sexuelle avec Monica Lewinsky. Selon la stratégie en cours de discussion, Bill Clinton expliquerait son précédent témoignage par une définition des relations sexuelles qui n’incluait pas, selon les conseillers du président, les rapports bucco-génitaux. Le «Washington Post», lui, croit savoir que les conseillers du président sont d’accord pour lui demander de s’exprimer publiquement, peut-être sous la forme d’une courte déclaration télévisée, après avoir déposé devant le grand jury fédéral par l’intermédiaire d’une caméra vidéo. Le quotidien cite des sources proches de la Maison-Blanche qui ont affirmé: «Personne ne sait vraiment ce qui va se passer mais tout le monde voit dans quelle direction on va». Selon cette même source, «il (Clinton) va en dire juste assez pour se couvrir au cas où l’histoire de la robe tournerait mal. Et ensuite, il ne dira plus rien». Officiellement, la tactique demeure inchangée: le porte-parole Mike McCurry a répété hier que M. Clinton veut témoigner «sincèrement et complètement». Enjeu de taille Les faits — une liaison supposée avec la jeune Californienne — peuvent sembler véniels, mais l’enjeu est de taille. Tout faux pas, en effet, peut à terme enclencher une procédure de destitution par le Congrès. Le président va passer de longues heures à préparer dans les moindres détails sa déposition de lundi, qui interviendra à partir de 13h heure locale, soit 20h heure de Beyrouth. Premier président en exercice à déposer comme suspect devant une chambre populaire de mise en accusation («grand jury»), Bill Clinton répondra aux questions de l’équipe du procureur indépendant Kenneth Starr par circuit fermé de télévision, depuis la Salle des Cartes, a précisé Michael McCurry à l’intention des journalistes. Seront présents dans la salle les avocats personnels de M. Clinton, David Kendall et Nicole Seligman, de même que l’avocat de la Maison-Blanche Charles Ruff. M. McCurry n’a pu préciser si Kenneth Starr participera à l’interrogatoire ni si les 23 jurés pourront, depuis le tribunal fédéral, poser des questions directement au président. Le témoignage de M. Clinton ne devrait en principe durer que quelques heures, le président prévoyant de partir directement ensuite pour l’île de Martha’s Vineyard dans le Massachusetts, pour deux semaines de vacances. Le porte-parole a indiqué par ailleurs que M. Clinton ne ferait vraisemblablement pas de déclaration publique après son témoignage. Les conseils, a reconnu Michael McCurry, affluent à la Maison-Blanche, et les spéculations vont bon train. Mais seules quatre personnes sont à même de savoir ce que va faire le président: son avocat privé David Kendall et son associée Nicole Seligman, son épouse Hillary et son ami également avocat Mickey Kantor. Aucune option n’est sans risque. Les télévisions repassent en boucle son démenti de janvier où il affirmait, index accusateur pointé vers l’avant: «Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme, Mlle Lewinsky». Tous les experts légaux soulignent que M. Clinton ne peut prendre le risque de mentir lundi. «C’est une chose de mentir dans une procédure civile (l’affaire Paula Jones), depuis classée par la justice, c’en est une autre de mentir devant une chambre de mise en accusation» dans une enquête criminelle, explique Allan Lichtman, expert de la présidence à l’American University. «M. Clinton doit dire la vérité», insiste Steve Hess, expert de la Brookings Institution. Il devrait «en faire aussi peu que possible, répondre aux questions, mais sans donner de détails», estime pour sa part Allan Lichtman, pour qui le public n’est pas vraiment intéressé. «Ce n’est pas, insiste-t-il, un président qui cache la corruption d’un gouvernement, comme pour le Watergate. C’est un président cachant un sujet d’ordre privé». Parmi les personnes interrogées par Gallup pour le journal «USA Today» et la chaîne CNN, 60% pensent que M. Clinton devrait quitter ses fonctions s’il mentait sous serment, tandis que 37% considèrent que cela n’est pas suffisant. Mais 71% affirment qu’ils continueraient à faire confiance au président dans le cas où il admettrait avoir eu des rapports sexuels avec l’ancienne stagiaire contre seulement 26% qui estiment qu’ils ne pourraient alors plus lui faire confiance. Trois-quarts des Américains (73%) pensent que Bill Clinton a bien eu des rapports sexuels de quelque sorte avec Mlle Lewinsky et 65% estiment qu’il a menti sous serment à ce propos dans le cadre de l’affaire Paula Jones.
La Maison-Blanche dément, mais tant le «New York Times» que le «Washington Post» — deux journaux éminemment sérieux — sont catégoriques: Bill Clinton reconnaîtrait avoir eu un «contact» sexuel, et non une «relation» sexuelle, avec Monica Lewinsky, quitte ensuite à refuser de répondre à toute autre question sur le sujet. En ce week-end, le président américain a...