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Actualités - ANALYSE

Menaces israéliennes : inquiétude accrue, mais nuancée à Beyrouth ...

Des contacts inquiets, sans être tout à fait fébriles, sont déployés ces jours-ci avec les Etats-Unis et avec la France pour prévenir une agression massive israélienne contre l’infrastructure libanaise. On sait en effet que par suite de l’hémorragie que leurs troupes subissent au Sud, les Israéliens ont proféré des menaces allant dans ce sens, par la bouche de leur ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, ainsi que de leur président de la commission parlementaire des A.E, Uzi Landau. Parallèlement, Beyrouth se concerte avec Damas pour voir comment réagir maintenant et que faire si ces menaces israéliennes étaient mises à exécution… Une source ministérielle locale craint que «le gouvernement de Netanyahu ne mette à profit une conjoncture diablement propice à son aventurisme effréné. En effet Clinton a présentement le regard détourné, à cause un peu de ses problèmes personnels et beaucoup des retombées des bombardements au Soudan et en Afghanistan. De plus, Israël, qui est évidemment le seul Etat de la région à avoir applaudi ces bombardements, peut prendre prétexte de la recrudescence de la «guerre contre le terrorisme» pour sévir contre le Liban qu’il accuse d’être un «foyer de terroristes», entendre de résistants. Il frapperait en même temps le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah en se sentant assuré de l’impunité: ce ne sont pas les U.S.A. qui, après leur double coup, pourraient lui faire la leçon… En outre le climat de mobilisation antiterroriste suscité dans l’opinion occidentale par les attentats de Nairobi et de Dar es Salaam favoriserait nettement toute agression sioniste, car cette même opinion occidentale est malheureusement portée à confondre résistance légitime et subversion…». l Un daltonisme, un manque de nuances que conteste pour sa part une autre personnalité ministérielle locale. De l’avis de cette dernière «le monde sait depuis longtemps, malgré le matraquage médiatique sioniste, que les cas de figure ne sont pas du tout semblables. La démolition de sièges d’ambassades, le massacre de centaines d’innocents par des véhicules piégés sont une chose et la mort de soldats israéliens tués au combat en est une autre. Les Etats-Unis ont justifié les bombardements effectués au Soudan et en Afghanistan comme étant des représailles après Nairobi et Dar es Salaam mais aussi comme étant des mesures préventives pour empêcher Ben Laden de recommencer en utilisant cette fois des armes chimiques. Or, malgré la solidité apparente d’une telle argumentation, leur riposte a été globalement très mal accueillie par les trois quarts du monde, suscitant même des réserves de la part de certains de leurs plus proches partenaires occidentaux. Le monde musulman, un milliard d’âmes, s’est dressé comme un seul homme contre Washington, la Russie a tonné et la France tout en «comprenant» a appelé au respect du droit international dans toute action. Cela pour souligner que si les Américains, dont la cause est au départ très pure si l’on peut dire, n’ont pu riposter sans provoquer des réactions indignées, il est peu probable que les Israéliens puissent s’attendre à des applaudissements s’ils devaient tenter de nous «punir durement» comme ils menacent de le faire. Le monde sait en effet qu’au Liban ils ne sont que des spoliateurs sans autre droit que celui de se retirer et personne, aucune capitale, ne qualifie de «terroriste» la lutte de résistance que mènent le Hezbollah et d’autres formations libanaises. Les «accords d’avril» limitent les hostilités aux éléments strictement militaires de part et d’autre. Frapper notre infrastructure reviendrait à les dénoncer et les Occidentaux ont beau être indulgents avec Israël, ils ne pourraient que lui en imputer la responsabilité. D’autant que, déjà désigné comme perturbateur du processus à cause des entraves qu’il met aux «accords d’Oslo», il ne ferait qu’aggraver son cas à leurs yeux». «Il est peu probable dès lors, estime cette source, que le gouvernement de Netanyahu prenne le risque de provoquer une conflagration régionale, ni qu’on le lui permette. Pour les Occidentaux, le radicalisme intégriste, qui est leur nouvelle bête noire, serait nettement émoussé si une paix globale s’instaurait dans cette partie du monde. En bonne logique, conclut cette source ministérielle, l’accumulation de ses pertes en personnel devrait en fait porter Netanyahu à concrétiser enfin ce projet de retrait dont il parle depuis des mois…».
Des contacts inquiets, sans être tout à fait fébriles, sont déployés ces jours-ci avec les Etats-Unis et avec la France pour prévenir une agression massive israélienne contre l’infrastructure libanaise. On sait en effet que par suite de l’hémorragie que leurs troupes subissent au Sud, les Israéliens ont proféré des menaces allant dans ce sens, par la bouche de leur...