Weizman opposé à un retrait inconditionnel du Liban

Le chef de l’Etat israélien, M. Ezer Weizman, s’est prononcé hier contre un retrait inconditionnel et unilatéral du Liban. S’adressant à une délégation de parents de soldats israéliens en poste dans la «zone de sécurité», M. Weizman a souligné que des mesures de sécurité devraient être appliquées afin de préserver les colonies du Nord d’Israël avant que «Tsahal» se retire du Sud. Le président israélien a indiqué dans ce cadre qu’un accord sur ces mesures de sécurité devrait être conclu avec «les autorités capables de contrôler la situation au Liban, que ces autorités soient syriennes ou libanaises». Vendredi dernier, rappelle-t-on, le président Weizman avait déclaré à la radio israélienne que l’Etat hébreu devait «quitter le Liban», ce départ devant se faire sur base de «mesures de sécurité». La position de M. Weizman rejoint ainsi celle du premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, qui s’est prononcé pour une application conditionnelle de la résolution 425. Cette réaffirmation de la position de principe des dirigeants israéliens intervient alors que deux hauts responsables israéliens ont appelé la semaine dernière à des attaques contre les intérêts économiques et les infrastructures du Liban en représailles aux opérations de la résistance anti-israélienne. Face à ces menaces explicites proférées par l’Etat hébreu, le ministère des Affaires étrangères a entrepris durant le week-end dernier des démarches urgentes auprès de Washington et Paris afin de contrer les menaces israéliennes. De source proche du palais Bustros, on indiquait hier soir que la diplomatie libanaise n’a toujours pas reçu la réponse des autorités américaines et françaises à la démarche de Beyrouth. Sur le terrain, un calme relatif et précaire a régné hier au Liban-Sud. Cette accalmie ne semble pas avoir apaisé, cependant, les appréhensions des milieux gouvernementaux locaux.