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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Etats-Unis s'inquiètent

Avec le retour de Viktor Tchernomyrdine comme premier ministre russe, les Etats-Unis retrouvent un partenaire qu’ils connaissent bien, mais la situation économique et politique en Russie reste trop incertaine pour que Washington puisse s’en réjouir. Officiellement, les responsables américains se contentaient hier matin de confirmer la tenue du sommet américano-russe des 1er et 2 septembre à Moscou et de réaffirmer que l’essentiel était la poursuite des réformes économiques. «D’abord, le sommet est toujours prévu. Ensuite, notre objectif est que la Russie continue ses réformes économiques», a indiqué hier à la chaîne de télévision ABC l’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Bill Richardson. «Le vice-président Al Gore le connaît bien, et le président (Bill Clinton) le connaît bien», a-t-il ajouté en parlant de M. Tchernomyrdine. Al Gore et Viktor Tchernomyrdine ont coprésidé pendant cinq ans la commission de coopération entre leurs deux pays. Au journaliste qui lui demandait si le rappel surprise de Viktor Tchernomyrdine n’était pas un signe d’affolement de la part de Boris Eltsine, M. Richardson a fait valoir la capacité du président russe à rebondir à chaque crise. «Il y a des périodes turbulentes pour tous les gouvernements mais il se remet en selle à chaque fois, il est toujours capable de mobiliser du soutien», a-t-il plaidé. Un optimisme que ne partagent pas les experts à Washington. Ils estiment que M. Tchernomyrdine, limogé dans des conditions humiliantes il y cinq mois puis rétabli dans ses fonctions en désespoir de cause par Boris Eltsine, revient affaibli. Désarroi «Le fait que M. Tchernomyrdine ne soit pas un inconnu est rassurant, mais les circonstances (de son retour) ne sont pas rassurantes», explique Stewart Goldman, du centre d’analyse du Congrès américain. «C’est un signe de désarroi politique extrême à Moscou (...) ce n’est pas un évènement qui renforce la confiance», ajoute-t-il. Il rappelle aussi que le premier ministre déchu Sergueï Kirienko avait été présenté par le Kremlin comme un réformateur capable d’accélérer le redressement de l’économie russe, et accepté comme tel par les Etats-Unis, alors que M. Tchernomyrdine a sa part de responsabilité dans la crise actuelle. En cinq ans de pouvoir (décembre 1992 à mars 1998), M. Tchernomyrdine n’a pas été capable de mettre en chantier les réformes qu’on lui demande maintenant de faire avancer à marche forcée. Selon David Kramer, expert de la fondation Carnegie, ces circonstances «accentuent le malaise» autour du sommet de Moscou, qui verra se rencontrer deux présidents affaiblis, M. Clinton par ses scandales domestiques et Boris Eltsine par la débâcle financière en Russie. Pour M. Kramer, le changement de premier ministre «suggère que la Russie est globalement un pays instable et que cette instabilité est largement due à son président (...) qui semble agir par caprice». «Je ne serais pas surpris si Eltsine propose de remettre à plus tard ce sommet, ce qui soulagerait les Etats-Unis», a-t-il ajouté. (AFP Reuters)
Avec le retour de Viktor Tchernomyrdine comme premier ministre russe, les Etats-Unis retrouvent un partenaire qu’ils connaissent bien, mais la situation économique et politique en Russie reste trop incertaine pour que Washington puisse s’en réjouir. Officiellement, les responsables américains se contentaient hier matin de confirmer la tenue du sommet américano-russe des 1er et...