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Actualités - CHRONOLOGIE

Nino Ferrer s'est suicidé Gaston et Mirza sont orphelins (photo)

Nino Ferrer est mort. le chanteur a choisi de mettre fin à ses jours quarante-huit heures avant de fêter ses 64 ans. Il s’est suicidé à l’aide d’un fusil de chasse en se tirant une balle dans le thorax. Son corps a été retrouvé en début d’après-midi dans un champ de blé entre Moncucq et Saint-Cyprien, au lieu-dit Lapaillade. Son épouse avait averti la gandarmerie un peu plus tôt que le chanteur allait mettre fin à ses jours. Ainsi, le Gaston du «téléphon qui son» et «Mirza» sont orphelins. Retiré de la scène depuis une dizaine d’années, Nino Ferrer, né Agostino Ferrari, avait commencé sa carrière de musicien dans les années 50 comme bassiste de jazz et de rythm’n blues, avant de connaître un succès considérable en 1965 avec «Z’avez pas vu Mirza», un titre où l’humour se teinte d’absurde à l’image des tubes suivants «Les cornichons» et surtout «Gaston». Après cinq années de chansons du même type, il décide de changer de style et tient à prouver qu’il n’est pas prisonnier d’un seul genre. «Le Sud» sera le premier tube de cette nouvelle ère. Ce slow langoureux aux accents tropicaux deviendra une chanson culte dont le succès ne se démentira pas. D’autres classiques suivront, notamment «Je voudrais être Noir». Né à Gênes d’un père italien et d’une mère française, Agostino Ferrari arrive en France avec sa famille en 1947. Il fréquentera les meilleurs établissements de la capitale, Saint-Louis de Gonzague, Janson de Sailly, Henri IV et Saint-Louis, avant d’attaquer des études de lettres, d’ethnologie et d’archéologie à la Sorbonne. Après un premier job au département de la préhistoire du musée de l’Homme, c’est finalement la musique qui prend le dessus. Il accompagne alors en 1959 et 1960 Richard Benett et les Dixies Cats, puis Bill Coleman et Nancy Holloway. Il s’attaque alors à la chanson, interprète ses textes et ses compositions, notamment dans les cabarets du centre de Paris comme «La Java des Mandibules» ou le fameux «Port du Salut». Il suspendra lui-même sa carrière, hexagonale puis internationale au début des années 1970. Il se retire alors dans le Quercy, installe un studio dans sa demeure et élève des chevaux. Il épousera en 1978 Jacqueline Monestier. Ensemble ils auront deux fils. Délaissant la scène, il produira toutefois plusieurs albums, dont «Desabusion», son dernier disque en 1993. Cette année-là, il est intronisé fumeur de pipes de l’année par la Confrérie des maîtres pipiers de Saint-Claude (Jura). La «désabusion» est selon lui un «mélange de désillusion et de désabusé», sentiment que la plupart des hommes doivent éprouver vers la soixantaine. Il se consacre déjà à la peinture, réalisant des toiles souvent peuplées de muses et de naïades nues au milieux des bois, et ne réapparaîtra sur scène qu’en 1995, à La Rochelle. Il confie alors que ses énormes succès des années 60 «lui pèsent comme une chappe de plomb». Affectionnant un look de cow-boy, bottes texanes et chapeau Stetson, Nino Ferrer sera resté inclassable, tour à tour espiègle, imprévisible, nonchalant voire provocateur. Derrière ce tempérament fougueux, se dissimulait un musicien exigeant, perfectionniste à l’extrême, témoignant d’un réel talent de compositeur, d’interprète et d’arrangeur. Il y a dix ans tout juste, Nino Ferrer déclarait: «Je suis un Latin soupe au lait, je ne pourrai jamais changer mon caractère, je vais souvent un peu trop loin».
Nino Ferrer est mort. le chanteur a choisi de mettre fin à ses jours quarante-huit heures avant de fêter ses 64 ans. Il s’est suicidé à l’aide d’un fusil de chasse en se tirant une balle dans le thorax. Son corps a été retrouvé en début d’après-midi dans un champ de blé entre Moncucq et Saint-Cyprien, au lieu-dit Lapaillade. Son épouse avait averti la gandarmerie un...