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Actualités - ANALYSE

Jezzine : peut-être une issue ..

Il y a quelques jours, le Conseil de Sécurité a, comme on sait, reconduit le mandat semestriel de la FINUL. Une décision publiée dans un communiqué de pure routine, malgré tout ce que l’on a pu broder au cours des mois précédents sur un retrait israélien et donc sur une modification de la mission des Casques Bleus. Changement auquel l’ONU ne semble donc pas beaucoup croire… Pour une bonne raison d’ailleurs: les Libanais ont opposé une nette fin de non-recevoir à des propositions israéliennes qui enrobent la 425, inconditionnelle par définition, de conditions multiples. A partir de là, ni le Conseil de Sécurité ni le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, n’ont, dans leurs conclusions concernant le renouvellement du mandat de la FINUL, estimé utile d’évoquer la 425 ou la 426 qui en est le décret d’application. Cependant, M. Annan qui, comme les Américains, avait conseillé aux Libanais, lors de son passage dans la région, de ne pas trop faire la fine bouche, pourrait reprendre bientôt son bâton de pèlerin pour traiter du projet israélien, soutiennent des sources diplomatiques informées. A les en croire, «les Américains entrent maintenant en ligne,pour tenter de faire redémarrer le processus régional par le volet Sud-Liban. Dès lors, c’est à leur demande qu’on a renouvelé le mandat de la FINUL sans faire de vagues et c’est aussi sur leur conseil que le secrétaire général de l’ONU va s’efforcer, personnellement ou par l’entremise d’un émissaire, de rouvrir le dossier. Washington veut agir de manière à ne pas laisser à Netanyahu l’avantage de mener le jeu à sa guise et d’exploiter des cartes de pression sur la Syrie. Car, sur ce créneau, les Américains sont résolus à marcher avec Damas pour d’innombrables raisons. D’abord parce qu’ils en ont assez des provocations et des entraves de Netanyahu qui compromettent sérieusement leur influence et leurs intérêts dans la région. Ensuite, tout simplement, parce que la Syrie reste dans la ligne juste de leur plan, à savoir le respect des principes de la conférence de Madrid». Selon des Américains d’origine libanaise appartenant à la NALA (National american lebanese association) qui ont rencontré récemment des cadres du Département d’Etat dont Dennis Ross et David Sutterfield, «Madeleine Albright est résolue à reprendre personnellement les choses en main au Proche-Orient. Mais elle ne va pas traiter de ce volet et compte se consacrer à faire redémarrer les négociations syro-israéliennes. Cela peut être facilité par une percée diplomatique au Sud-Liban. Il n’est pas exclu en fait que la présente escalade dans cette région, ainsi que la remise en lumière de la situation à Jezzine, servent de préparatifs à la mise au point d’un plan de dégagement, commençant justement par Jezzine». Une impression que des diplomates corroborent de leur côté en notant que, «du côté de la FINUL, malgré le renouvellement de routine, cela va bientôt bouger. Certains pays contributeurs comme la Norvège ont l’air de vouloir retirer leur contingent. Mais des pays de la Baltique se disent intéressés par la relève car cela rehausserait le prestige de leurs gouvernements, surtout si le retrait devait intervenir bientôt. C’est ainsi que l’Ukrainien qui se trouve être actuellement président de l’Assemblée générale de l’ONU est venu à Beyrouth en mission d’exploration et a inspecté les Casques Bleus au Sud… De plus, s’il y a des changements opérationnels en vue, l’Europe et particulièrement la France se disent prêtes à renforcer considérablement la FINUL qui pourrait même accueillir une escouade d’experts U.S., le jour où le retrait israélien sera décidé».
Il y a quelques jours, le Conseil de Sécurité a, comme on sait, reconduit le mandat semestriel de la FINUL. Une décision publiée dans un communiqué de pure routine, malgré tout ce que l’on a pu broder au cours des mois précédents sur un retrait israélien et donc sur une modification de la mission des Casques Bleus. Changement auquel l’ONU ne semble donc pas beaucoup...