L'ONU contrainte de suspendre sa mission en Irak, selon Butler

La Commission spéciale de l’ONU sur le désarmement irakien (UNSCOM) n’est plus en mesure d’effectuer l’essentiel de ses inspections en raison du refus de coopérer de Bagdad, a déclaré hier Richard Butler au Conseil de Sécurité. «L’attitude de l’Irak entraîne l’arrêt de toutes les activités de désarmement de la commission et limite le droit de la commission de conduire ses opérations de surveillance», dit le chef de l’UNSCOM dans une lettre au président du Conseil. «Ceci comprend les discussions et les inspections destinées à en finir avec les questions de désarmement en suspens. Un certain nombre d’inspections prévues dans les domaines chimiques, biologiques et pour les missiles seront retardées en attendant le dénouement de la situation actuelle». Sa lettre fait écho à celle envoyée dans la journée au Conseil de Sécurité par le directeur général de l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique). L’AIEA, qui supervise les programmes nucléaires de l’Irak de concert avec l’UNSCOM, estime que son plan de contrôle et de vérification a été sérieusement limité du fait des décisions de Bagdad. L’Irak a suspendu sa coopération avec les inspecteurs de l’ONU le 5 août et a réclamé la levée immédiate des sanctions internationales. «Le refus de l’Irak de coopérer à quelque activité impliquant une enquête sur son programme nucléaire clandestin rend impossible toute investigation de l’AIEA (...) sur les questions et préoccupations encore à l’ordre du jour», a déclaré l’AIEA dans un communiqué publié à son siège à Vienne. Le Conseil de Sécurité a qualifié jeudi dernier de «totalement inacceptable» l’attitude irakienne. (Reuters)