Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Tout en reconnaissant une meilleure collaboration de l'Irak avec l'ONU Annan en appelle au bons sens de Bagdad

Alors que Washington conditionne toujours la levée des sanctions à une reprise de la coordination avec l’ONU (VOIR PAGE 7), le secrétaire général de l’Organisation, Kofi Annan, a fait appel hier à Lisbonne au «bon sens» des autorités irakiennes en souhaitant que Bagdad comprenne «la justesse des arguments» des Nations Unies. Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion avec le ministre portugais des Affaires étrangères, Jaime Gama, Kofi Annan a indiqué qu’il avait envoyé au chef de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement de l’Irak (UNSCOM), Richard Butler, une lettre adressée aux autorités de Bagdad dans laquelle il faisait appel à leur «bon sens». «J’espère que cette lettre pourra détendre le climat existant et que les autorités irakiennes écouteront ce que je leur dis», a ajouté Kofi Annan. Les propositions du secrétaire général de l’ONU visent, selon lui, à rapprocher les deux parties et «faire en sorte que Bagdad comprenne les arguments de l’ONU». Il a reconnu que les autorités irakiennes «collaborent mieux» avec l’ONU depuis la signature de l’accord de février dernier mettant fin à la crise née de l’interdiction opposée à l’UNSCOM de visiter huit «sites présidentiels» et autres locaux. «Je souhaite un dialogue plus direct et objectif», a conclu Kofi Annan qui estime qu’il est temps maintenant de s’arrêter et de se demander: «Où en sommes-nous et que devons-nous faire dans l’avenir» pour mettre un terme à la situation et diminuer la tension. Cependant, le ministre irakien de la Santé a encore une fois accusé les représentants américain et britannique au sein du Comité des sanctions de l’ONU d’user de «prétextes stupides» pour bloquer les contrats d’achat de médicaments présentés par Bagdad. «Les représentants américain et britannique bloquent tout le temps des contrats présentés au Comité en invoquant des prétextes stupides et insignifiants», a déclaré M. Oumid Medhat Moubarak dans une interview publiée lundi par le journal As-Saoura, organe du parti Baas au pouvoir. Le Comité des sanctions de l’ONU est chargé d’examiner les contrats d’achat de produits de première nécessité présentés par l’Irak dans le cadre du programme dit «pétrole contre nourriture», qui autorise Bagdad à vendre des quantités limitées de brut pour soulager une population frappée par un strict embargo depuis huit ans. Selon le ministre irakien, les sommes allouées à l’achat des médicaments depuis l’entrée en vigueur du programme «pétrole contre nourriture» en décembre 1996 se sont élevées à 620 millions de dollars. «Ces sommes sont largement insuffisantes et le Comité des sanctions ne fait que compliquer davantage la situation», a-t-il affirmé. «Les entraves posées par les représentants américain et britannique ont fait que seulement 0,5% des médicaments commandés lors de la troisième phase d’application du programme pétrole contre nourriture (janvier-juin 1998) sont parvenus en Irak», a affirmé le ministre. Dénonçant «un comportement bien étudié» pour nuire à l’Irak, M. Moubarak a accusé les représentants américain et britannique d’avoir «annulé, sans fournir d’explication, 84 contrats présentés par le ministère de la Santé». «La banque qui contrôle les recettes pétrolières irakiennes dans le cadre de ce programme joue également un important rôle pour entraver la conclusion des contrats», a dit le ministre. Le ministère de la Santé irakien a affirmé dimanche que près de 33.000 enfants irakiens de moins de cinq ans avaient trouvé la mort au cours du premier semestre 1998, en raison de l’embargo. La plupart de ces enfants souffraient de maladies qui auraient pu être soignées si les médicaments adéquats avaient été disponibles, a affirmé M. Moubarak. Selon les statistiques officielles, «plus d’un million d’Irakiens» de tous âges ont trouvé la mort depuis la mise en place des sanctions internationales en août 1990.(AFP, Reuters)
Alors que Washington conditionne toujours la levée des sanctions à une reprise de la coordination avec l’ONU (VOIR PAGE 7), le secrétaire général de l’Organisation, Kofi Annan, a fait appel hier à Lisbonne au «bon sens» des autorités irakiennes en souhaitant que Bagdad comprenne «la justesse des arguments» des Nations Unies. Lors d’une conférence de presse à...