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Actualités - CHRONOLOGIE

La tension politique a entraîné une pression sur la livre Tendance à l'apaisement entre Berry et Hariri

Avec le départ du premier ministre, tard dans la soirée de dimanche, pour l’Arabie Séoudite et la Sardaigne, la guerre verbale entre le chef du Législatif Nabih Berry et M. Hariri devrait marquer une pause qui ne sera sans doute pas superflue. Dans l’attente du retour à Beyrouth de M. Hariri — qui effectuera un séjour d’agrément d’une semaine en Sardaigne — les démarches de conciliation devraient s’intensifier à plus d’un niveau afin de calmer quelque peu le jeu entre les deux pôles du Législatif et de l’Exécutif. Les efforts d’apaisement sont d’autant plus nécessaires que la tension politique née de la polémique fiévreuse entre le président de la Chambre et le premier ministre a eu des retombées monétaires. Une pression sur la livre libanaise était ainsi perceptible hier sur le marché des changes de Beyrouth. La Banque du Liban a été contrainte de vendre le «billet vert» à un taux constituant le point supérieur de sa fourchette d’intervention. En soirée, le ministre d’Etat chargé des Affaires financières a cependant affirmé que la situation monétaire ne suscite aucune inquiétude (VOIR PAGES 2 ET 15). Quoi qu’il en soit, les hauts responsables concernés veulent maintenant calmer le jeu. Hier soir, la tendance était à l’apaisement dans les milieux de Koraytem. Le voyage de M. Hariri aidant, les sources proches du premier ministre ont manifesté le souhait de s’abstenir de toute escalade verbale dans le conflit avec M. Berry. Même son de cloche à Aïn el-Tiné où le président de la Chambre a examiné les tenants et les aboutissants de la conjoncture présente avec le ministre de l’Intérieur Michel Murr. A l’issue de l’entrevue, M. Murr a affirmé que «le climat est à l’apaisement» chez le président de l’Assemblée. Le ministre de l’Intérieur a précisé que M. Berry lui avait indiqué qu’il n’avait pas l’intention de faire de nouvelles déclarations, «sauf si des déclarations émanent de l’autre partie». En tout état de cause, les sources proches de Aïn el-Tiné croient savoir que le président de la Chambre pourrait se rendre dans les tout prochains jours à Damas afin de conférer avec le président syrien Hafez el-Assad. Cet entretien, s’il se confirme, sera évidemment axé sur l’actuelle tension politique dans le pays ainsi que sur la prochaine échéance présidentielle. Ce dossier avait déjà été passé en revue au cours de l’entretien de trois heures que M. Hariri avait eu jeudi dernier sur les bords du Barada avec le président Assad. Le traditionnel arbitrage syrien devrait finir par porter ses fruits en apaisant, autant que faire se peut, le climat sur la scène locale. Ces conseils de prudence ont été réitérés pas plus tard qu’hier par le «numéro deux» syrien Abdel-Halim Khaddam devant des visiteurs libanais. «Les circonstances présentes nécessitent de renforcer la cohésion entre les (trois) présidents et les hauts responsables qui devraient éviter de se lancer des accusations portant préjudice au Liban», a notamment souligné M. Khaddam. Il reste que les divergences entre MM. Berry et Hariri semblent particulièrement profondes et portent sur la nature même du système politique en place et sur le rapport de forces qui pourrait marquer les relations entre les trois pôles du pouvoir sous le prochain mandat présidentiel. M. Hariri estime ainsi que le président de la République fait partie intégrante de l’Exécutif et devrait, par conséquent, être solidaire du premier ministre et du gouvernement dans tout conflit avec le Législatif. En d’autres termes, le chef de l’Etat, de l’avis de M. Hariri, ne saurait jouer un rôle d’arbitre entre le chef du gouvernement et le président de la Chambre, puisqu’il est à la tête de l’Exécutif. Une telle perception du rôle du président de la République est accueillie avec suspicion par M. Berry qui accuse M. Hariri de chercher à marginaliser le président de la Chambre et à former un nouveau gouvernement qui lui soit totalement acquis. Ces appréhensions manifestées par M. Berry signifient que le chef du Législatif considère implicitement que M. Hariri sera reconduit à la tête du prochain gouvernement.
Avec le départ du premier ministre, tard dans la soirée de dimanche, pour l’Arabie Séoudite et la Sardaigne, la guerre verbale entre le chef du Législatif Nabih Berry et M. Hariri devrait marquer une pause qui ne sera sans doute pas superflue. Dans l’attente du retour à Beyrouth de M. Hariri — qui effectuera un séjour d’agrément d’une semaine en Sardaigne — les...