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Actualités - DISCOURS

Sfeir : le nouveau président doit être libre de toute contrainte (photos)

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a brossé hier le portrait idéal du prochain président de la République: «Un président qui réponde aux aspirations du peuple et qui réalise ses vœux dans la mesure du possible. Le chef de l’Etat doit être libre de toute contrainte», a-t-il encore souligné. Dans son homélie dominicale prononcée dans l’église de Dimane, le cardinal Sfeir a déclaré dans ce cadre: «On évoque de plus en plus, ces jours-ci, l’élection du président de la République. Ce choix devrait se faire conformément au système démocratique et dans des circonstances permettant de répondre aux attentes de notre peuple». «Pour ce faire, a-t-il ajouté, les députés doivent avoir été élus en toute liberté et intégrité. C’est à ces conditions que l’Assemblée sera en mesure d’élire en toute liberté un président incarnant les aspirations du peuple et capable de réaliser ses vœux dans la mesure du possible», a affirmé le prélat maronite avant de poursuivre: «Le président doit être libre de toute contrainte. Il ne doit pas être une pure fabrication de l’intérieur ou un otage de l’extérieur. Il rendra compte uniquement au peuple qui l’a élu de ses actes ou de ses omissions», a-t-il conclu. Après la messe, le patriarche Sfeir a notamment reçu l’ancien député Edmond Rizk qui a dénoncé «l’insouciance de l’Etat libanais à l’égard de la tragédie de Jezzine». «Peu lui importe que des enfants soient tués et que les gens soient contraints à l’exode», a-t-il dit avant d’ajouter: «Nous aurions souhaité qu’un responsable ait le courage d’adresser un mot de sympathie aux habitants de Jezzine». M. Rizk a en outre affirmé que malgré toutes les épreuves qu’ils endurent, les habitants de Jezzine restent attachés à leur terre, unis et foncièrement anticonfessionnels. Les audiences de samedi La veille, samedi, Mgr Sfeir s’était également exprimé au sujet de l’échéance présidentielle, soulignant dans ce cadre la nécessité de «respecter la Constitution et de procéder à l’élection dans les délais». Le député Gebrane Tok, qui a rapporté les propos du prélat, a indiqué sur ce plan que Mgr Sfeir est persuadé de la volonté des Libanais de provoquer un changement dans la vie publique. A l’issue de son entretien avec le cardinal Sfeir, M. Tok a en outre affirmé, en réponse à une question concernant la nouvelle échelle des salaires: «Le gouvernement n’a pas le droit de faire assumer à l’Assemblée la responsabilité de cette affaire même si celle-ci exige une collaboration entre tous. Il incombe toutefois au gouvernement de proposer des solutions qui ne portent pas préjudice au peuple et qui n’aient pas des répercussions fâcheuses sur la situation financière et monétaire dans le pays», a-t-il dit, tout en prévoyant pour 1999 l’application de la loi sur la nouvelle échelle des salaires. Le patriarche Sfeir a conféré par la suite avec le député Boutros Harb qui appréhende d’ores et déjà les conséquences de l’élection présidentielle. A sa sortie du patriarcat de Dimane, il a ainsi déclaré: «Je crains que la prochaine échéance constitutionnelle ne soit une étape ordinaire qui consacrerait l’effondrement économique du pays et la mort du système démocratique (...). Il est vraiment triste de constater que l’élection présidentielle est toujours l’œuvre des étrangers et la résultante des circonstances internationales et régionales. Le peuple libanais n’a donc pas son mot à dire dans le choix de la personnalité du futur président», a ajouté M. Harb. Concernant le conflit opposant le président Berry au président Hariri, le député a estimé qu’il était lié à la lutte pour le pouvoir et l’accession à la présidence d’une personne soumise à tel ou tel autre. Puis le cardinal Sfeir a reçu le député Nayla Moawad accompagnée de Sélim Karam. Au terme de l’entrevue, Mme Moawad n’a pas manqué de déplorer «la détérioration de la situation politique en raison des conflits au sein de la troïka présidentielle». D’autre part, elle a souhaité l’élection d’un président de la République dont les qualités principales seraient «l’intégrité et le désir de bâtir un Etat de droit». Enfin, le patriarche maronite a conféré avec le ministre Michel Eddé. Celui-ci a notamment déclaré qu’il s’abstenait de toute déclaration à deux occasions: après une visite au palais présidentiel et au patriarcat. Il convient d’indiquer, en ce qui concerne les critères de choix du futur président de la République, que dans un communiqué de presse, Me Ibrahim Kanaan affirme que le futur président devrait être en mesure de «combler le fossé entre l’Etat et la population, et plus particulièrement entre les chrétiens et le système en place, de manière à rétablir l’équilibre au niveau des institutions». «Un tel objectif ne saurait être atteint sans une concertation directe avec le patriarcat maronite qui est l’instance qui ne cesse de réclamer que l’équilibre soit rétabli sur le double plan national et chrétien», a souligné Me Kanaan. Et de conclure: «En ce qui concerne les critères à caractère régional qui dicteraient le choix du futur président, il serait erroné de penser qu’un maronite pourrait réellement garantir des intérêts régionaux et stratégiques, s’il ne représente pas véritablement sa communauté et les instances communautaires desquelles il relève».
Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a brossé hier le portrait idéal du prochain président de la République: «Un président qui réponde aux aspirations du peuple et qui réalise ses vœux dans la mesure du possible. Le chef de l’Etat doit être libre de toute contrainte», a-t-il encore souligné. Dans son homélie dominicale prononcée dans l’église de Dimane, le cardinal...