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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Déclarant qu'il sera une source de grave pollution Greenpeace dénonce les dangers d'un projet d'incinérateur pour déchêts hospitaliers

L’association écologique internationale Greenpeace a mis en garde hier contre l’intention du Conseil de reconstruction et de développement (CDR) et du ministère de l’Environnement d’installer un incinérateur unique pour les déchets hospitaliers qui serait «une source majeure de pollution». Greenpeace a révélé hier dans un communiqué qu’«une étude commandée par le CDR et financée par la Banque mondiale sur le traitement des déchets hospitaliers a été complétée récemment, mais pas publiée». Selon Greenpeace, l’étude a été effectuée par la compagnie libanaise «J.A. Issa Consulting» et son partenaire, la compagnie britannique «Environmental Resources Management». «Cette étude prévoit l’établissement d’un incinérateur unique pour tout le pays qui sera une grave source de pollution», a dit Fouad Hamdane, porte-parole de Greenpeace. «Nous avons su que des trois autorités impliquées, le CDR et le ministère de l’Environnement seraient plus enclins à préférer l’incinérateur, alors que le ministère de la Santé préfère installer des stérilisateurs dans les hôpitaux». Et d’ajouter: «Nous avons bien peur que les autorités n’installent un grand incinérateur qui serait plus économique. Si c’est le cas, cet engin sera une source majeure de pollution, encouragera le trafic de déchets et détournera l’attention des méthodes de prévention et de recyclage. Greenpeace appelle le président du CDR, Nabil al-Jisr, et le ministre de l’Environnement, Akram Chehayeb, à opter pour des alternatives. Construire un seul incinérateur pour tous les déchets hospitaliers du pays défie toute logique écologique et économique. Les émissions seront toxiques, même si la meilleure technologie est importée». «De plus, a poursuivi le communiqué, une incinération centralisée imposera un coût et un risque supplémentaire, ceux occasionnés par le transport de ces déchets des hôpitaux jusqu’au site d’incinération. La meilleure façon de traiter les déchets est de le faire sur place, dans les hôpitaux. Pour cela, il suffit de former le personnel». M. Hamdane a fait par ailleurs remarquer que «l’élimination définitive des déchets dangereux par l’incinération est un mythe, parce que plus la fumée est «propre» plus les résidus sont toxiques , et si la cendre est jetée dans un dépotoir, elle contamine les nappes phréatiques et le sol». «Les alternatives à l’incinération telles que la stérilisation ou le traitement par micro-ondes sont meilleur marché, plus efficaces et moins nuisibles à l’environnement», a-t-il ajouté. «Ces techniques détruisent seulement les éléments pathogènes infectieux et ne produisent que des cendres non toxiques qui peuvent être réutilisés, recyclés et enterrés sainement parce qu’ils sont biodégradables». Le point de vue du ministère Cependant, un expert technique du ministère de l’Environnement, Zahi Abou Mansour, a déclaré à «L’Orient-Le Jour» que «l’étude dont parle Greenpeace ne sera pas terminée avant fin août et nous ne sommes même pas sûrs qu’elle suggère l’utilisation d’un incinérateur». Sur le potentiel de risque sur l’environnement, M. Abou Mansour a expliqué que «si l’émission due à l’incinération est presque nulle et si le contrôle est rigoureux, avec un filtre bien étudié, le problème de pollution n’existe plus». Il a précisé que «le contrôle reviendrait aux ministères de l’Environnement et de la Santé ainsi qu’au CDR». Et d’ajouter: «Au Liban, nous avons la chance d’être dans un pays en pleine reconstruction, où on peut se permettre d’adopter les meilleures techniques et les plus nouvelles. D’ailleurs, l’étude demandée par le CDR est financée par la Banque mondiale qui ne va pas accepter de faire partie d’un projet qui ne serait pas sain». Interrogé sur le choix d’un lieu pour cet incinérateur, M. Abou Mansour a dit qu’«aucun lieu n’a encore été désigné du fait que l’étude n’est même pas terminée, mais le dernier chapitre de celle-ci est consacré à une étude d’impact sur l’environnement qui est d’ailleurs la raison du retard de la parution du document». Par ailleurs, le président du syndicat des hôpitaux, le Dr Fawzi Adaïmi, a déclaré à «L’Orient-Le Jour» qu’il était «hostile à l’incinération par principe, mais j’attends de consulter l’étude avant de porter un jugement». «Le CDR et le ministère de l’Environnement nous ont promis de nous consulter avant de prendre n’importe quelle mesure», a-t-il ajouté. Le Dr Adaïmi a par ailleurs parlé des alternatives à l’incinération: «Le meilleur moyen de traiter les déchets hospitaliers est de les stériliser et les recycler. D’ailleurs, il n’y a que 5% de ces déchets qui sont dangereux, tout le reste est l’équivalent des ordures ménagères. Le Liban ne produit que 5 kg de déchets par lit, et il y a 7.000 lits occupés en moyenne, ce qui fait à peu près 35 tonnes par jour. C’est assez réduit comparé aux pays développés où plus d’articles jetables sont utilisés. D’autre part, il existe une machine capable de traiter les déchets toxiques de façon à en éliminer le danger». «Quant au projet du CDR, a-t-il poursuivi, je ne l’ai pas encore consulté, mais je crois que l’incinération serait une seconde source de pollution, a besoin d’éléments humains très consciencieux, compétents et formés, et recquiert une éducation du personnel et du public. Qui peut nous garantir cela?».
L’association écologique internationale Greenpeace a mis en garde hier contre l’intention du Conseil de reconstruction et de développement (CDR) et du ministère de l’Environnement d’installer un incinérateur unique pour les déchets hospitaliers qui serait «une source majeure de pollution». Greenpeace a révélé hier dans un communiqué qu’«une étude commandée par...