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Actualités - CHRONOLOGIE

Arrêt total de toute coopération avec l'UNSCOM et l'AIEA L'Irak fait monter la tension avec l'ONU (photo)

L’Irak a augmenté la pression hier contre les Nations Unies, son Parlement recommandant l’arrêt de toute coopération avec les inspecteurs en désarmement alors que les Irakiens descendaient dans les rues. Convoqué en session extraordinaire, le Parlement a recommandé hier aux instances dirigeantes irakiennes de cesser la coopération avec les inspecteurs de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM). En fin de soirée, Bagdad annonçait qu’il avait décidé également de suspendre «totalement» sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans une prise de position remarquée, Moscou a rendu Richard Butler «en partie responsable» du blocage avec l’Irak, précisant que ce dernier aurait dû consulter Kofi Annan avant de suspendre les négociations. Aussitôt après le vote de la résolution par le Parlement, des dizaines de manifestations de soutien au régime et contre l’UNSCOM se sont déroulées dans plusieurs quartiers de Bagdad, les manifestants par centaines scandant: «A bas l’Amérique, à bas l’embargo». La tension entre l’UNSCOM et l’Irak n’a jamais été aussi vive depuis février, quand les Etats-Unis et la Grande-Bretagne menaçaient Bagdad de représailles massives parce qu’il refusait d’ouvrir ses palais aux inspecteurs de l’ONU. Mais les responsables des Nations Unies ont tenté de minimiser l’épreuve de force, le chef de l’UNSCOM Richard Butler refusant de parler de «crise». La recommandation du Parlement fait suite à plusieurs réunions du président Saddam Hussein avec ses principaux lieutenants après l’échec des discussions de M. Butler mardi à Bagdad. Le chef de l’UNSCOM avait refusé d’informer le Conseil de Sécurité que l’Irak ne possède plus d’armes chimiques, biologiques ni de missiles de plus de 150 km de portée, comme l’exigeait l’Irak. «Les représentants du peuple irakien réaffirment leurs recommandations précédentes et estiment qu’il est nécessaire de les appliquer maintenant, en arrêtant la coopération avec l’UNSCOM», indique la résolution du Parlement. Le Parlement a demandé au «Conseil de Sécurité l’application immédiate du paragraphe 22 de la résolution 687», qui prévoit la levée de l’embargo pétrolier quand l’UNSCOM aura constaté que l’Irak ne possède plus d’armes de destruction massive. Comme pour confirmer que la recommandation serait appliquée, le vice-président Taha Yassine Ramadan a déclaré que l’Irak ne resterait «pas les bras croisés devant la politique américaine qui vise à tuer le maximum d’Irakiens et à perpétuer leurs souffrances». «La direction et le peuple d’Irak prendront les mesures pour préserver les intérêts légitimes de l’Irak quels que soient les sacrifices à faire», a-t-il annoncé. Butler dédramatise Le Conseil de commandement de la révolution et du commandement du parti Baas avaient annoncé mardi avoir pris des décisions pour obtenir la levée de l’embargo qui seraient prochainement rendues publiques. L’Irak affirme depuis des années ne plus posséder d’armes nucléaires, biologiques ou chimiques ni de missiles de plus de 150 km de portée. Mais l’UNSCOM soupçonne l’Irak de continuer à dissimuler des armes prohibées et exige des preuves qu’elle reproche à Bagdad de refuser de lui fournir. M. Butler devait informer dans la nuit de mercredi à jeudi le secrétaire général de l’ONU de l’échec de sa mission, avant d’en rendre compte au Conseil de Sécurité aujourd’hui. Il a déclaré à la BBC que la position de l’Irak n’était «franchement pas acceptable», mais estimé qu’il ne fallait pas «qualifier la situation de crise». M. Annan, dont une visite à Bagdad avait permis de dénouer la crise de février, avait espéré mardi que le blocage des discussions ne serait qu’un «gros couac». Le Parlement irakien avait adopté une recommandation similaire en octobre dernier, mais le président Saddam Hussein s’était alors décidé d’expulser les experts américains de l’UNSCOM. Au Caire, la Ligue arabe a estimé que la crise entre Bagdad et l’ONU faisait partie d’un plan américain pour perpétuer les sanctions internationales contre l’Irak et renverser le régime au pouvoir dans ce pays. «Malheureusement il semble qu’il existe une tendance visant à maintenir sine die les sanctions sur l’Irak», a déclaré M. Mohammad Zakareya Ismaïl, secrétaire général adjoint de l’organisation pour les affaires politiques. Cette nouvelle crise «coïncide avec l’annonce par l’administration américaine d’un plan visant à renverser le régime au pouvoir en Irak, et nous avons l’impression que l’attitude de la commission de l’ONU s’inscrit dans ce plan», a ajouté M. Ismaïl. La tension entre Bagdad et l’ONU a provoqué une brusque remontée des cours du pétrole à Londres, le Brent de la mer du Nord grimpant de 17 cents par rapport à l’ouverture. (AFP, Reuters)
L’Irak a augmenté la pression hier contre les Nations Unies, son Parlement recommandant l’arrêt de toute coopération avec les inspecteurs en désarmement alors que les Irakiens descendaient dans les rues. Convoqué en session extraordinaire, le Parlement a recommandé hier aux instances dirigeantes irakiennes de cesser la coopération avec les inspecteurs de la Commission...