Le Amid du BN demande à Sfeir de clarifier sa position concernant la présidentielle

Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, a demandé au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Boutros Sfeir, de clarifier sa position concernant l’échéance présidentielle, affirmant qu’il est pour sa part favorable à une nouvelle prorogation de trois ans du mandat du chef de l’Etat, M. Elias Hraoui. Dans un message qu’il a adressé hier au patriarche, M. Eddé a estimé que le communiqué des évêques maronites n’était pas clair. Les prélats, réunis le 5 août à Dimane, avaient notamment estimé qu’«étant donné la situation actuelle, l’élection présidentielle ne répondra pas aux aspirations des Libanais, à qui revient seuls, dans un système démocratique, le droit d’élire celui qui les rendra fiers de leur pays». Voici le texte intégral du message adressé par le «Amid» au patriarche Sfeir. Béatitude, Permettez-moi en ma qualité d’homme politique, et non de politicien, d’être franc et de vous dire ce que, de nombreux maronites que j’ai contactés à Paris et au Liban, pensent, sans oser le dire publiquement, de votre communiqué paru dans la presse du 6 août 1998 suite à la réunion des évêques sous votre présidence à Dimane. Ayant 85 ans d’âge, donc bien plus âgé que Votre Béatitude, et, faisant de la politique depuis plus de 59 ans du fait que j’étais le fils aîné de mon père, Emile Eddé, je tiens à vous dire que, ni eux, ni moi-même, n’avons compris la teneur du communiqué. Vous semblez être contre l’élection présidentielle dans la situation où se trouve actuellement le pays. Je le suis aussi, mais je l’ai déclaré, clairement, dans la presse. J’estime, en effet, qu’on ne doit pas procéder à une telle élection, tant que le pays est occupé par Israël au sud et à l’ouest de la Békaa et que la Syrie est présente sur tout le reste du territoire nationale avec ses 35.500 soldats et ses différents services spéciaux. Béatitude, Puisque vous avez abordé la question, les maronites sont en droit de savoir si vous êtes pour ou contre la reconduction du mandat du président Hraoui. En ce qui me concerne, je suis pour la reconduction pour une période de trois ans. Mais, en cas de retrait d’Israël avant l’expiration de ce délai, sans condition et de tout le territoire libanais suivi du retrait syrien, la Chambre des députés devra mettre fin à son mandat et une nouvelle Chambre devra être élue. Le président Hraoui devra alors démissionner, pour permettre l’élection d’un nouveau président, qui, cette fois, n’aura pas à se rendre à Canossa. Béatitude, Pourrais-je vous demander de préciser votre attitude? Veuillez agréer l’expression de mon très profonde respect.