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Actualités - ANALYSE

Khaddam tranche : il faut tout geler

Selon des sources fiables retour de Damas le vice-président de la République syrienne M. Abdel Halim Khaddam, grand officier traitant du dossier libanais, a tranché le litige entre les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri en recommandant de tout geler jusqu’à l’avènement d’un nouveau régime. M. Khaddam a fait valoir qu’il est inutile, et nocif, de continuer à polémiquer au sujet de l’augmentation de l’échelle des salaires des fonctionnaires qui ne peut être approuvée faute d’un consensus sur les moyens de la financer. Par voie de conséquence, il est également inutile d’ouvrir une session extraordinaire d’été. Il a fortement conseillé aux dirigeants libanais de mettre un terme à des dissensions qui provoquent une forte tension sur une scène locale qu’ils devraient au contraire renforcer pour faire face aux visées comme aux pièges israéliens illustrés par la découverte de réseaux subversifs. Ces sources croient savoir que depuis vendredi dernier les autorités syriennes ont entrepris des contacts discrets mais pressants avec le président de la République, le président du Conseil et le chef du Législatif. Des émissaires, souvent des amis communs aux trois hommes, leur ont selon ces sources transmis des messages aussi clairs que fermes, voire sévères, d’apaisement et de retenue. Et de préciser que Damas considère que le climat qui règne actuellement au Liban lui est tout aussi préjudiciable qu’à ce pays. Et il précise que les déclarations dominicales de MM. Berry et Hariri suffisent pour clore la discussion, répétant qu’il ne doit plus y avoir de joutes verbales. Une trêve facilitée comme on sait par la semaine de vacances que le président du Conseil s’accorde en famille en Sardaigne avant de visiter l’Arabie séoudite puis Paris, pour retourner ensuite à Beyrouth via Damas. Cependant si les deux champions ont paru vouloir respecter le cessez-le-feu demandé par la Syrie, leurs entourages ont continué lundi leurs attaques réciproques, à coups notamment de fuites en direction des médias. Des conciliateurs sont intervenus d’urgence pour mettre un terme à ces prolongations «illégales» du match. A signaler que pour faire montre de bonne volonté les proches de M. Berry ont indiqué qu’en réalité ses dernières déclarations incendiaires n’étaient pas destinées à être publiées et qu’il les avait faites dans un cadre privé, alors qu’il présentait des condoléances à une famille. Il s’est trouvé, ajoutent-ils, un journaliste dans l’assistance et il a rapporté ces propos auxquels les proches du président Hariri ont aussitôt vivement répondu, semble-t-il sans que leur chef ne soit au courant. Des deux côtés on s’efforce donc de paraître conciliant. Ainsi le président du Conseil aurait décommandé la publication de la liste des 126 projets que la Chambre fait dormir dans ses tiroirs comme il en avait initialement l’intention. De son côté M. Berry a confirmé qu’il ne prendra pas l’initiative de repartir à l’attaque et que s’il ne fait pas l’objet de nouvelles tirades haririennes il ne sortira plus de son silence. Ceci étant, le coup d’arrêt syrien aux hostilités entre les deux présidences ne résout pas pour autant le contentieux d’influence qui les oppose. On ne plie que le sujet de l’échelle qui de l’aveu même de M. Berry ne sert que de prétexte à un conflit bien plus intéressé. Les manœuvres tactiques de positionnement par rapport à l’échéance présidentielle devraient donc se poursuivre en coulisses et s’intensifier au fur et à mesure que l’on se rapprochera de la date de l’élection. Cependant les amis communs des deux hommes ne désespèrent pas, maintenant que la tension va en principe retomber, de parvenir à leur faire conclure un accord déterminé de cohabitation sereine. Puisqu’autant l’un comme l’autre sont pratiquement assurés de garder leur position sous le prochain régime. Peut-être à l’ombre d’un réarrangement des textes constitutionnels pour mieux fixer les équilibres entre les pouvoirs. Et les rapports de force…
Selon des sources fiables retour de Damas le vice-président de la République syrienne M. Abdel Halim Khaddam, grand officier traitant du dossier libanais, a tranché le litige entre les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri en recommandant de tout geler jusqu’à l’avènement d’un nouveau régime. M. Khaddam a fait valoir qu’il est inutile, et nocif, de continuer à...