Les palestiniens rejettent les nouvelles idées israéliennes

Les Palestiniens ont rejeté hier les «nouvelles idées» israéliennes pour un retrait de la Cisjordanie présentées la veille, mais les deux parties n’ont pas rompu leurs négociations. Pour les Palestiniens, les idées présentées par Israël imposent des limites inacceptables au contrôle palestinien sur certaines zones de la Cisjordanie qui doivent être transférées à l’Autorité autonome. «Nous avons complètement rejeté ces idées», a déclaré à la presse le conseiller du président palestinien Yasser Arafat, M. Nabil Abou Roudeina. S’exprimant à Ramallah, M. Arafat, qui a fêté hier son 69e anniversaire, a précisé que «ce qui avait été présenté (aux Palestiniens) n’avait rien à voir avec l’initiative américaine ni avec les accords signés». Le négociateur israélien Yitzhak Molkho avait rencontré lundi soir à Tel-Aviv le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, poursuivant ainsi des pourparlers repris à la mi-juillet, sans résultat pour le moment. Pour le président palestinien, les pourparlers de lundi n’ont pas été plus fructueux que les six rencontres tenues en deux semaines pour tenter de débloquer les négociations en panne depuis 17 mois. Mais M. Arafat s’est gardé de mettre à exécution sa menace de suspendre les négociations si aucun progrès n’était atteint. «Nous étudions la question», s’est-il borné à déclarer. Pour sa part, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proposé aux Palestiniens de poursuivre les négociations «à l’écart des médias», refusant de considérer qu’elles avaient échoué. «Je n’ai pas entendu de réponse claire des Palestiniens à nos propositions et je préfère ne pas en débattre à travers les médias», a-t-il déclaré aux journalistes à l’issue d’une réunion avec la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement. M. Netanyahu a appelé les Palestiniens à mener avec Israël des négociations «intensives, sérieuses et discrètes». Israël avait promis de présenter de «nouvelles idées» lundi, mais selon le négociateur palestinien Hassan Asfour, les «nouvelles idées» portaient sur une légère extension des pouvoirs civils des Palestiniens sur la «réserve naturelle», qui laissait à Israël tout le contrôle en matière policière. «Les «nouvelles idées» ont montré que le gouvernement israélien cherchait à gagner du temps et l’Autorité palestinienne n’a pas de temps à perdre», a déclaré M. Asfour. Un porte-parole du gouvernement israélien, Moshe Fogel, a minimisé les divergences, tout en mettant en garde les Palestiniens contre des déclarations alarmistes visant à amener Israël à faire des concessions. «Nous sommes bien sûr prêts à poursuivre le processus de négociations mais les Palestiniens ne peuvent pas rester les bras croisés en attendant que nous cédions», a-t-il affirmé. «Nos différends sont si minces qu’il ne faudrait pas grand-chose pour nous entendre. Mais cela exigera de la bonne volonté de la part des Palestiniens», a-t-il assuré. (AFP, Reuters)