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Actualités - CHRONOLOGIE

Butler quitte Bagdad prématurément Echec des pourparlers Irak-ONU

Le chef des inspecteurs de l’ONU chargés de désarmer l’Irak a quitté Bagdad prématurément hier après l’échec de ses discussions, son interlocuteur refusant de continuer à travailler avec lui pour le moment. M. Richard Butler, chef de la Commission spéciale de l’ONU (UNSCOM) chargée du désarmement, a déclaré qu’il avait proposé au vice-premier ministre irakien Tarek Aziz un calendrier de travail sur cinq semaines pour résoudre les problèmes en suspens. M. Tarek Aziz «a rejeté la proposition en disant qu’il n’était pas prêt à continuer à travailler avec l’UNSCOM sur ces questions et qu’il n’y aurait plus de discussions pour le moment», a ajouté M. Butler lors d’une escale à Bahrein, base arrière de la Commission spéciale. Un porte-parole de l’UNSCOM, Gustavo Zlauvinen, a expliqué que M. Aziz avait rejeté l’évaluation présentée par M. Butler des progrès accomplis sur le programme de travail qu’ils avaient adopté en juin. M. Aziz «a demandé que M. Butler présente immédiatement un rapport au Conseil de Sécurité affirmant que le travail de désarmement dans les domaines chimique, biologique et balistique a été achevé et qu’il n’existe plus d’armes prohibées en Irak», a-t-il ajouté. «Par conséquent, nous avons annulé les entretiens prévus et avons quitté Bagdad mardi au lieu de mercredi», a-t-il ajouté. L’agence officielle irakienne INA a cependant rapporté des propos apaisants de M. Butler à son départ. «Il est très important de ne pas exagérer les choses, et je vais m’abstenir d’utiliser le terme de «crise»», a déclaré M. Butler à l’INA. M. Butler devait informer jeudi le Conseil de Sécurité du résultat de cette mission, une des plus orageuses depuis la création de l’UNSCOM en 1991. A New York, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a déclaré que l’échec des discussions de Bagdad pourrait être «un gros couac», tout en espérant qu’il pourrait être surmonté. A la question de savoir si l’échec des discussions signifiait une nouvelle crise entre l’Irak et l’ONU, M. Annan a répondu à la presse: «pas nécessairement». Il a ajouté qu’il ne pouvait pas se prononcer d’une façon certaine avant d’avoir reçu «le rapport complet» du chef de l’UNSCOM. «J’espère que lorsque M. Butler reviendra et rendra compte de sa mission, nous serons capables de poursuivre notre travail, et tout cela peut s’avérer être un gros couac que, je l’espère, nous pouvons surmonter», a-t-il dit. M. Annan s’était rendu à Bagdad en février dernier pour désamorcer la dernière crise entre l’ONU et l’Irak, menacé de représailles par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne parce qu’il refusait aux inspecteurs de l’ONU l’accès à ses palais présidentiels. Lors de son dernier passage à Bagdad, M. Butler avait exprimé l’espoir de pouvoir présenter au Conseil en octobre un rapport favorable qui permettrait la levée de l’embargo pétrolier. «Les sanctions vont rester...» Mais, depuis, des analyses de laboratoire ont montré que l’Irak avait rempli des missiles de gaz neurotoxique VX avant la guerre du Golfe, contrairement à ses affirmations. L’Irak a contesté ces analyses et une contre-expertise est en cours. De plus, la Russie a échoué la semaine dernière à faire examiner le dossier nucléaire par le Conseil de Sécurité avant le prochain réexamen des sanctions en octobre. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a récemment rapporté que l’Irak ne possédait plus de capacité nucléaire, même si des questions subsistaient sur la possibilité d’une dissimulation. Avant même l’arrivée de M. Butler, l’Irak avait multiplié les avertissements menaçants, affirmant qu’il ne pouvait plus tolérer le maintien de l’embargo. A Washington, un porte-parole de la Maison-Blanche, P.J. Crowley, a déclaré que les sanctions qui pèsent sur l’Irak «vont rester en place». «Il n’y a pas de signes à ce stade d’une volonté irakienne de combler ces lacunes et, de ce fait, les sanctions vont rester en place», a-t-il souligné. A Londres, le secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, s’est dit «déçu des revirements du gouvernement irakien» qui «semble une fois de plus contrecarrer le travail de l’UNSCOM, en violation directe de l’accord conclu en février dernier entre Kofi Annan et Tarek Aziz». La France s’est dite «préoccupée» par les indications de M. Butler «sur l’absence de progrès dans ses discussions avec l’Irak». «Nous rappelons qu’une bonne coopération entre l’UNSCOM et l’Irak est nécessaire et incontournable pour la levée des sanctions imposées par le Conseil de Sécurité, qui demeure l’objectif à atteindre», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Quant au porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Rakhmanine, il a appelé l’Irak et l’UNSCOM à poursuivre leur collaboration. Des analystes ont estimé mardi que l’Irak a rompu le dialogue avec M. Butler parce qu’il était frustré dans ses espoirs d’une levée rapide de l’embargo pétrolier. (AFP, Reuters)
Le chef des inspecteurs de l’ONU chargés de désarmer l’Irak a quitté Bagdad prématurément hier après l’échec de ses discussions, son interlocuteur refusant de continuer à travailler avec lui pour le moment. M. Richard Butler, chef de la Commission spéciale de l’ONU (UNSCOM) chargée du désarmement, a déclaré qu’il avait proposé au vice-premier ministre irakien...