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Actualités - CHRONOLOGIE

Le conseil des ministres aujourd'hui axé sur l'échelle des salaires, s'annonce fiévreux Le conflit Hariri-Berry tourne à la guerre des nerfs

L’interminable bras de fer entre le Législatif et l’Exécutif au sujet de la nouvelle échelle des salaires des fonctionnaires du secteur public prend de plus en plus l’allure d’une véritable guerre des nerfs qui, de l’avis de certains observateurs, n’est pas sans rapport avec la prochaine échéance présidentielle. De sorte que le Parlement et le gouvernement, plus précisément le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri, n’en finissent plus de se renvoyer mutuellement la balle à ce propos Dans cette originale partie de ping-pong, ce fut, hier, au tour des commissions parlementaires de donner la réplique aux décisions prises lundi par la commission ministérielle ad hoc qui avait été chargée de plancher sur le dossier des indemnités des fonctionnaires à la retraite. Réunie sous la présidence de M. Hariri, la commission ministérielle avait décidé, rappelle-t-on, d’uniformiser les salaires des fonctionnaires à la retraite en leur accordant une hausse de 30 pour cent, indépendamment de la date de leur mise à la retraite. Décision avait également été prise d’augmenter les salaires des professeurs de l’Université libanaise et des contractuels du ministère de l’Information. Ces mesures devraient être approuvées aujourd’hui lors de la séance ordinaire du Conseil des ministres qui se tiendra en fin d’après-midi au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui. Ces décisions prises lundi par la commission ministérielle avaient surpris les milieux parlementaires en raison du fait qu’elles ne manqueront pas d’augmenter le coût de l’échelle des salaires. Or, le gouvernement ne cesse de plaider en faveur d’une limitation des dépenses publiques, soulignant à ce sujet que toute dépense supplémentaire devrait nécessairement être accompagnée des recettes correspondantes. La générosité inattendue de l’Exécutif sur ce plan a été perçue avec suspicion par de nombreux députés, d’autant que le gouvernement n’a pas précisé par quels moyens il se propose de financer les nouvelles hausses suggérées lundi par la commission ministérielle. Une telle attitude a poussé certains cercles parlementaires à accuser M. Hariri de manœuvrer afin d’éviter que la nouvelle échelle des salaires soit votée par la Chambre avant la fin du mandat du président Hraoui. D’où l’insistance de M. Berry à obtenir de l’Exécutif qu’il ouvre une session extraordinaire de la Chambre afin de voter sans délai la nouvelle échelle des salaires. Le problème de l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire semble constituer un nouveau point d’achoppement entre le Législatif et l’Exécutif. Cette question a été au centre d’un entretien téléphonique entre le président Hraoui et M. Berry, hier. Ce dernier est entré en contact, en effet, avec le chef de l’Etat afin de l’informer que les commissions parlementaires ont achevé l’examen du projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires. M. Berry a pressé le président Hraoui de convoquer sans délai le Parlement à une session extraordinaire. Le chef de l’Etat évoquera aujourd’hui cette question avec M. Hariri au cours d’une réunion qui précédera le Conseil des ministres ordinaire. En tout état de cause, le principal obstacle qui demeure en suspens est la détermination des sources de financement de la nouvelle échelle des salaires. Les milieux de M. Berry affirment sur ce plan que les surtaxes et les nouveaux impôts imposés ces derniers mois suffisent amplement pour couvrir le coût du réajustement des salaires des fonctionnaires (y compris l’effet rétroactif). Les sources en question soulignent que si l’on retient les estimations du gouvernement (estimations que M. Berry juge excessives), le coût global de la nouvelle échelle des salaires avec l’effet rétroactif s’élèverait à près de 800 milliards de livres libanaises par an, alors que les nouvelles taxes assurent des recettes supplémentaires de 840 milliards de L.L. par an. Les milieux de M. Berry en déduisent qu’il ne saurait être question, par conséquent, d’imposer de nouveaux impôts sous prétexte de financer le réajustement des salaires des fonctionnaires. Le président de la Chambre souligne sur ce plan que le programme de redressement convenu entre les pôles de la troïka à la fin de l’année dernière prévoyait déjà le financement de la nouvelle échelle. Cette argumentation a toutefois été rejetée, hier soir, par le bureau de presse de M. Hariri qui a affirmé que le plan de redressement mis au point par la troïka n’était nullement lié au financement de la nouvelle échelle des salaires et avait uniquement pour but de réduire le déficit budgétaire de 1998. Les milieux de Koraytem soulignent à ce sujet que les mesures financières prévues par le plan de redressement ont effectivement permis de faire passer le déficit budgétaire de 1.887 milliards de L.L. à la fin du premier semestre de 1997 à 1.235 milliards de L.L. à la fin du premier semestre de 1998. Et les sources de M. Hariri d’en conclure que le réajustement des salaires des fonctionnaires nécessite impérativement de nouvelles ressources puisque les surtaxes et impôts prévus par le plan de redressement n’avaient pour but que de juguler le déficit budgétaire. Chaque partie campe ainsi sur ses positions, et le Conseil des ministres d’aujourd’hui risque d’être particulièrement fiévreux, d’autant que M. Berry a donné le mot d’ordre à ses représentants au sein du gouvernement pour qu’ils s’opposent, coûte que coûte, à toute nouvelle taxe. Les ministres de M. Berry tenteront, en outre, d’obtenir l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre. Les sources du président de l’Assemblée soulignaient hier soir que M. Berry pourrait changer (et hausser) de ton si le gouvernement ne prend pas l’initiative de convoquer le Parlement à une session extraordinaire. L’atmosphère est ainsi à l’escalade. Mais la polémique sur l’échelle des salaires n’est, en réalité, que la partie visible de l’iceberg qui cache les profondes divergences qui semblent opposer MM. Berry et Hariri au sujet du profil du prochain président de la République et de son rôle dans le paysage politique qui devrait marquer le nouveau mandat présidentiel. SUITE DE LA PAGE 1 session extraordinaire de la Chambre afin de voter sans délai la nouvelle échelle des salaires. Le problème de l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire semble constituer un nouveau point d’achoppement entre le Législatif et l’Exécutif. Cette question a été au centre d’un entretien téléphonique entre le président Hraoui et M. Berry, hier. Ce dernier est entré en contact, en effet, avec le chef de l’Etat afin de l’informer que les commissions parlementaires ont achevé l’examen du projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires. M. Berry a pressé le président Hraoui de convoquer sans délai le Parlement à une session extraordinaire. Le chef de l’Etat évoquera aujourd’hui cette question avec M. Hariri au cours d’une réunion qui précédera le Conseil des ministres ordinaire. En tout état de cause, le principal obstacle qui demeure en suspens est la détermination des sources de financement de la nouvelle échelle des salaires. Les milieux de M. Berry affirment sur ce plan que les surtaxes et les nouveaux impôts imposés ces derniers mois suffisent amplement pour couvrir le coût du réajustement des salaires des fonctionnaires (y compris l’effet rétroactif). Les sources en question soulignent que si l’on retient les estimations du gouvernement (estimations que M. Berry juge excessives), le coût global de la nouvelle échelle des salaires avec l’effet rétroactif s’élèverait à près de 800 milliards de livres libanaises par an, alors que les nouvelles taxes assurent des recettes supplémentaires de 840 milliards de L.L. par an. Les milieux de M. Berry en déduisent qu’il ne saurait être question, par conséquent, d’imposer de nouveaux impôts sous prétexte de financer le réajustement des salaires des fonctionnaires. Le président de la Chambre souligne sur ce plan que le programme de redressement convenu entre les pôles de la troïka à la fin de l’année dernière prévoyait déjà le financement de la nouvelle échelle. Cette argumentation a toutefois été rejetée, hier soir, par le bureau de presse de M. Hariri qui a affirmé que le plan de redressement mis au point par la troïka n’était nullement lié au financement de la nouvelle échelle des salaires et avait uniquement pour but de réduire le déficit budgétaire de 1998. Les milieux de Koraytem soulignent à ce sujet que les mesures financières prévues par le plan de redressement ont effectivement permis de faire passer le déficit budgétaire de 1.887 milliards de L.L. à la fin du premier semestre de 1997 à 1.235 milliards de L.L. à la fin du premier semestre de 1998. Et les sources de M. Hariri d’en conclure que le réajustement des salaires des fonctionnaires nécessite impérativement de nouvelles ressources puisque les surtaxes et impôts prévus par le plan de redressement n’avaient pour but que de juguler le déficit budgétaire. Chaque partie campe ainsi sur ses positions, et le Conseil des ministres d’aujourd’hui risque d’être particulièrement fiévreux, d’autant que M. Berry a donné le mot d’ordre à ses représentants au sein du gouvernement pour qu’ils s’opposent, coûte que coûte, à toute nouvelle taxe. Les ministres de M. Berry tenteront, en outre, d’obtenir l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre. Les sources du président de l’Assemblée soulignaient hier soir que M. Berry pourrait changer (et hausser) de ton si le gouvernement ne prend pas l’initiative de convoquer le Parlement à une session extraordinaire. L’atmosphère est ainsi à l’escalade. Mais la polémique sur l’échelle des salaires n’est, en réalité, que la partie visible de l’iceberg qui cache les profondes divergences qui semblent opposer MM. Berry et Hariri au sujet du profil du prochain président de la République et de son rôle dans le paysage politique qui devrait marquer le nouveau mandat présidentiel.
L’interminable bras de fer entre le Législatif et l’Exécutif au sujet de la nouvelle échelle des salaires des fonctionnaires du secteur public prend de plus en plus l’allure d’une véritable guerre des nerfs qui, de l’avis de certains observateurs, n’est pas sans rapport avec la prochaine échéance présidentielle. De sorte que le Parlement et le gouvernement, plus...