Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Atmosphère de crise entre Bagdad et l'UNSCOM (photo)

L’UNSCOM, «une usine à mensonges, manipulée par les experts américains». L’embargo? «Toutes les options sont ouvertes pour en obtenir la levée». L’Irak a accueilli dimanche dans une atmosphère de crise le chef de la mission onusienne Richard Butler. Celui-ci n’en a pas moins exprimé, à son arrivée «l’espoir de parvenir à de bons résultats» lors de ses entretiens qui doivent commencer aujourd’hui lundi. L’arrivée du président de la Commission spéciale des Nations Unies (UNSCOM) chargée de désarmer l’Irak coïncide avec le huitième anniversaire de l’invasion irakienne du Koweït, le 2 août 1990, qui est à l’origine des sanctions sans précédent imposées à l’Irak. La plus coûteuse des sanctions, l’embargo pétrolier, ne peut être levée que si l’UNSCOM certifie que l’Irak ne possède plus d’armes de destruction massive. Les critiques irakiennes contre M. Butler, qui doit entamer lundi deux jours d’entretiens avec le vice-premier ministre Tarek Aziz, ont rarement été aussi virulentes et l’Irak dénonce de nouveau les «espions» américains à l’UNSCOM. Or, le chef de l’UNSCOM est accompagné de deux Américains, son adjoint Charles Duelfer et l’ancien capitaine des Marines Scott Ritter, tenu par Bagdad pour responsable de plusieurs incidents. Selon l’INA, M. Butler doit évaluer avec M. Aziz «ce qui a été réalisé dans le cadre du programme de travail commun» convenu par les deux parties le 14 juin, à l’issue de la précédente mission du chef de l’UNSCOM. Les relations se sont envenimées depuis que les analyses d’un laboratoire américain ont montré que l’Irak avait, avant la guerre du Golfe en 1991, rempli des ogives de missiles de gaz neurotoxique VX. L’Irak a contesté ces résultats et une contre-expertise est en cours dans des laboratoires suisse et français. M. Butler a estimé de son côté que ces nouvelles analyses confirmeront «dans quelques semaines» les précédentes. De plus, le quotidien «al Joumhouriya» accuse les experts américains de l’UNSCOM d’avoir lancé la rumeur que des armes et des produits prohibés étaient cachés dans les palais présidentiels. «Ce gros mensonge lancé par des responsables américains au sein de l’UNSCOM a conduit la région au bord d’un conflit qui a failli entraîner le monde dans la tension et l’instabilité», écrit «al-Joumhouriya» dans un éditorial. L’Irak a «tout sacrifié pour obtenir la levée de l’embargo, mais rien obtenu. Dès lors, toutes les options sont ouvertes pour forcer la levée des sanctions», a déclaré le vice-président Taha Yassine Ramadan. Le Parlement irakien, qui avait déjà recommandé l’arrêt de toute coopération avec les inspecteurs de l’ONU, a été convoqué lundi en «session extraordinaire» pour discuter de l’embargo international. En marge de la nouvelle crise, le «Washington Post», citant un rapport présenté au Congrès, fait état d’un plan américain pour aider à renverser le régime prévoyant essentiellement l’unification de l’opposition irakienne et le jugement des dirigeants de Bagdad pour crimes de guerre. Le rapport de 27 pages, conçu par l’Administration américaine, précise, selon le journal, les priorités du budget de cinq millions de dollars déjà alloués à cet effet par le Congrès et destinés à organiser les groupes d’opposition à recruter de nouveaux opposants et à «traduire et archiver quelque six millions de documents irakiens qui pourraient être utilisés comme pièces à conviction permettant de juger les dirigeants de Bagdad pour crimes de guerre». Selon le «Post», cinq millions de dollars ont par ailleurs été alloués à la radio américaine «Irak-Libre», émettant à partir de Prague à l’intention de la population irakienne des programmes dénonçant le régime de Saddam Hussein. Le journal rappelle, dans le cadre du plan américain, l’invitation adressée aux chefs des deux factions kurdes rivales à se rencontrer aux Etats-Unis avant la fin de l’année: Massoud Barzani, du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), et Jalal Talabani, de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK).
L’UNSCOM, «une usine à mensonges, manipulée par les experts américains». L’embargo? «Toutes les options sont ouvertes pour en obtenir la levée». L’Irak a accueilli dimanche dans une atmosphère de crise le chef de la mission onusienne Richard Butler. Celui-ci n’en a pas moins exprimé, à son arrivée «l’espoir de parvenir à de bons résultats» lors de ses...