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Actualités - ANALYSE

Une brouille qui ressemble à du brouillage...

Les médiateurs confirment qu’ils n’ont pu raccommoder MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, qu’ils en ont tout juste obtenu une promesse de trêve médiatique qui ne semble d’ailleurs pas respectée. Car si les deux présidents ne se lancent plus directement des cailloux à la tête, leurs entourages respectifs continuent à se bombarder de projectiles divers en s’accusant réciproquement de tous les péchés du monde. Ces conciliateurs indiquent en privé qu’ils ont à travers leurs démarches acquis la certitude que le vrai objet du conflit n’est pas celui qui est rendu public, à savoir le relèvement de l’échelle des salaires des fonctionnaires. Les «amis communs» refusent de préciser davantage la cause concrète de la brouille, mais indiquent quand même que le bras de fer qui en découle est en rapport avec la prochaine élection présidentielle, chacun tentant d’améliorer ses positions en tant que pôle d’influence entendu comme «petit électeur» . Ceci compte tenu du fait évidemment que la décision suprême est ailleurs ce que l’un et l’autre savent et acceptent parfaitement. A partir de là, un opposant n’exclut pas que «cette ultime brouille de la troïka soit concertée. D’une part pour montrer que les Libanais ne sont pas aussi réduits que cela à l’impuissance en ce qui concerne l’expression de leur volonté politique, et que c’est bien eux qui choisissent leur président, à preuve qu’ils se disputent férocément à ce sujet. D’autre part pour montrer qu’ils restent si puérils qu’ils ont toujours besoin de tuteurs pour arbitrer leurs sempiternels crêpages de chignons». Le bras de fer ne serait alors qu’une diversion, de la poudre aux yeux médiatiques. Et selon cette même source, «on a voulu également piéger les médiateurs locaux pour prouver qu’ils ne peuvent absolument rien régler par eux-mêmes et leur rappeler à qui il faut s’adresser dans des cas pareils». A ce propos, un parlementaire généralement bien informé croit savoir que M. Abdel Halim Khaddam, vice-président de la République syrienne, se propose d’inviter à déjeuner MM. Nabih Berry et Rafic Hariri en sa résidence d’été de Bloudane pour les réconcilier. Et pour leur rappeler, au passage, l’engagement de trêve pris il n’y a pas si longtemps, conjointement avec M. Elias Hraoui au cours du sommet de Lattaquieh. Les précédents de violation des cessez-le-feu entre les valeureux combattants étant innombrables, on peut penser que cette fois aussi ils reprendront les armes aussitôt que le parrain aura un peu détourné son regard d’eux. D’autant que les amalistes en sont à faire donner la très grosse artillerie contre le camp d’en face. «Il ne s’agit pas simplement de la présidentielle, mais de ramener une fois pour toutes à son vrai volume cette grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Surtout, s’il faut encore la supporter pendant des années, ce qui semble malheureusement inévitable…», dit l’un d’eux. On n’est pas plus gracieux ni plus aimable. Oubliant le barrage opposé naguère par son chef aux réclamations du président de la République, ce partisan de M. Berry se montre soudainement très solidaire de Baabda en accusant «M. Hariri de chiper les prérogatives de M. Hraoui, pour mieux du reste empiéter sur celles de la Chambre. Ce n’est pas ainsi, tout au contraire, que l’on parviendra à édifier cet Etat des institutions dont les haririens font leur antienne».
Les médiateurs confirment qu’ils n’ont pu raccommoder MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, qu’ils en ont tout juste obtenu une promesse de trêve médiatique qui ne semble d’ailleurs pas respectée. Car si les deux présidents ne se lancent plus directement des cailloux à la tête, leurs entourages respectifs continuent à se bombarder de projectiles divers en s’accusant...