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Actualités - CHRONOLOGIE

La robe du scandale sème la panique à la Maison-Blanche Clinton promet de dire la vérité sur l'affaire Monica Lewinsky (photo)

Bill Clinton a déclaré qu’il répondrait «complètement et sincèrement» aux questions qui lui seront posées le 17 août dans le cadre de l’affaire Monica Lewinsky. Cette annonce a été faite alors que «la robe du scandale» semait la panique à la Maison-Blanche, à l’issue d’une des pires semaines jamais endurées par le président américain «J’attends avec impatience l’opportunité dans les prochains jours de témoigner. Je le ferai complètement et sincèrement. J’ai hâte de le faire. Mais j’espère que vous comprenez que dans l’intervalle, je ne peux et n’aurai pas d’autre commentaire», a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’un bref discours sur l’économie dans les jardins de la Maison-Blanche. M. Clinton, les yeux cernés et qui s’exprimait plus rapidement qu’à l’accoutumée, a été, avant même de pouvoir reprendre son souffle après ce discours, assailli de questions par la presse. «Personne ne veut plus que moi que cette affaire soit derrière nous, sauf peut-être le reste du peuple américain», a-t-il alors déclaré avec un sourire tendu, avant d’ajouter qu’il répondrait «complètement et sincèrement» aux questions des procureurs le 17 août. Après six mois d’une enquête qui ne semblait mener nulle part, l’entourage du chef de l’Exécutif US avait appris coup sur coup cette semaine que Monica Lewinsky allait témoigner, ayant obtenu — ainsi que sa mère — une immunité totale du procureur spécial nommé pour l’affaire, M. Kenneth Starr. En outre, elle est prête à reconnaître une liaison avec le président et un pacte entre eux pour la cacher. Enfin, la jeune fille a remis à M. Starr des enregistrements de messages laissés par Bill Clinton sur son répondeur et surtout une robe que le procureur spécial recherchait depuis des mois et qu’elle refusait de lui donner. Dans des confidences téléphoniques enregistrées à son insu, l’ancienne stagiaire à la Maison-Blanche avait affirmé que la robe était tachée du sperme du président. «Je ne la laverai jamais», avait-elle ajouté à l’intention d’une amie et collègue de bureau, Linda Tripp. Un transcript partiel de ces enregistrements avait été publié en janvier dernier par l’hebdomadaire «Newsweek». Monica Lewinsky avait ensuite envoyé la robe à sa mère, pour ne pas avoir à la remettre à Kenneth Starr, mais sa restitution a été l’une des conditions mises à l’obtention par la jeune fille d’une immunité totale en échange de son témoignage. Le président surpris Apparemment Bill Clinton ignorait ces développements lorsqu’il a accepté, sous la contrainte, de témoigner devant une chambre de mise en accusation le 17 août, une décision à hauts risques. Reconnaître avoir menti sous serment en janvier en niant une liaison avec l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche le rend coupable de parjure. Mais persister dans ses dénégations, et éventuellement mentir dans une enquête criminelle, est considéré comme bien plus grave par les experts. Rien ne dit que les affirmations de Monica Lewinskye sont vraies, et même dans cette éventualité, les tests pourraient ne pas être probants, selon des scientifiques. Mais ils constituent une menace de poids pour le président Clinton, qui semble toujours n’avoir pas l’intention de reconnaître sa liaison avec l’ancienne stagiaire. Hier, un porte-parole du FBI a confirmé que la Sûreté fédérale avait reçu la robe et qu’elle allait faire l’objet de tests dont les résultats seront envoyés au procureur spécial. Ces examens, apparemment des tests d’ADN, pourraient prendre plusieurs semaines, a ajouté le porte-parole. Les scientifiques n’auront cependant guère besoin de plus d’une journée pour savoir si oui ou non, comme l’aurait affirmé Monica Lewinsky. Si elle dit vrai, il faudra aux scientifiques plusieurs jours pour isoler les éléments génétiques permettant d’identifier la personne impliquée. Il leur faudrait alors obtenir un échantillon de sang, de salive ou de cheveux de Bill Clinton pour pouvoir comparer. Quoi qu’il en soit, la réapparition de cette robe de soirée, après une semaine éprouvante pour la présidence, a fait l’effet d’une bombe. On sait qu’auparavant, son existence avait été démentie par l’avocat de Monica Lewinsky. Virage de la presse La presse, elle, sentant le vent tourner, a amorcé un virage mais en douceur. C’est ainsi que plusieurs grands journaux régionaux sommaient vendredi dans des éditoriaux Bill Clinton de dire tout ce qu’il sait sur l’affaire. «Monsieur le président, c’est le moment pour la vérité, l’entière vérité, et rien d’autre que la vérité», écrit ainsi le «Philadelphia Inquirer», en soulignant que «la série de demi-vérités ou pire de M. Clinton» dans le passé «ont semé la suspicion publique sur ses démentis» concernant Monica Lewinsky. Le quotidien «Detroit Press» fait de même, estimant que «quels que soient les risques pour le président de dire la vérité, les dégâts qu’il ferait à la présidence et à lui-même en mentant ou en cachant des choses sont bien pires». Le quotidien souligne qu’avec l’affaire Lewinsky, le seul souvenir que l’Histoire pourrait bien garder de M. Clinton sera celui du scandale. Le «Seattle times» affirme de son côté que «le citoyen Clinton garde l’obligation de répondre complètement et honnêtement au grand jury» le 17 août. «C’est à lui qu’incombe la charge de mettre un terme à cette affaire minable», ajoute le quotidien. Jeudi, dans un éditorial, le «New York Times» avait déjà exprimé l’espoir que le prochain témoignage sous serment de M. Clinton soit un «rendez-vous avec la vérité» alors qu’une majorité de l’opinion publique pense qu’il ment en niant une liaison avec Monica Lewinsky. Vendredi, un haut responsable républicain, Henry Hyde, a estimé «logique», vu l’accélération de l’enquête, que le Congrès reçoive bientôt un rapport du procureur Starr. M. Hyde est le président de la commission judiciaire de la Chambre, dont les membres seraient les premiers à examiner un tel rapport pour décider s’il y a lieu d’entamer une procédure de destitution du président.
Bill Clinton a déclaré qu’il répondrait «complètement et sincèrement» aux questions qui lui seront posées le 17 août dans le cadre de l’affaire Monica Lewinsky. Cette annonce a été faite alors que «la robe du scandale» semait la panique à la Maison-Blanche, à l’issue d’une des pires semaines jamais endurées par le président américain «J’attends avec...