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Actualités - REPORTAGE

Forum des métiers : plus qu'une technique d'orientation, une leçon de vie

Ce qui, parfois, dans l’existence d’une école, est prévu pour être une escale technique peut se transformer en une véritable leçon de vie. Au départ, un «forum de métiers», tel celui organisé samedi dernier par le Collège Notre-Dame de Jamhour, est simplement une occasion pour les jeunes élèves de s’orienter et de découvrir une profession conforme à leurs aspirations et affinités. Mais il fallait y être pour réaliser combien de telles initiatives peuvent devenir enrichissantes, aussi bien pour les adolescents que pour leurs interlocuteurs adultes. Des trente ateliers que sont venus animer des professionnels de la médecine, du génie, des carrières juridiques, du journalisme et autres métiers, on voyait ressortir des élèves heureux, parce qu’ils avaient été confortés dans un choix déjà fait. En revanche, beaucoup d’autres étaient paniqués par les besoins de plus en plus étriqués d’un marché du travail en crise. D’autres, enfin, s’avouaient désorientés (paradoxal mais vrai), parce qu’ils avaient découvert des champs nouveaux où leurs talents naissant pouvaient s’épanouir. En fait, les jeunes sortaient souvent hagards de ces ateliers, avec encore plus de questions à poser qu’au départ. Tant mieux en quelque sorte, car les forums de ce type ont un avantage certain: on en revient guéri de ses illusions. L’angoisse du chômage les étreint déjà: «Rendez-vous compte! Une chaîne de télévision demandait cinq présentatrices, 3000 candidates se sont présentées!» Tel autre s’exclame: «Je ne savais pas qu’on était si mal payé dans cette profession!» Une jeune élève en classe de terminale s’interrogeait anxieusement sur l’éventualité d’une carrière politique dont elle rêve: «Mais quel avenir ont donc les femmes dans ce pays?» Comment expliquer à cette malheureuse qu’une société aussi prisonnière du carcan de ses traditions-tabous admet difficilement que la gent féminine joue un rôle politique? L’essentiel est, qu’en gros, ces adolescents ont compris une chose capitale: des études universitaires — même impeccables — ne garantissent pas nécessairement un travail au bout du chemin. Et c’est énorme. Un autre aspect positif: c’est dans ce genre de circonstances, que les adultes réalisent combien les jeunes générations sont en quête d’une oreille à l’écoute de leurs ambitions et de leurs angoisses. Des parents accompagnant leurs enfants s’étonnent ainsi de la lucidité particulièrement précoce de la jeunesse. A l’issue de son intervention, un journaliste réputé se disait ébahi par les connaissances de certains adolescents de 13 et 14 ans. «Votre initiative est merveilleuse», affirme-t-il au recteur du collège rayonnant, le père Sélim Daccache. Certes, quelques animateurs ont été désappointés par le peu d’affluence dans leur atelier, comme ceux de la fonction publique, de l’enseignement scolaire ou technique; ce qui devrait peut-être les inciter à se demander pourquoi ils ont si mauvaise presse... Un collègue du journal, intervenant à cette occasion, concluait devant ses auditeurs: «En fin de compte, l’expérience est aussi importante que tous les diplômes». Telle est la morale de cet après-midi qui a surtout permis aux élèves de N.-D. de Jamhour de comprendre que les devoirs et leçons dont les bombardent quotidiennement leurs professeurs ne sont rien en comparaison de ce qui les attend à l’issue de leur cursus scolaire et académique, à savoir: une lutte sans merci pour ce faire une place au soleil des métiers.
Ce qui, parfois, dans l’existence d’une école, est prévu pour être une escale technique peut se transformer en une véritable leçon de vie. Au départ, un «forum de métiers», tel celui organisé samedi dernier par le Collège Notre-Dame de Jamhour, est simplement une occasion pour les jeunes élèves de s’orienter et de découvrir une profession conforme à leurs...