Philippines polémique sur l'entaînement d'enfants soldats

L’entraînement militaire d’enfants de 12 ans par la rébellion musulmane dans le sud des Philippines a ouvert une polémique entre séparatistes musulmans, Eglise catholique et gouvernement, ce dernier faisant valoir que l’entraînement des mineurs pourrait constituer un obstacle à d’éventuelles négociations de paix. «Il ne faut pas entraîner des femmes et des enfants, car cela est contraire aux négociations de paix», a commenté Alexander Aguirre, secrétaire exécutif à la présidence, ajoutant que cette question devrait sans doute être ajoutée à l’agenda des contacts en cours. Selon lui, le gouvernement adopterait une «approche persuasive» dans ses contacts avec la rébellion pour la convaincre d’arrêter l’entraînement des mineurs. Le Front Moro islamique de libération (MILF), qui a admis lundi l’entraînement aux techniques militaires de femmes et d’enfants âgés de 12 ans, tient actuellement une série de contacts avec Manille destinés à permettre l’engagement de négociations de paix formelles entre les deux parties. En annonçant l’entraînement des enfants, Mohamad Murad, chef des affaires militaires du MILF, avait souligné qu’il s’agissait d’une nécessité pour être «prêt à la guerre» en cas d’échec des négociations. Les grands perdants Jeudi, la Conférence des évêques catholiques des Philippines a demandé au MILF de «laisser les enfants tranquilles». «Nous avons l’entier respect pour nos frères musulmans, mais les enfants doivent être laissés tranquilles pour pouvoir chanter et jouer, étudier et grandir», a déclaré l’archevêque Oscar Cruz, président de la Conférence des évêques, cité par la presse de Manille. «A la guerre, tout le monde est perdant, en particulier les pauvres et les faibles, les femmes et les enfants», a-t-il ajouté. En reconnaissant que le MILF entraînait des enfants à la guerre, Mohamad Murad avait souligné qu’ils n’étaient autorisés à entrer dans le «combat actif» qu’à l’âge de 18 ans. Il avait estimé que cet entraînement était comparable à l’entraînement militaire suivi par les jeunes dans toutes les écoles philippines et a exprimé sa «surprise» devant la demande des évêques catholiques de mettre un terme à l’entraînement des mineurs. (AFP)