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Actualités - CHRONOLOGIE

Après les fiascos des derniers mois Le Mossad cherche à redorer son blason

Le Mossad veut tenter de redorer son blason, terni par une série de fiascos qui ont poussé son chef à démissionner et le premier ministre Benjamin Netanyahu, dont relève ce service secret, à le remplacer par, fait sans précédent, deux hommes: un diplomate et un militaire. «Tous deux sont expérimentés et ont les qualités requises. Ils peuvent réussir», a estimé à la radio israélienne M. Zvi Zamir, un ancien chef du Mossad de 1968 à 1974. Le premier ministre a nommé mercredi à la tête du Mossad M. Ephraïm Halévy, un ancien des renseignements devenu diplomate. Il lui a adjoint le général Amiram Lévine, un militaire de carrière appelé à devenir chef du service d’ici un à deux ans. «Homme du sérail, M. Halévy jouit de la confiance des gens du Mossad, et le général Lévine a fait ses preuves sur le terrain militaire», a estimé M. David Kimche, ex-numéro deux du Mossad. «Leur unique problème sera de travailler en harmonie», a ajouté M. Kimche. Le service de renseignements et d’action extérieure, créé en 1951, ne compte que quelques centaines d’hommes, qui disposent de moyens importants — le budget est tenu secret — et dépendent directement du premier ministre. Le Mossad mène d’une part des opérations secrètes à l’étranger et noue d’autre part des contacts discrets avec les pays qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël. A ce double titre, l’équipe Halévy-Lévine semble un choix judicieux, estime la presse israélienne. «Pour la première fois, Benjamin Netanyahu a renoncé à une nomination politique et a opté pour le bien de l’organisation, après avoir consulté plus de 20 personnalités de la défense et du renseignement», écrit l’expert militaire du quotidien «Jerusalem Post», M. Eitan Rabin. Actuellement ambassadeur d’Israël auprès de l’Union européenne, M. Halévy, qui est Britannique de naissance, prendra ses nouvelles fonctions dans un mois. Il connaît tous les recoins du Mossad pour y avoir passé 35 ans, notamment comme numéro deux de l’organisation. Il y a dirigé l’institut «Tevel», chargé des liens avec les services de renseignements étrangers et des relations politiques occultes, et a ainsi joué un grand rôle dans le traité de paix israélo-jordanien de 1994. «Sa nomination devrait satisfaire le roi Hussein de Jordanie et permettre la reprise de la coopération sécuritaire israélo-jordanienne», compromise après l’attentat manqué, en septembre, contre un dirigeant intégriste palestinien à Amman, a estimé un responsable du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem. M. Halévy s’est aussi occupé de l’immigration de juifs et a notamment contribué au pont aérien qui a emmené en 1984 vers Israël plus de 20.000 Ethiopiens. Cette expérience politique et diplomatique est supposée profiter à son nouvel adjoint, le général Lévine, 51 ans, qui est appelé à lui succéder. Cet homme d’action, ancien chef de commandos, est le commandant en chef de la région militaire nord. A ce titre, c’est lui qui a conduit la meurtrière opération de bombardements «Raisins de la colère» en avril 1996 au Liban. Selon M. Zéev Schiff, expert militaire du quotidien «Haaretz», «sa tâche d’adjoint de M. Halévy consistera surtout à préparer des missions spéciales, à collecter les informations et à organiser la lutte antiterroriste». «Le général Lévine devra corriger sa propension aux déclarations intempestives», souligne toutefois le quotidien «Yédiot Aharonot». M. Netanyahu a, lui aussi, estimé que les services spéciaux israéliens devaient à tout prix se retrouver dans l’ombre, loin des projecteurs de l’actualité. «Je veux que le secret règne de nouveau au sein du Mossad», a-t-il affirmé.
Le Mossad veut tenter de redorer son blason, terni par une série de fiascos qui ont poussé son chef à démissionner et le premier ministre Benjamin Netanyahu, dont relève ce service secret, à le remplacer par, fait sans précédent, deux hommes: un diplomate et un militaire. «Tous deux sont expérimentés et ont les qualités requises. Ils peuvent réussir», a estimé à la...