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Actualités - ANALYSE

Le président du conseil fonde de grandes espérances sur son entretien avec le patriarche maronite

Pour finir en beauté c’est à Bkerké que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, compte achever le tour de table auquel il procède présentement sur un thème angoissé assez étonnant de la part d’un milliardaire: «Comment trouver de l’argent?»… Au siège patriarcal, le cardinal Sfeir prendra soin de le recevoir demain, vendredi, et de le retenir à déjeuner, en présence de nombre d’évêques, comme quoi ce n’est pas seulement à la Chambre que la courtoisie conviviale et la démocratie se pratiquent en ce doux pays. Vu l’importance du rôle patriarcal, pour ne pas dire sa primauté, les haririens avouent que leur chef «fonde de grandes espérances sur cette entrevue de Bkerké». Et précisent qu’il leur a tout spécialement demandé de bien lui préparer les dossiers qu’il compte discuter en détail avec les prélats maronites. Il aura vraisemblablement du pain sur la planche. D’une part, parce que le patriarche Sfeir est connu pour ne jamais esquiver les franches explications. Ensuite, parce que les évêques, comme en témoignent leurs communiqués incendiaires de ces dernières semaines en ont, sauf leur respect, «gros sur la patate», comme on dit familièrement. Cependant, précise-t-on à Bkerké, malgré les apparences, le patriarche Sfeir n’a pas du tout voulu donner à l’événement un retentissement excessif en convoquant un Conseil des évêques en règle pour ce jour-là, ce qui aurait pris l’allure d’une «mobilisation communautaire» dirigée contre le visiteur de marque. Simplement, certains membres de cet éminent collège épiscopal, spécialisés dans des questions déterminées ou intéressés par des problèmes donnés, sont invités à participer à la rencontre et au déjeuner avec M. Hariri. On ajoute que jamais Mgr Sfeir n’a réuni le Conseil pour accueillir une personnalité, politique ou autre, cette instance n’étant pas un parti et l’on s’étonne des variations médiatiques développées à ce sujet. D’autant que, selon toute probabilité, l’essentiel devra être dit dans le cadre d’un aparté que le patriarche et son hôte auront soit avant soit après le déjeuner. Optimisme Par ailleurs, l’on apprend que, lors de sa rencontre avec les organismes économiques, le président Rafic Hariri a tenu à les rassurer: la situation économique ou financière est globalement positive à son avis; le monde continue à avoir confiance dans le Liban, comme le prouve le dépôt de 600 millions de dollars effectué par l’Arabie Séoudite auprès de la Banque centrale ou l’offre de services présentée par Paribas pour «marketer» l’emprunt des deux milliards de dollars. Par déférence, ses interlocuteurs des organismes économiques n’ont pas cru devoir demander au chef du gouvernement pourquoi il procède à des concertations élargies si la situation est aussi bonne qu’il le dit…Il n’a pas expliqué non plus quel intérêt peuvent avoir des instituts occidentaux spécialisés à publier des rapports décortiquant le mauvais état de santé de l’économie libanaise. De même, M. Hariri n’a pas parlé de ce consortium koweitien, le «groupe Habtour», qui vient d’annoncer qu’il renonce à investir 200 millions de dollars dans un complexe hôtelier et de divertissements comme il en avait l’intention, à cause des «lourdeurs bureaucratiques libanaises», entendre probablement du nombre excessif de gens auxquels il faut graisser la patte… L’Institut d’encouragement de l’investissement au Liban va dépêcher au Koweit son président pour tenter de rattraper le coup; mais les experts pensent qu’il a peu de chances de réussir, les 200 millions qui nous filent sous le nez ayant dû déjà être affectés ailleurs. Néanmoins, «tout va très bien madame la marquise» et, selon ses interlocuteurs, M. Hariri avait l’air détendu, optimiste, pas inquiet pour un sou. On souhaite à tous les Libanais de pouvoir en dire autant. Sur un autre plan, nettement plus politique, les témoins indiquent que le président Rafic Hariri n’en veut plus visiblement aux militaires comme naguère: il s’est répandu en éloges à propos de l’armée et surtout de son chef, le général Emile Lahoud. Ce qui laisse penser que ce dernier, dont le nom est souvent cité pour les prochaines présidentielles, bien qu’il se défende d’être candidat, bénéficie peut-être du soutien des décideurs…
Pour finir en beauté c’est à Bkerké que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, compte achever le tour de table auquel il procède présentement sur un thème angoissé assez étonnant de la part d’un milliardaire: «Comment trouver de l’argent?»… Au siège patriarcal, le cardinal Sfeir prendra soin de le recevoir demain, vendredi, et de le retenir à déjeuner, en...