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Actualités - CHRONOLOGIE

Message de Chirac à Saddam Hussein L'Irak peut espérer une levée prochaine de l'embargo s'il respecte ses engagements de désarmement (photo)

«L’Irak peut espérer une levée prochaine des sanctions s’il respecte ses engagements de désarmement»: telle est la teneur du message du président français Jacques Chirac transmis hier à son homologue irakien Saddam Hussein par le secrétaire général du Quai d’Orsay Bertrand Dufourq. Auparavant, l’émissaire français avait rencontré pendant deux heures le vice-premier ministre Tarek Aziz. La mission de M. Dufourq intervient au lendemain de l’adoption, lundi, par le Conseil de Sécurité de l’ONU, de la résolution 1154 qui avalise l’accord conclu le 23 février entre Bagdad et l’ONU sur l’inspection de huit sites «présidentiels» et qui avertit que toute violation de cet accord aurait «de très graves conséquences» — une formule qui n’est pas la traduction fidèle du texte anglais, celui-ci parlant de «severest consequences» Pour la France, ainsi que l’a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay Anne Gazeau-Secret, «l’Irak a vocation de réintégrer la communauté internationale, ce qui suppose qu’il en respecte les règles». Plus explicitement, M. Dufourq devait réaffirmer devant ses interlocuteurs irakiens «la levée des sanctions dès lors que Bagdad aura rempli ses obligations en matière d’élimination des armes de destruction massive». En vertu de l’accord signé par MM. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, et Tarek Aziz, l’Irak s’est engagé à ouvrir tous ses sites aux inspecteurs en désarmement de l’UNSCOM. Depuis sa conclusion, les hauts responsables irakiens assurent leur engagement à l’appliquer. Mercredi encore, un responsable irakien a déclaré que l’intérêt de son pays était de «travailler à l’application de cet accord pour aboutir à la fin de l’embargo». Selon lui, «l’Irak ne doit pas polémiquer avec les Etats-Unis, qui cherchent des prétextes pour torpiller l’accord». Inspection surprise Mercredi, les experts en désarmement de l’ONU ont inspecté douze sites «normalement et avec la coopération» des autorités locales, selon un responsable irakien cité par l’agence officielle INA. Dix équipes de la commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM) ont effectué des «visites surprises» dans douze sites — qui ne sont pas «présidentiels» — et l’une d’elles s’est rendue sur un site en hélicoptère, a indiqué le général Houssam Mohammad Amine, chef de l’organisme irakien chargé des relations avec l’UNSCOM. Le général Amine a par ailleurs indiqué qu’une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait poursuivi mercredi ses discussions avec la partie irakienne. Par ailleurs, l’Irak s’apprête à mener une offensive diplomatique auprès des pays arabes destinée à expliquer son point de vue sur «la crise provoquée récemment par l’administration américaine». Des délégations de parlementaires irakiens entameront à partir de la semaine prochaine des tournées dans onze pays arabes (Emirats arabes unis, Qatar, Bahrein, Yémen, Syrie, Jordanie, Egypte, Soudan, Maroc, Algérie et Libye) à cet effet, selon INA qui cite un membre du Conseil national (Parlement). De son côté, le président du Conseil national Saddoun Hammadi doit diriger une délégation parlementaire aux réunions de l’Union interparlementaire arabe, prévues à la mi-mars à Sanaa. Dimanche, le ministre des Affaires étrangères Mohammed Saïd Sahhaf se rendra à New York pour des entretiens sur le nouveau programme «pétrole contre nourriture», a annoncé le porte-parole de l’ONU. «Les discussions vont se concentrer sur le nouveau plan de distribution» que doit proposer l’Irak après la décision du Conseil de Sécurité, le 20 février, de porter de 2 à 5,2 milliards de dollars par semestre les revenus pétroliers de l’Irak, a précisé M. Fred Eckard. Les entretiens du secrétaire général de l’ONU et du ministre irakien doivent commencer dimanche et se poursuivre «probablement» jusqu’à la fin de la semaine. Sur un autre plan, la France s’est opposée à l’adoption d’une déclaration du Conseil de l’OTAN (ambassadeurs) menaçant l’Irak de graves conséquences en cas de non-application de l’accord conclu avec l’ONU, a indiqué un responsable de l’Alliance sous couvert de l’anonymat. Rédigée à l’initiative des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, cette déclaration mettait en exergue la perspective de sanctions importantes en cas de refus de Bagdad d’appliquer l’accord passé avec le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan. Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de l’OTAN (la plus haute instance politique), tous les autres membres de l’Alliance ont approuvé cette déclaration et la France s’est retrouvée seule à la refuser, selon la même source. Paris estime que la résolution de l’ONU adoptée à New York lundi est équilibrée et suffisante alors que l’accord commence à peine à entrer en vigueur. En soirée, le président irakien Saddam Hussein s’est engagé à respecter l’accord Irak-ONU sur le désarmement. L’agence irakienne INA a de son côté indiqué que le président Saddam Hussein avait décidé de dépêcher un émissaire irakien à Paris, porteur d’un message au président français Jacques Chirac. La date de la visite sera fixée ultérieurement.
«L’Irak peut espérer une levée prochaine des sanctions s’il respecte ses engagements de désarmement»: telle est la teneur du message du président français Jacques Chirac transmis hier à son homologue irakien Saddam Hussein par le secrétaire général du Quai d’Orsay Bertrand Dufourq. Auparavant, l’émissaire français avait rencontré pendant deux heures le...