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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

L'émissaire américain a effectué une brève visite à Beyrouth Newton : les problèmes internes en Irak pourraient conduire à la chute du régime (photo)

M. David Newton, envoyé spécial du département d’Etat américain au Moyen-Orient, a tenu hier une conférence de presse au siège de l’Ordre des journalistes afin d’expliquer la politique des Etats-Unis envers l’Irak. Le Liban était la dernière étape de la tournée de l’émissaire américain qui s’était déjà rendu au Yémen, en Syrie, en Jordanie, en Egypte et dans les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Ont assisté à la conférence de presse, M. Greg Berry, M. Jason Davis et Mlle Maha Hamdane, respectivement consul, attaché politique et attachée de presse de l’ambassade des Etats-Unis au Liban. M. Berry a pour sa part présenté M. Newton qui «a passé deux ans à Beyrouth, durant les années soixante, afin d’apprendre la langue arabe . Il était ambassadeur des Etats-Unis en Irak (1985-1988) et au Yémen (1994 à 1997)». Et d’ajouter que «de 1988 à 1990 M. Newton était directeur au département d’Etat américain, du bureau des affaires de la Syrie, du Liban, de la Jordanie et de la Palestine». «Il a occupé plusieurs postes, notamment celui de chef de mission au Yémen et en Syrie et de conseiller politique en Arabie Séoudite», a précisé M. Berry. M. Newton a alors pris la parole pour exposer la politique américaine sur l’Irak qui «bloque l’activité de l’ONU, notamment celle de la Commission Spéciale des Nations Unies (l’UNSCOM)». Il a souligné que «les armes de destruction massive sont très dangereuses et que Saddam Hussein les a déjà utilisées contre son propre peuple». Et de noter que «les armes bactériologiques ne sont pas difficiles à fabriquer car les produits qui les composent deviennent légitimes quand ils sont utilisés pour l’agriculture». L’émissaire américain a rappelé que «Saddam Hussein avait utilisé les armes de destruction massives durant sa guerre contre l’Iran, notamment le gaz moutarde qui a fait plus de 16000 victimes iraniennes entre 1983 et 1986». Et d’ajouter qu’en «mars 1988 Saddam Hussein avait utilisé à Halaja, contre les Kurdes, son propre peuple, des armes chimiques». M. Newton a donc déduit que «le régime irakien est indifférent à la vie humaine». M. Newton a précisé qu’actuellement «les Etats-Unis sont en train de discuter les détails de la mise en œuvre de l’accord entre l’ONU et Bagdad». Il a déclaré «qu’en 1991, à l’issue de la guerre du Golfe, l’UNSCOM espérait achever son travail d’inspection en quelques mois mais cette tâche a pris des années car la mission a été entravée, à plusieurs reprises, par le régime irakien». Et de rappeler que «les problèmes, à ce sujet, avaient atteint leur paroxysme durant l’automne 1997, quand Saddam avait expulsé des inspecteurs des Nations Unies». L’émissaire américain a souhaité «un changement au sein du régime irakien» soulignant que «sans l’inspection des sites, les sanctions du Conseil de Sécurité ne peuvent être levées». Il a noté que «la proposition «pétrole contre nourriture» accorde une chance à la population irakienne qui souffre, mais elle a été rejetée par Saddam Hussein». Il a également souligné que «toutes les personnes rencontrées au cours de la tournée ont reconnu ne pas avoir de la sympathie pour le régime irakien et pensent que l’Irak doit se soumettre aux résolutions des Nations Unies». Et de déclarer que «bientôt la communauté internationale saura si l’Irak respectera l’accord». Pas de compromis M. Newton a souligné que «les Etats-Unis n’accepteront aucun compromis quant à l’inspection des sites présidentiels». Et de remarquer que «la solution pacifique est notre choix préféré car l’utilisation de la force présente des risques de pertes humaines aussi bien pour les soldats américains que pour les civils irakiens» notant à ce propos que «les expériences passées avec les Irakiens ne sont pas encourageantes. Nous voulons une vraie solution concernant le blocage des inspections de l’ONU et nous croyons que la diplomatie, si elle n’est pas appuyée par la force, ne réussira pas à aboutir». «Les troupes américaines ne resteront pas éternellement stationnées aux frontières irakiennes; cependant il faut attendre les résultats de l’action des experts et connaître les véritables intentions de l’Irak avant de retirer nos forces», a-t-il dit. Il n’a pas voulu préciser une date concernant la levée des sanctions prises par les Nations Unies, soulignant que «cette affaire sera traitée quand l’Irak lui-même respectera les résolutions des Nations Unies». A la question de savoir pourquoi des sanctions similaires ne touchent pas d’autres pays de la région qui détiennent, eux aussi, des armes de destruction massive, M. Newton a répondu que «les Etats-Unis espèrent l’élimination de ces armes non seulement de la région mais aussi du monde entier» soulignant cependant que «l’Irak forme une exception car le régime a utilisé des armes de destruction massive contre son propre peuple». A la question de savoir que feront les Etats-Unis pour changer le régime irakien, M. Newton a déclaré que «le but n’est pas de renverser Saddam Hussein mais de réduire les armes chimiques et bactériologi-ques». L’émissaire américain a déclaré que «la situation en Irak changera, expliquant que le régime de Saddam Hussein fait face à l’affaiblissement de l’unité de son peuple, notamment au niveau des minorités chiite et kurde». Il a ajouté que «ce sont les agissements de Saddam envers les chiites et les kurdes qui vont mettre en danger le régime et l’unité de l’Irak». Et de préciser que «plus longtemps Saddam restera au pouvoir, plus il sera haï». Il a également affirmé que «la souffrance du peuple irakien n’est pas due aux sanctions internationales mais aux agissements du régime». Au palais Bustros M. Newton s’était rendu plus tôt au palais Bustros où il a rencontré le chef de la diplomatie libanaise, M. Farès Boueiz. L’émissaire américain était accompagné de l’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, M. Richard Jones, et de l’attaché politique de l’ambassade, M. Jason Davis. A l’issue de la visite, M. Newton a précisé: «Les résolutions des Nations Unies concernant l’Irak doivent être appliquées. C’est la seule manière de voir les sanctions des Nations Unies levées». Quant à M. Boueiz, il a déclaré avoir évoqué avec M. Newton «la position américaine vis-à-vis des armes nucléaires et des armes de destruction massive détenues par Israël» . Il a estimé «non justifiée la rigidité américaine concernant les résolutions de l’ONU sur l’Irak». Et d’ajouter que «cette rigidité restera injustifiée tant que des sanctions ne sont pas appliquées à tous les pays qui ne respectent pas les résolutions des Nations Unies». Et d’expliquer qu’on «devrait également obliger Israël à signer un accord sur la non-prolifération des armes de destruction massive». M. Boueiz a jugé «anormal» que «les résolutions des Nations Unies soient appliquées seulement à certains pays tandis que d’autres les contournent». «C’est le cas qui se présente sur le plan israélien», a-t-il souligné en conclusion. A l’issue de la conférence de presse, M. Newton a quitté Beyrouth pour se rendre à Londres. P.K.
M. David Newton, envoyé spécial du département d’Etat américain au Moyen-Orient, a tenu hier une conférence de presse au siège de l’Ordre des journalistes afin d’expliquer la politique des Etats-Unis envers l’Irak. Le Liban était la dernière étape de la tournée de l’émissaire américain qui s’était déjà rendu au Yémen, en Syrie, en Jordanie, en Egypte et dans...