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Actualités - ANALYSE

Débats animés en perspective à la Chambre

Sauf imprévu ou… contrordre, l’Assemblée se réunit demain et jeudi pour légiférer, selon un ordre du jour établi par le Bureau de la Chambre. Le bloc opposant des six, dit «Rencontre nationale» (Husseini, Hoss, Karamé, Lahoud, Harb, Beydoun) compte en profiter pour présenter une proposition de loi annulant des clauses déterminées du budget 98, notamment les articles qui autorisent le gouvernement à contracter à l’extérieur une dette de deux milliards de dollars. Une démarche qui va rester en travers de la gorge pour les dirigeants, car ils viennent tout juste de trouver en Paribas un soutien puissant pour la réalisation de leur projet. On sait en effet que Michel François-Poncet, président du groupe français, est venu proposer au président Rafic Hariri un échéancier, entendre un calendrier-programme pour le lancement de cet emprunt sur les marchés internationaux. Il ferait beau voir qu’au moment où commence à se réaliser «le rêve» de M. Siniora, qui a toujours souligné qu’il ne serait pas facile de trouver des clients ou même un manager pour cet emprunt lourd,l’opposition vienne lui ôter le pain de la bouche! On s’attend donc à de vives prises de bec si la «Rencontre» des six devait persister et signer. Ce qui est très probable, car elle estime en avoir fait assez dans le sens de la conciliation, en renonçant à attaquer toute la loi du budget devant le Conseil constitutionnel. Sur pression des décideurs… Un emprunt perméable aux attaques Toujours est-il que les loyalistes tentent, avant l’empoignade, d’exploiter la visite de François-Poncet comme un signe que le Liban, entendre le pouvoir, jouit toujours d’une haute estime à l’étranger. Ce n’est pas impossible mais en réalité, on l’aura deviné, Paribas doit non pas couvrir mais seulement «marketer» l’emprunt libanais (comme il l’avait déjà fait pour les euro-obligations du Trésor libanais -300 millions de dollars en 95 et 100 millions en 96). Du reste le président du groupe était très explicitement flanqué d’une délégation de «Paribas Capital Market», qui porte bien son nom et qui est une filiale de la banque spécialisée dans ce genre d’opération sur le marché financier. Donc cette question de confiance maintenue est tout à fait relative et il est peu probable que les députés s’en laissent conter à ce propos. D’autant que la «faisabilité» même de l’emprunt le rend encore plus perméable aux attaques: s’il ne pouvait pas être conclu dans les faits, il n’y aurait pas besoin d’en exiger l’annulation dans le texte de la loi des finances. Les parlementaires ont dès lors l’intention de se déchaîner, en citant en abondance le rapport de l’institut spécialisé «Standard and Poor’s» qui qualifie de difficile la situation économique et financière d’un Liban dont la gestion est insalubre. Toujours est-il que certains modérés au sein de l’opposition se montrent impressionnés par la visite de François-Poncet et développent des contacts, notamment en direction des décideurs, pour voir si cela signifie qu’il y a là aussi un signe à interpréter, du genre «mieux-vaut-laisser-tomber» le harcèlement du gouvernement sur le front financier… Comme on sait, toutes les tendances taëfistes ont… tendance à en référer avant que de rien faire et ont l’habitude de considérer chaque incidence comme un possible signal des décideurs, l’essentiel étant de faire attention pour ne pas commettre de gaffe comme ce fut le cas pour les hautes autorités en 93 au sujet du déploiement de l’armée au Sud, ce qui leur valut une visite de Chareh… Mais à moins qu’effectivement, et une fois de plus, les décideurs soutiennent à fond le président Hariri, les opposants sont disposés à aller de l’avant dans leur majorité. Cependant, Paribas ou pas, l’opposition aurait du mal à obtenir l’annulation de l’emprunt. Il n’y aurait pas de raison en effet de biffer une disposition déjà approuvée par la majorité parlementaire à travers le vote du budget et dont on n’avait pu obtenir la suppression comme pour d’autres articles, gommés ou retouchés par l’Assemblée. Ph.A.-A.
Sauf imprévu ou… contrordre, l’Assemblée se réunit demain et jeudi pour légiférer, selon un ordre du jour établi par le Bureau de la Chambre. Le bloc opposant des six, dit «Rencontre nationale» (Husseini, Hoss, Karamé, Lahoud, Harb, Beydoun) compte en profiter pour présenter une proposition de loi annulant des clauses déterminées du budget 98, notamment les articles qui...