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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

N. Lahoud dénonce les manoeuvres destinées à améliorer l'image du gouvernement

Nassib Lahoud, député du Metn et l’un des ténors de l’opposition parlementaire, a critiqué hier les concertations financières engagées par le premier ministre Rafic Hariri, y voyant «des manoeuvres» destinées à améliorer l’image de son gouvernement et à faire partager par l’opposition parlementaire la responsabilité de la crise. «Au lieu de s’atteler au règlement du problème de la crise financière, économique et sociale qui s’aggrave de jour en jour, en s’attaquant aux causes véritables de cette crise, le gouvernement perd un temps précieux en se lançant dans des manoeuvres par lesquelles il cherche à se blanchir la face et à étendre aux autres la responsabilité de la crise», a estimé M. Lahoud. Selon lui, les responsables veulent notamment impliquer «ceux qui, dès le début, ont tenté de les avertir des erreurs qu’ils commettaient, les ont mis en garde contre l’impasse vers laquelle ils menaient le pays, et leur ont proposé des alternatives». «Le gouvernement consacre toute son énergie et mobilise tous ses moyens et tous ses médias pour se lancer dans une opération de chirurgie esthétique et pour dénaturer l’image des autres, comme s’il suffisait de changer d‘image au lieu de changer de politique», a-t-il souligné. «Au lieu de se hâter pour réformer l’administration et pour lutter contre la corruption et le gaspillage, deux fléaux autour desquels les responsables ne manquent pas une occasion de se lancer des accusations mutuelles, le gouvernement s’emploie à faire croire à l’opinion que le problème fondamental est celui des sources de financement, et non les dépenses incontrôlées et sans échelle de priorités engagées tout au long des dernières années, ou le partage du gâteau entre les dirigeants, comme par exemple au sujet de l’audiovisuel, ou encore l’adjudication de projets publics de gré à gré», a ajouté M. Lahoud. Sur cette dernière question, le député du Metn a relevé les propos tenus la semaine dernière dans le cadre des concertations de M. Hariri par le ministre de la Défense Mohsen Dalloul, à la suite d’une rencontre avec le chef du gouvernement. M. Dalloul avait mis en garde contre la poursuite de la politique d’octroi de contrats publics «sur demande» et préconisé la généralisation de l’appel d’offres. Sans nommer M. Dalloul, M. Lahoud a souligné que c’était «un membre du gouvernement» qui avait mis l’accent sur le gaspillage de l’argent public que cette pratique occasionnait. Le ministre avait fait état d’une étude à sa disposition selon laquelle les contrats de gré à gré ou «sur demande» coûtaient en moyenne un tiers de plus que ceux qui sont attribués par la procédure de l’appel d’offres. Pour M. Lahoud, «ce qui est encore plus condamnable, c’est cette persistance (du gouvernement) à vouloir faire croire que la crise financière actuelle est fatale et qu’elle était donc impossible à éviter». Il a rappelé à cet égard les prises de position qu’il avait adoptées, lui et d’autres membres de l’opposition parlementaire, depuis plus de deux ans. Gestion des priorités «Le 2 janvier 1995, au cours de la séance de discussion du budget, nous avions demandé au gouvernement de reconsidérer immédiatement son programme de reconstruction qui était basé sur des prévisions de croissance imaginaires atteignant 9% et nous avions réclamé une réduction de 40% de ce programme et une redistribution des projets selon un nouveau calendrier, conformément à une échelle de priorités claire, prenant en compte d’une part les capacités du pays et de l’autre ses besoins les plus pressants», a poursuivi le député. «La réponse du gouvernement était, et est toujours, que tous les projets étaient prioritaires. Il y a dans cette réponse une ignorance des principes les plus élémentaires de la science économique, qui est avant tout la science de la gestion des priorités», a-t-il dit. «La Cité sportive était-elle un besoin pressant pour que l’on poursuive les travaux, ou bien fallait-il juste satisfaire le désir de monter sur une tribune et de proclamer des victoires illusoires devant des foules réunies pour quelques heures, avant de fermer à nouveau les installations et d’y geler le travail faute d’argent? Le sport et la jeunesse au Liban n’auraient-ils pas mieux profité si le gouvernement avait dépensé la moitié des sommes engagées dans la Cité sportive dans des projets de petite et moyenne dimension mais qui seraient répartis sur l’ensemble du territoire libanais»? s’est-il interrogé. S’attaquant au projet d’agrandissement de l’AIB, il a estimé qu’il aurait été «plus opportun de moderniser les installations et équipements existants et de renouveler son administration au lieu d’ériger de nouvelles installations qui ne justifient pas leur côut». M. Lahoud a poursuivi en soulignant que le gouvernement «doit assumer aujourd’hui la responsabilité d’avoir trop compté sur des majorités parlementaires écrasantes et complètement dociles. Nul ne peut croire qu’une minorité qui n’a jamais dépassé les 20 députés puisse partager cette responsabilité», a-t-il dit. Adoptant la même position que l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss, son allié au sein du Groupe national parlementaire vis-à-vis des concertations de M. Hariri, il a estimé que celles-ci n’étaient «nullement conformes» au principe de la séparation des pouvoirs. «Il est temps que le gouvernement se rende compte que la crise a atteint un tel degré de profondeur que les manoeuvres dilatoires ne servent plus à rien et que chaque jour qui passe rend la réforme plus difficile et plus coûteuse encore», a-t-il conclu.
Nassib Lahoud, député du Metn et l’un des ténors de l’opposition parlementaire, a critiqué hier les concertations financières engagées par le premier ministre Rafic Hariri, y voyant «des manoeuvres» destinées à améliorer l’image de son gouvernement et à faire partager par l’opposition parlementaire la responsabilité de la crise. «Au lieu de s’atteler au...