Le fisc britannique, principal héritier de la princesse de Galles

L’essentiel de la fortune de Diana, quelque 21 millions de livres (34,6 millions de dollars), ira à l’Etat britannique et à ses deux fils William et Harry, qui ont promis une obole au majordome de leur mère et un souvenir à chacun de ses 17 filleuls et filleules. Six moix après le décès de Diana, ses avocats ont dévoilé, hier, le testament de la «princesse du peuple». Ecrit en 1993, trois ans avant son divorce mais quelques mois après sa séparation officielle d’avec Charles en décembre 1992, la princesse y témoignait des distances prises avec lui: «si je devais mourir avant mon mari, je souhaite qu’il consulte ma mère pour l’éducation et le bien-être de nos enfants», avait explicitement demandé Diana. Comme il est d’usage en Grande-Bretagne, le testament est accessible à tous. Il a déjà été imprimé à des centaines d’exemplaires vendus pour la modique somme de 75 pence (1,2 dollar). Les Britanniques y découvriront la confirmation que la princesse de Galles faisait partie des 1.000 premières fortunes du Royaume, avec un montant estimé très précisément à 21.468.352 livres, somme répartie en actions, dépôts bancaires, bijoux et vêtements dont sa robe de mariée. L’essentiel de la fortune de Diana provient du règlement de son divorce. Les avocats de la princesse, à laquelle la reine Elizabeth avait demandé de divorcer, avaient obtenu un chèque de quelque 17 millions de livres (27 millions de dollars) pour leur cliente, ainsi qu’une pension annuelle. Le premier bénéficiaire de cette fortune est la collectivité. L’Etat a déjà encaissé quelque 8,5 millions de livres (14 millions de dollars) de droits de succession. La part des enfants Les conseillers de la famille de Diana, dont fait partie l’ancien premier ministre John Major, avaient finalement renoncé l’automne dernier à entamer une action en justice pour réduire la facture due au trésor public, de peur de ternir l’image de la défunte dans l’opinion publique. William, 15 ans, et Harry, 13 ans, se partageront le reliquat, soit 6,5 millions de livres chacun (10,7 millions de dollars), la princesse ayant expressément souhaité dans ses dernières volontés qu’aucune différence ne soit faite entre l’héritier du trône et son frère cadet. Ils pourront bénéficier du capital à l’âge de 25 ans. La première version du testament a été modifiée à titre posthume par sa famille, ses deux fils et leurs conseillers, qui ont décidé d’allonger la liste des héritiers et obtenu pour cela un jugement, en décembre. Ainsi, ses 17 filleuls et filleules, enfants de proches ou de familles royales d’Europe, recevront un souvenir de la princesse et son majordome, Paul Burrel, endossera un chèque de 50.000 livres (82.000 dollars). Filleuls et filleules devront se partager quelques aquarelles, photos ou services à café. Mais l’essentiel de l’héritage de Diana est encore à venir et c’est principalement à cet effet que le testament a été amendé. Il s’agit des droits prélevés sur les multiples marchandises, disques, tasses et autres tee-shirts, à son nom ou à son image, dont le chiffre d’affaires avoisine déjà plusieurs centaines de millions de livres. Le jugement modifiant le testament prévoit que l’argent récolté sera réparti entre les princes et les œuvres dont s’occupait la princesse. Le Fonds Diana mis en place pour gérer cette manne a déjà encaissé quelque 35 millions de livres (56 millions de dollars), dont 20 millions (32 millions de dollars) grâce à la chanson «Candle In The Wind». Mais les héritiers auront fort à faire pour contrôler l’énorme production faite sur le nom de la princesse, une industrie que le premier ministre britannique, Tony Blair, avait récemment qualifiée de «minable». (Reuters - AFP)