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Actualités - INTERVIEWS

Karamé fait assumer à Hariri la responsabilité de l'impasse socio-économique Le règlement est dans l'avènement d'une nouvelle équipe ministérielle et d'un chef d'Etat du calibre de Fouad Chehab, estime l'ancien chef du gouvernement

Le président Omar Karamé a fait assumer au chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, la responsabilité de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, en soulignant que cette situation est «le résultat de la monopolisation et de l’improvisation des décisions, de l’emprunt illimité sans tenir compte des ressources du pays et du gaspillage évoqué par les responsables beaucoup plus que par l’opposition». «Je regrette de dire que je ne suis pas en mesure de tranquilliser l’opinion publique. La situation est mauvaise sur les plans politique, financier, économique et social. Elle pourrait encore empirer», a-t-il déclaré. Dans une interview accordée à «la Voix du Liban», M. Karamé a estimé que «la crise sociale a atteint son apogée. Nous sommes conscients des souffrances de la population qui ne trouve plus d’emplois. Je ne serais pas surpris si nous nous réveillons sur un nouveau 6 mai, qui serait cette fois-ci un véritable 6 mai bien que nous ne souhaitons pas que cela se produise». En réponse à une question, M. Karamé a estimé «qu’il ne s’agit pas de changer ou non le gouvernement; le problème n’est pas la présence des ministres Farouk Berbir et Ghazi Seifeddine. S’il y a changement de gouvernement, le président Hariri restera tout comme les ministres inamovibles. L’opposition au Parlement est minoritaire et tant que l’équipe politique restera au pouvoir, la mentalité ne changera pas bien que l’on ait prétendu un moment avoir enterré la troïka, que l’on a ressuscitée par la suite, ou élaboré un plan de redressement». «Les concertations qu’entreprend M. Hariri ne sont que des manœuvres visant à lui faire gagner du temps, du fait qu’il se trouve piégé. Il n’a jamais cru dans les institutions de l’Etat. Il est choqué du fait qu’il ait nommé ses partisans au sein de l’administration et n’a pas réussi quand même à monopoliser totalement la décision dans le pays». M. Karamé a estimé que M. Hariri est «tout simplement en train de s’esquiver en laissant à ses milieux le soin de répondre à ses détracteurs». L’ancien chef du gouvernement a préconisé la formation d’une commission parlementaire qui serait chargée d’évaluer les projets exécutés et justifier les sommes dépensées. Présidentielles Il a mis l’accent sur l’importance de l’échéance des élections présidentielles. «Si le mandat du président Hraoui est prorogé, cette prorogation portera sur l’ensemble de la conjoncture dans le pays. Et je ne sais pas si la population est en mesure de supporter encore une pareille démarche. L’opposition est prête à agir, mais il est nécessaire de changer toute l’équipe politique. Le problème sera réglé si le changement a lieu et si l’on assiste à l’avènement d’un nouveau président de la République, du calibre du général Fouad Chéhab». Il a par ailleurs réfuté les allégations faisant état d’un grignotage des prérogatives du président de la République après Taëf. «Rien n’est tranché sans l’approbation du chef de l’Etat qui détient des pouvoirs que nul autre au sein de la République ne possède». Et d’ajouter: «La première magistrature est un poste principal dans l’Etat et avec des collaborateurs fidèles nous sommes en mesure de mettre un terme à ce laisser-aller dans le pays et à juguler le déficit budgétaire sans l’aide de personne». Tout en affirmant qu’il respecte le président Elias Hraoui, M. Karamé a insisté sur l’importance «d’un changement dans l’intérêt national». Il a affirmé que «tout ce qui se passe en ce moment dans le pays n’a aucun lien avec l’échéance présidentielle» avant de souligner que «les acteurs sur le front interne n’influent pas ou influent très peu sur le cours de l’échéance». Administration Prié de commenter le retrait par le gouvernement du projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires, M. Karamé a estimé que le «gouvernement n’a jamais été sérieux dans l’application de cette échelle» en rappelant qu’une majoration de 3000 L.L. du prix du bidon d’essence avait été approuvée dans le passé pour financer cette échelle qui «a sauté par la suite». Abordant le cas du pouvoir judiciaire, M. Karamé a déclaré que «la situation au sein du corps judiciaire n’est pas saine comme d’ailleurs dans tous les autres secteurs de la vie publique». Enfin en réponse à une question sur le rôle de la Syrie, l’ancien chef du gouvernement a affirmé que la Syrie tient à ce que le Liban reste un Etat indépendant et unifié.
Le président Omar Karamé a fait assumer au chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, la responsabilité de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, en soulignant que cette situation est «le résultat de la monopolisation et de l’improvisation des décisions, de l’emprunt illimité sans tenir compte des ressources du pays et du gaspillage évoqué par les responsables beaucoup...