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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu n'exige plus une normalisation préalable avec Beyrouth Retrait du Liban-sud : Israël sollicite l'aide de la France "Si on peut rendre service aux israéliens , libanais et syriens, nous le ferons bien volontiers", indique Paris

Une nouvelle initiative diplomatique a été lancée hier par Israël, en direction du Liban. Par la voix de son premier ministre, Benjamin Netanyahu, l’Etat hébreu a annoncé en effet qu’il est prêt à évacuer le Liban-Sud dans le cadre de la résolution 425 de l’ONU. Mais, se basant sur sa propre interprétation de cette résolution, M. Netanyahu a réclamé la conclusion au préalable d’«arrangements de sécurité». Pour faire accepter son plan aux autorités libanaises, Israël va demander l’aide de la France, où le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, est attendu jeudi. Dans les cercles du chef du gouvernement, Rafic Hariri, on a refusé hier soir de commenter ces propos, se contentant de déclarer que rien n’est encore parvenu au Liban, par les voies diplomatiques, et qu’il s’agit encore d’une nouvelle dont on ne connaît les détails que par voie de presse. Plus loquace, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a déclaré hier soir: «Les propos de M. Netanyahu n’apportent rien de nouveau. L’application de la résolution 425 ne prévoit aucune négociation avec Israël. Les arrangements de sécurité mentionnés dans le rapport du secrétaire général de l’ONU sont des arrangements en rapport avec l’exécution du retrait israélien et concernent les Nations Unies et les forces internationales». Le Liban, rappelle-t-on, exige un retrait «inconditionnel» d’Israël de son territoire. M. Boueiz a préféré cependant attendre avant de réagir aux propos du ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. Ce dernier a déclaré hier, au sujet de l’initiative israélienne: «Si on peut rendre service aux Israéliens, aux Libanais, aux Syriens, car les trois problèmes sont imbriqués, nous le ferons bien volontiers». Une façon diplomatique de dire que les deux volets israélo-libanais et israélo-syrien des négociations sont indissociables, et que la réponse à l’initiative israélienne est à chercher aussi bien à Beyrouth qu’à Damas. «Si le gouvernement libanais se joint à nous pour mettre en place des arrangements de sécurité, nous évacuerons le Liban-Sud dans le cadre de la résolution 425 de l’ONU», a déclaré hier le premier ministre Benjamin Netanyahu lors du Conseil des ministres hebdomadaire. M. Netanyahu a souligné que le gouvernement ne voulait pas de «retrait unilatéral qui augmenterait les attaques du Hezbollah» contre le nord d’Israël, selon le communiqué du Conseil des ministres. Vendredi dernier, le premier ministre Benjamin Netanyahu avait indiqué n’éprouver «aucun état d’âme» vis-à-vis de la résolution 425, qui date de la première invasion israélienne du Liban en 1978. «Nous sommes intéressés à quitter le Liban», avait déclaré le premier ministre à une délégation de Juifs canadiens. «Israël ne demande plus de façon formelle un traité de paix et une normalisation avant d’appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU», a indiqué le coordinateur des activités israéliennes au Liban, M. Uri Lubrani. «Nous proposons de discuter uniquement des arrangements de sécurité, qui sont d’ailleurs évoqués de façon claire dans la résolution 425», a déclaré à la radio publique ce haut responsable du ministère de la Défense. «Je ne sais pas si cela peut marcher, mais cela vaut au moins la peine d’essayer», a ajouté M. Lubrani. Israël «accepte la résolution 425 selon sa propre interprétation, selon laquelle le gouvernement libanais doit affirmer son contrôle et empêcher les actions anti-israéliennes depuis son territoire», a pour sa part expliqué hier le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, au cours du Conseil des ministres. «Si le gouvernement libanais le fait, Israël sortira du Liban», a poursuivi le ministre. M. Mordehaï doit entamer jeudi une visite à Paris, consacrée notamment à la question du retrait israélien. «Nous allons proposer aux Français d’être associés à ce qui se passe au Liban, car ils veulent être impliqués dans le processus de paix», a déclaré le porte-parole du ministre, M. Avi Benayahu. Début janvier, M. Mordehaï avait déjà lancé un ballon d’essai en affirmant, pour la première fois, qu’Israël acceptait la résolution 425. Le Liban avait alors exigé un retrait «inconditionnel», conformément à son interprétation de la résolution 425. «Nous voulons que le gouvernement libanais, avec l’appui syrien, américain ou français, déploie son armée au Sud, en une seule fois ou par étapes, afin d’empêcher les attaques terroristes contre le territoire israélien», a réaffirmé hier le porte-parole du ministère de la Défense, M. Benayahu. «Cela peut prendre six mois, voire plus», a-t-il dit à la radio israélienne. Selon M. Benayahu M. Morchehaï doit notamment s’entretenir à Paris avec son homologue Alain Richard et le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Précédant M. Mordehaï, deux collaborateurs du premier ministre israélien se sont rendus hier en France pour y mener une mission «secrète», liée au processus de paix, a indiqué la radio militaire israélienne, citée par les agences. Le secrétaire du gouvernement Danny Naveh et le conseiller diplomatique Uzi Arad ont quitté dimanche matin Israël pour Paris, a précisé la radio. Des responsables israéliens ont indiqué qu’Israël allait solliciter l’aide de la France pour régler le dossier d’un retrait israélien du Liban-Sud. Selon la radio militaire israélienne, la visite de MM. Naveh et Arad à Paris pourrait également être liée à la relance des négociations de paix avec la Syrie. Le quotidien Maariv a affirmé hier que la Syrie avait fait récemment parvenir à Israël «des indications témoignant de sa volonté de relancer les négociations» gelées avec Israël depuis deux ans. Le porte-parole du premier ministre M. David Bar-Illan s’est, pour sa part, envolé dimanche pour les Etats-Unis. M. Bar-Illan a été chargé de convaincre les responsables américains de ne pas lancer une nouvelle initiative diplomatique ou de présenter des propositions sur l’ampleur de la prochaine étape du redéploiement militaire israélien en Cisjordanie, a ajouté la radio israélienne. M. Netanyahu devait effectuer à la fin de la semaine une tournée européenne qui le mènera en Espagne, en Allemagne, en Norvège et en Grande-Bretagne. Réaction française Pour sa part, réagissant à la nouvelle, sur les ondes d’une radio privée, le ministre français des A.E. Hubert Védrine a déclaré hier: «Nous sommes prêts à parler, à rendre des services aux Israéliens, aux Libanais et aux Syriens». «S’il s’agit de parler, d’écouter, de transmettre des messages, de discuter ensemble, naturellement nous sommes disponibles. Si on peut rendre service aux Israéliens, aux Libanais et aux syriens car les trois problèmes sont imbriqués, nous le ferons bien volontiers», a ajouté M. Védrine. Cependant, Hubert Védrine n’a pas directement répondu sur la présence des deux émissaires israéliens dans la capitale française.
Une nouvelle initiative diplomatique a été lancée hier par Israël, en direction du Liban. Par la voix de son premier ministre, Benjamin Netanyahu, l’Etat hébreu a annoncé en effet qu’il est prêt à évacuer le Liban-Sud dans le cadre de la résolution 425 de l’ONU. Mais, se basant sur sa propre interprétation de cette résolution, M. Netanyahu a réclamé la conclusion au...