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Actualités - ANALYSE

Un indice inquiétant : les lapsus des représentants US ...

«Néocolonialiste!»… Les prosyriens, dirigeants en tête, ont traité Danielle Pletka de tous les noms d’oiseaux parce qu’elle a tenu un langage critique à l’encontre du rôle de Damas au Liban, sans compter la plaidoirie qu’elle a développée en faveur des propositions israéliennes concernant le Sud… L’ambassade U.S. a donc dû se démarquer des propos, très peu diplomatiques, de la dame qui est comme on sait assistante du président de la commission des A.E. du Congrès, le sénateur Jesse Helms. Déjà que l’ambassadeur Richard Jones avait eu lui-même des problèmes, la semaine dernière, pour d’étranges déclarations sur la 425 et qu’il avait dû s’en expliquer auprès des dirigeants locaux… Il devient donc assez clair qu’il y a de l’eau dans le gaz avec Washington. Le plus grave est sans doute que cela signifie que ça ne va pas au mieux entre Américains et Syriens. Ce qui peut être assez dérangeant pour le Liban, à l’approche de ces présidentielles qui nécessitent comme on sait un accord entre ces deux grands électeurs. Toujours est-il que, deux jours après son départ samedi pour les States via Chypre, on parlait hier encore avec animation de la visite-bourrasque de Danielle Pletka. En effet, fait sans précédent au Liban, pays hospitalier et courtois s’il en fut, elle a réussi l’exploit de se faire refuser audience par le chef de l’Etat, à cause des énormités qu’elle avait sorties lors de ses entretiens avec les deux autres présidents. Les officiels lui reprochent de s’être immiscée dans les affaires intérieures libanaises, en évoquant la présence syrienne. Ils soutiennent en outre qu’elle a usé d’un ton désinvolte presqu’impudent et offensant, tant dans ses assertions que dans les questions brutales qu’elle a posées à ses interlocuteurs libanais. Dès lors, certains loyalistes affirment que le Liban ne doit pas se contenter des démarches de l’ambassadeur Jones, qui s’est lavé les mains des propos de Mme Pletka et qu’il faut réclamer des explications voire des excuses à Washington. Il ne semble pas cependant que les dirigeants veuillent aller aussi loin. D’autant que le diplomate a remis au président Rafic Hariri ainsi qu’au ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz une missive noir sur blanc du Département d’Etat dont on n’a pas révélé la teneur mais qui doit s’apparenter à des éclaircissements sinon à des excuses. M. Jones a en tout cas répété que les positions de Danielle Pletka ne sont pas celles de l’Administration U.S. Il a fait valoir que le fait d’avoir hébergé l’assistante du sénateur Helms à l’ambassade à Awkar ne signifie pas qu’elle était chargée d’une mission au nom du gouvernement des Etats-Unis mais découle de nécessités protocolaires. Ce qui est d’autant plus vraisemblable que le sénateur Helms appartient au parti républicain et non au parti démocrate qui occupe actuellement la Maison-Blanche. Il n’empêche que Pletka savait ce qu’elle voulait: entre autres démarches, elle a rendu visite au ministre de la Justice Bahige Tabbarah pour évoquer, sous forme de pression à peine voilée, de vieilles affaires comme l’assassinat de l’ambassadeur Francis Melloy au début de la guerre, l’attentat contre le siège des Marines ou le détournement de l’avion de la TWA. Elle a aussi parlé des arrestations au Liban et des droits de l’homme… Elle a tenu, trajet également étonnant, à visiter l’institut de formation des FSI à Warwar, sous prétexte que cet établissement a été financé en partie par des fonds américains. A cette occasion, elle a tiré une rafale de questions suspicieuses sur les arrestations, sur les relations avec les troupes syriennes, laissant entendre que les FSI étaient un jouet entre leurs mains… Comme l’officier de liaison lui indiquait courtoisement qu’il n’était pas de son ressort de traiter de tels sujets, elle s’est exclamée en substance «et pourquoi ne peut-on parler, alors que nous avons contribué au programme d’aide aux FSI libanaises? Si elles doivent continuer à être un moyen de répression et un instrument aux mains des Syriens, je m’arrangerais pour déplacer ce programme d’aide». Puis l’officier lui répliquant qu’on ne saurait admettre un tel comportement, elle est repartie furieuse tandis que l’ambassadeur Jones tentait de la calmer. Elle a réédité son exploit en rencontrant les journalistes, affirmant publiquement que les Libanais sont un jouet entre les mains des Syriens. Une vraie force de la nature, mais il est douteux qu’elle n’ait été téléguidée, peut-être pour mettre dans l’embarras Clinton et les démocrates… Ph.A-A.
«Néocolonialiste!»… Les prosyriens, dirigeants en tête, ont traité Danielle Pletka de tous les noms d’oiseaux parce qu’elle a tenu un langage critique à l’encontre du rôle de Damas au Liban, sans compter la plaidoirie qu’elle a développée en faveur des propositions israéliennes concernant le Sud… L’ambassade U.S. a donc dû se démarquer des propos, très peu...